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Flashback,
São Paulo.

La jeune fille rejoignit son petit ami dès qu'il sortit des vestiaires. Ça avait été un beau match et il avait encore fait des ravages, mais elle n'en avait pas profité pleinement. L'impassibilité et la distance dont fit preuve Neymar au matin furent la raison principale de son inquiétude et une angoisse pesante vit le jour lorsqu'elle s'approcha de son amoureux.

- Parabéns meu amor, souffla-t-elle avant de l'embrasser.

Ce fut bref, sans aucun signe de vie pour la première fois, ce qui ne l'a rassura guère. Les pupilles du noiraud cachaient une chose sur laquelle elle n'arrivait pas à mettre le doigt.

C'était étrange.

Après un long silence, il ouvrit enfin la bouche.

- Il faut qu'on parle, décréta-t-il sèchement.

Ils étaient assis sur les tribunes du stade, vides. Eden perdit pieds devant son air trop sérieux et acquiesça lentement. Le brun, lui, poussa d'abord un long soupir et resta quelques instants à regarder ses chaussures sans vraiment les voir. Il se mordit la lèvre du haut, puis leva enfin les yeux vers son amour de toujours ; son regard avait changé.

- Nous ne pouvons plus continuer comme ça, dit-il enfin calmement, ce qui décontenança la jeune fille.

Hébétée, elle leva les yeux vers lui et se mit debout afin de pouvoir mieux le scruter.

- Mais, pourquoi ? Souffla-t-elle, la voix tremblante.

- Je ne suis pas heureux, tu es devenue une contrainte pour moi, répondit-il froidement, et je dois me concentrer sur le foot, autant que toi sur la danse.

- Mais notre relation ne nous a jamais empêché de faire ce que nous aimons ! S'écria-t-elle, bien au contraire. Qu'est-ce qui t'a soudainement fait changer d'avis ?

Le ton de sa voix avait des allures de supplique et elle ne put maîtriser ses larmes qui vinrent s'installer le long de ses joues. Il détourna ses prunelles, la tête haute.

- Arrête de pleurer. Eden, il n'y a pas d'amour entre nous, nous nous connaissons depuis que nous sommes petits, j'ai toujours respecté ton père....

- Stop ! Intervint-elle, je t'interdis de continuer ta phrase !!

- Je me suis mis avec toi un peu à cause de tout cela. Par dépit.

Par dépit, avait-il prononcé.

Vraiment ?

Il l'avait tué, c'était trop tard. Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit pour autant.

- Je suis désolé menina.

- Ne fais pas ça, je t'en prie, supplia-t-elle, tout ce que tu dis n'est que mensonge. Qui t'a parlé ? Qui t'a mis ça dans le crâne ? On est passé par des tas de choses, tu ne peux pas me dire ça !

Elle fit un pas en avant, tandis qu'il reculait, les mains en l'air en un geste défensif.

- Ne m'approche pas, c'est terminé.

-

Après avoir bafouillé quelques mots à peine audibles, Neymar vint s'installer à notre table. Complètement déstabilisée, je tentai de reprendre le dessus et ce malgré mes tremblements, je crus tomber dans les pommes. Le brésilien prit Phillippe dans ses bras et Léo se leva à son tour afin de le féliciter, puis il salua Taís d'une manière si familière que je réalisai alors que c'était de lui qu'elle me parlait depuis le début et je regrettai aussitôt de ne pas lui avoir détaillé ma vie passée. Thiago n'osait pas me regarder, en même temps, je lui en voulais par dessus tout.

MEU ABRIGO Où les histoires vivent. Découvrez maintenant