Danseuse pour les Bleus, un rêve depuis petite.

Chapitre 37

PDV DOVE

    Une fois dans les vestiaires, c'est le moment où l'on peut voir la concentration sur le visage de chacune. Même les plus folles étaient silencieuses, concentrées à enfiler leur costumes pour que tout soit parfait, pour qu'il n'y ait aucun défaut, aucun plis ou aucun débordement de maquillage ou de cheveux mal attachés, coiffés. Je me lève au centre après être complètement prête.

- Bon, les filles, nous y sommes. On est en demi-finale, enfin surtout les garçons, mais nous les avons accompagnés et soutenus jusqu'ici. Et c'est pas aujourd'hui que nous allons arrêter de le faire. Souvenez-vous de nos debuts, les premiers jours.

- La plupart d'entre nous ne se connaissaient pas...

- Et Milla surtout...

- Exactement ! Et c'est ensemble, en se serrant les coudes, que nous avons réussi à faire face à ces obstacles qui ont bien failli tout détruire. Notre complicité fait notre force, notre cohésion et notre danse ! Tout ce qui fait que nous sommes « parfaites » dans nos représentations. Notre complicité avec les garçons a fait beaucoup aussi, que ce soit de leur côté comme du nôtre. Et aujourd'hui, il faut les soutenir à fond, comme toujours ! Parce qu'on a pas fait tout ça pour rien ! Ni eux, ni nous ! On va se battre et tout envoyer jusqu'au bout d'accord ?!

- Ouais !!!!

- On va niker le game !

Nous éclatons de rire avant de faire un câlin collectif. Nous prenons notre bouteille d'eau et notre serviette et nous nous mettons en route. Les filles étaient remontées à bloc et en passant devant le vestiaire des garçons, Didier m'interpelle.

- T'as l'air d'avoir réussi à leur avoir donner envie de tout donner !

- Exactement, et toi ?

- Ouais, mais pas assez encore. Mais peut-être que si tu disais quelques mots...

- Moi ? Didier tu sais je pense pas...

- Ils t'aiment tous bien, tu sauras les remonter.

- Si t'insiste, autant essayer dans ce cas !

    Je réponds à son sourire et pousse la porte des vestiaires pour y entrer. Chacun pose son regard sur moi. C'est incroyable, je ne les ai jamais vu aussi calme ! Ceux qui écoutaient leur musique enlèvent leur casque pendant que je m'approche pour que tout le monde puisse me voir et m'entendre.

- Pour commencer, c'est Didier qui a insisté pour que je vienne vous parler ! Mais bon, je l'ai fait parce que je vous aime ! Non, réellement, je sais bien que vous êtes stressés parce que c'est la demie-finale. Comme j'ai pu le dire aux filles juste avant, nous n'avons pas fait tout ce chemin pour rien. Surtout vous ! Alors c'est pas le moment de se laisser abattre ! Dans quelques minutes vous serez sur ce terrain pour représenter tout les Français et leur faire honneur ! Vous avez la France derrière vous et nous ! Nous ne sommes pas là pour vous enfoncer au contraire, on est là pour vous soutenir et vous remonter le moral. En même temps, on est les meilleures !

- Abuse pas quand même !

- La ferme Paul !

Ils partent tous ensemble dans un fou rire. Je souris, voyant leur mental remonter.

- Et sur le terrain, donnez tout ce que vous avez et entraidez-vous parce que vous êtes une équipe !

- Ouais ! Elle a raison !

C'est bien la première fois que je vois Paul prendre la parole aussi sérieusement.

- Lloris a raison les gars ! Il faut qu'on lève notre petit cul et qu'une fois sur le terrain on se donne à fond ! Nous avons tout pour réussir alors on va leur montrer !

- Ouais !!!!

Je souris et les observe se lever pour rejoindre l'entrée du terrain. Lorsque Griezmann passe à côté de moi, je lui tape les fesses. Il sourit et s'avance face à moi pour poser ses mains sur ma taille.

- Joli discours...

- C'est simplement tout ce que je pense...donne tout ok ?

- Je donnerai tout t'en fais pas bella.

- Je t'aime...

- Je t'aime aussi.

Il m'embrasse et rejoins ses coéquipiers. Moi je rejoins mon équipe, toute souriante ! Les garçons entrent sur le terrain et se place pour pouvoir entamer l'hymne nationale, accompagnés du public français. Ensuite, les joueurs des deux équipes se placent et le match peut démarrer.

    Le match est très serré. Nous approchons de la fin de la première mi-temps et aucune des deux équipes n'a encore marqué un but. A la 45e minute, un penalty est offert aux Bleus. C'est Antoine qui va le tirer. Le stress m'envahit aux souvenirs de ses larmes lors du match perdu contre l'Allemagne il y a déjà quelques années. Il peut le faire...il peut se venger.

    L'arbitre siffle et Antoine se dirige vers le ballon. Je retiens mon souffle et suis des yeux le ballon. Les mains du gardien n'arrêtent pas le ballon et celui-ci termine dans les filets. Je reprend mon souffle et saute de joie tout en criant, comme tout le public français. Les joueurs français courent vers Antoine et lui sautent dessus. Celui-ci est au bord des larmes...et ça me donne le sourire de le voir heureux.

    La mi-temps est sifflée et les joueurs sortent du terrain. Lorsqu'ils passent à nos côtés, Antoine s'approche de moi pour me soulever dans les airs et me faire tourner en souriant. Ce qui me provoque un fou rire.

- C'est grâce à toi ça...

- Dis pas de bêtises !

- Je t'assure que si...tu m'en as donné la force.

- Et moi je suis heureuse de te voir heureux comme ça...

- Je t'aime Dove !

- Moi aussi Antoine...moi aussi.

- Allez princesse, c'est à ton tour alors donne tout toi aussi !

- T'inquiètes pas pour ça bae !

    Je lui fais un clin d'oeil et il rejoint les garçons en souriant. C'est ainsi que je nous aime, heureux ! Les danseuses allemandes terminent leur danse, applaudies et acclamées par le public allemand. C'est alors que je remarque une danseuse que je connais très bien...Alicia Silverstone ! Une très bonne amie avec qui j'ai déjà travaillé auparavant. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu. Alors quand elle sort du terrain je l'appelle.

- Alicia !!!

    Elle se retourne, ses cheveux blonds qui suivent le mouvement, et sourit en m'apercevant.

- Dove !!

    Nous nous serrons dans les bras. Très très longtemps que je ne l'ai pas vu...