Chapitre 44

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PDV DOVE

Aujourd'hui est vraiment un jour très spécial, pour tout le monde, sans exception. C'est un jour important pour les français, pour l'équipe de football française, pour tout le staff derrière eux, pour nous, les danseuses, et même moi qui ne danse pas, pour les familles des footballeurs, pour les Portugais aussi...un jour important pour beaucoup plus de gens que nous ne pourrions l'imaginer. Et c'est sûrement l'importance de ce jour qui a l'air de plonger tout le monde dans un état très silencieux, concentré.

Chacun avait l'air plongé dans son monde quand nous sommes montés dans le bus. Certains étaient plongés dans leur musique, les écouteurs ou leur casque sur les oreilles, d'autres somnolaient, d'autres étaient tout simplement dans leur coin. Certains sortaient quand même, ne serait-ce que quelques minutes, de leur état presque inconscient, pour échanger quelques mots, quelques phrases avec leurs coéquipier, mais rien d'aussi joyeux et d'aussi interminables comparés aux précédents trajets en bus.

Je me suis assise aux côtés de ma meilleure amie afin de laisser tranquille Antoine. La tension palpable qui se faisait ressentir chez les garçons se faisait aussi ressentir chez mon équipe de danseuse, mais avec un peu moins d'importance. Malgré les signes du stress apparents, elles continuaient à parler entre elles et rire, mais légèrement.

- Toi aussi tu sens cette tension ? m'interroge Lorie.

- Oh que oui...je te le fais pas dire. Je crois bien que c'est plus stressant de les voir comme ça que dans leur état habituel.

- Je suis carrément d'accord...comment est Paul ?

- Je crois que je l'ai jamais vu aussi stressé et de ce fait aussi sérieux depuis que je le connais. Et Antoine ?

- Tellement stressé qu'il avait du mal à dormir...faudra les soutenir jusqu'au bout aujourd'hui.

- Pas besoin de te dire que je pense la même chose, me dit-elle en souriant.

Le trajet se déroule donc dans un silence assez lourd et pesant malgré les efforts du staff pour essayer de décoincer leurs joueurs, en vain. Quand à mes danseuses, je pense qu'un discours encourageant dans les vestiaires ne leur feront pas de mal, je sais qu'au fond elle en ont besoin et ça les boostera encore plus. Et si elles sont boostées à fond, les garçons le seront aussi sûrement. Je pense que c'est ce qu'il leur faut, aussi bien aux garçons qu'aux filles.

Une heure et demie est passée lorsque le bus s'arrête devant l'hôtel où nous passerons la matinée pour se préparer au mieux. Nous descendons du bus un à un et je rejoins mon copain, plongée dans sa bulle.

- Hey, ça va ?

- J'ai l'impression que plus les minutes passent, plus le stress me ronge de l'intérieur et pour chacun d'entre nous,me répond-il avec un faible sourire.

- Tu m'étonnes...chez les filles on le sent tous que vous êtes stressés, mais elles aussi. Pas autant que vous c'est sûr, mais elles le sont quand même.

- Je vois ce que tu veux dire...va falloir motiver tes élèves chef, dit-il en souriant.

- Et toi tes coéquipiers camarade !

Nous sourions et entrons dans le hall de l'hôtel afin de récupérer les clés de notre chambre d'hôtel et aller déposer nos valises et nous poser tranquillement. Une fois que celles-ci sont dans notre chambre et que nous sommes installés confortablement, je propose à Antoine d'aller voir Paul et Lorie pour essayer de détendre les deux mais avant je souhaite aller voir un petit peu mon frère pour voir comment il se sent.

- Pas de problème, vas-y tu me rejoins dans la chambre de Paul et Lorie.

- D'accord, à tout de suite.

Je dépose un baiser sur les lèvres d'Antoine avant de m'éloigner en direction de la chambre de mon frère. Et oui j'ai besoin de voir mon frère seul à seul et aussi de le soutenir car je le connais et je sais très bien qu'il est autant stressé que les autres joueurs de l'équipe. Arrivée devant sa porte, je toque et ouvre légèrement ma porte, juste assez pour passer ma tête et le voir assis sur son lit.

- Je peux entrer ? Dis-je d'une petite voix avec un petit sourire.

- Bien sûr que oui, allez viens petite sœur.

Un grand sourire se forme sur mon visage pendant que j'entre dans la chambre et que je le rejoins pour m'asseoir à ses côtés. Il ferme son ordinateur sur lequel il était avant que j'entre et le pose au bout du lit pour me consacrer toute son attention.

- Que me vaut cette visite de ta part ?

- J'avais envie de voir mon frère et de lui parler, surtout en ce grand jour.

- Tu veux savoir si je suis stressé ? Me dit-il.

- J'ai pas besoin de te poser la question parce que je connais mon frère quand même.

- Tout comme je connais ma sœur...bon maintenant que tu sais que je suis stressée, toi comment tu te sens en ce moment ?

- En vérité, depuis qu'elle n'est plus là j'ai un vide en moi...puis avec ce plâtre et enfin le stress parce que oui je suis aussi stressée même si je n'ai pas le même stress que vous.

- Je me doute...tu sais moi aussi je ressens ce vide. Il faut dire que maman a toujours été très présente dans notre vie, à chaque moment, bon ou mauvais, alors du jour au lendemain, savoir qu'elle n'est plus là durant ces instants et faire sans elle, c'est tout à fait normal de voir ça différemment et c'est dur...mais on va se serrer les coudes puis on est pas tout seul. On va y arriver, et puis on lui a promis je te rappelle.

- Oui, on lui a promis. Tu sais, je te le dis pas souvent parce que je veux pas que tu prennes la grosse tête, mais je t'aime grand frère.

- Ouah...attendez il va neiger je crois, dit-il pour se moquer de moi.

- Hugo !! râlais-je.

- Je rigole Dove...moi aussi je t'aime petite sœur.

Il ouvre grand ses bras et je plonge à l'intérieur de ceux-ci pour lui faire un câlin. Ce genre de marque d'affection, rares entre nous, sont très importantes pour nous deux et en ce qui me concerne, elles me font le plus grand bien...

Danseuse pour les Bleus, un rêve depuis petite.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant