MEU ABRIGO

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Rafaella était rentrée au Brésil depuis deux jours. Tout me semblait plus ennuyeux sans elle, mais je combattais sans relâche pour ne pas plonger dans mes idées noires. Je faisais la une des tabloïds espagnols depuis que Léo Messi et moi avions officialisé notre relation. J'avais eu droit à un gros scandale de la part de mon père qui ne savait toujours pas que j'avais refusé la proposition de Mr Chu. Tout était flou dans ma tête et j'espérais ne pas regretter cette décision. Pour tout avouer, au fond de moi, je n'étais même pas certaine d'avoir pris la bonne, mais je n'avais pas pu accepter.

Peut-être que la danse appartenait désormais au passé, et il fallait que j'avance.

Aujourd'hui j'avais passé la matinée à trouver des refuges pour les sans abris. C'était quelque chose que je faisais chaque année avant les fêtes.

Avec mon ami Julian, nous nous occupions d'eux et trouvions à chaque fois un endroit différent afin de leur apporter le strict minimum sous forme de campement. Nous avions entamé les démarches sans aucun succès et nous étions donné une semaine de délais. J'avais perdu l'habitude de me lever tôt, mais c'était tout de même satisfaisant d'être impliquée dans quelque chose. J'entrai chez moi et me posai devant la télé en zappant les chaînes tout en dégustant mon martini. Léo était parti pour l'Argentine pour quelques jours et je n'avais pas contacté Tais depuis que j'avais assisté à la scène quelque peu tordue à la soirée d'Halloween. Autant dire que j'étais seule au monde, mais ça ne me dérangeait pas. Je tombai sur une chaîne de football qui parlait de la vie des clubs en général et m'y plongeai dedans. C'était toujours étrange pour moi de voir mes amis à la télé.

L'émission parlait d'Antoine Griezmann et de son possible transfère pour l'Atlético Madrid, je n'en fus pas étonnée une seule seconde.

Mon téléphone vibra, je décrochai.

– Dani, en quoi puis-je t'aider ?

– Ça va petite ?! Tu veux que je passe chez toi ?

Je me pinçai les lèvres et haussai les sourcils.

– Pourquoi est-ce que je n'irais pas bien tête d'ail ?

Il y eut un court silence.

– Bon j'arrive.

– Tu t'ennuies ou quoi ?

– Je suis là dans cinq minutes.

– Dani ! cinglai-je d'une voix grave.

– Je t'expliquerai, prépare l'apéro, on va en avoir besoin.

En effet, il arriva au bout de huit minutes. Son casque de moto en main, il entra en vitesse et enleva sa veste avant de la jeter sur le canapé.

– C'est le bordel chez toi Eden.

Je rougis, honteuse.

– Je sais. Alors, qu'est-ce que tu me fais encore ? ricanai-je.

– Je pensais que tu aurais besoin d'un frère pour te tenir compagnie.

Je plissai les yeux et le regardai se diriger vers mon frigo.

– T'as pas plus fort en alcool ?

– Euh, j'ai du rhum si tu veux dans le placard en haut à droite. Mais attends, il est midi, qu'est-ce qu'il te prend enfin ?!