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- Mais où étais-tu passée ? Ça fait trois quart d'heure que tout le monde te cherche ! Bougonna Coutinho d'une voix instable.

Je jetai un oeil à mon portable : quinze appels manqués de la part de mes amis.

Seigneur.

Neymar m'empressa le pas quelques secondes après et Phillippe fronça les yeux, un large sourire sur ses lèvres charnues.

- Je comprends mieux, fit-il enjoué.

- C'est pas ce que tu crois rétorquai-je, on s'est croisé.

- Croisé ? Marmonna le brun peu convaincu.

- Oui.

- Et alors ?

Je déglutis et haussai les épaules, avant de retrouver quelques joueurs au fond de la pièce, ignorant avec brio les questions de mon ami.

-

Tout au long de la soirée, je sentis des yeux qui me fixaient et sur la gauche, aperçus Neymar qui me contemplait tandis qu'il discutait avec Taís.

J'avais beau tenter d'ignorer sa présence, ses yeux étincelants m'appelaient sans cesse, ravivant en moi des sensations pénibles dont j'avais cru faire l'impasse ces dernières années.

D'horribles déchirures que j'aurais voulu oublier.

Mais c'était comme si...

Comme si j'étais arrivée au même point que les trois années auparavant.

Et c'était un poids quelque peu difficile à supporter.

Mais ça irait le temps d'une soirée, j'en étais certaine. Après tout, j'étais devenue forte.

Nous étions tous bien bourrés lorsque la fête se termina et c'est avec joie que Messi nous proposa de partir en after chez lui. Tout le monde avait accepté, sauf moi.

Était-ce une bonne idée, après tout ?

Bien que le souvenir de ma dernière soirée là bas ne fut pas désagréable, je ne fus pas certaine pour autant de pouvoir supporter la présence du nouvel attaquant du Barça quelques heures de plus. Mais le capitaine se montra plus que convaincant et je finis par céder.

- Ça va ? Demanda-t-il intéressé alors que je montai dans le van.

J'acquiesçai lentement, plongée dans de douloureuses songeries que l'homme balaya en s'emparant de ma main doucement.

- Je suis vraiment content que tu sois là.

La route fut silencieuse et douce. J'eus la vague sensation qu'il me guettait par moment, et lorsque je croisai son regard, tout amusement s'était évaporé pour y laisser place au désir.

Mayday, mayday.

Ses yeux avaient la même lueur que le soir où nous avions fait l'amour. Il me scrutait tendrement, déposant ses orbes brillants sur mes lèvres, descendant jusqu'à ma poitrine. Ensuite, il décortiqua mes jambes éclairées par les lumières de la ville à travers les fenêtres du véhicule. Elles paraissaient longues, et le design de ma robe laissait dévoiler ma cuisse gauche, ce qui accentua le côté sexy que je n'avais pas.

Je ne détournai pas le regard et le laissai me dévorer sans aucune retenue, fière de la femme que j'étais devenue.

Fière, durant, peut-être quelques secondes.

MEU ABRIGO Où les histoires vivent. Découvrez maintenant