(Musique : You ruin me : The Veronicas)
2011,
"Neymar,
Je sais, ça fait un bail. Un an pour être exacte. Un an que je n'ai pas eu de tes nouvelles, ni toi des miennes. Je ne sais pas mais aujourd'hui j'ai eu envie de t'écrire. Tu dois déjà être au courant par ton père mais je suis partie. J'ai déménagé pour l'Espagne. C'est étrange, je me suis levée ce matin et j'ai pensé à toi. Il y a comme un goût amer dans ma bouche, je ne sais pas très bien ce que c'est, ni pourquoi j'ai le besoin de coucher ces mots sur cette lettre, pourtant je le fais. Je me sens vide Neymar. Totalement vide. Je ne sais pas si c'est du manque, ou de la tristesse, ou bien un pur caprice de ma part. Le temps file à toute vitesse et pourtant il me semble tellement long. Quelques détails commencent à m'échapper et pourtant je pensais qu'ils seraient ancrés dans ma mémoire pour toujours, mais j'ai beau m'acharner, fermer les yeux très forts, je ne suis plus capable d'apercevoir tous les traits de ton visage. C'est comme s'il manquait quelque chose. Je ne m'autorise jamais à regarder tes profils sur les réseaux sociaux, sinon je pense que je serais submergée par des sentiments dont j'ai enfin réussi à me débarrasser et dieu sait que l'envie me grignote parfois.
Donc ouais, me voilà en Espagne. C'est cool ici, même s'il fait moins chaud que chez nous. Par contre c'est moins pauvre qu'à Sao Paulo, plus propre aussi. Mais je t'avoue qu'il m'arrive de penser à cette ambiance particulièrement chaleureuse que nous avions, et je suis presque au bord des larmes. Je dis presque car je ne pleure plus. Oui je sais c'est difficile à croire, mais ça fait un an que je n'ai pas pleuré, pas même devant le dernier Harry Potter. Tu sais pas quoi ? Je joue de la guitare maintenant. Enfin, c'est un bien grand mot mais ça fait toujours bien de dire ça. J'en ai acheté une, et j'y ai joué trois fois pendant dix minutes, c'est déjà bien hein ? Puis je me suis mise au sport. Je te vois sourire de là, avec tes dents incroyablement blanches et droites, et ça me fait du bien. Je fais quelques exercices oui, si tu préfères.
Neymar, quand est-ce que tout ça est arrivé ? Je n'ai rien vu venir du tout. Quand est-ce que tu as décidé que tu ne voulais plus que je fasse partie de ta vie ? Quand ? Parce que j'ai beau creuser, je n'en ai pas le moindre souvenir. Je sais que je t'ai déjà demandé tout ça, sur le moment, j'ai même osé te supplier, moi Eden à la fierté aussi immense que celle d'un chat. Je ne trouve aucune réponse, nulle-part. Je me rends compte que je suis en train de m'acharner sur mon pauvre stylo, comme si la feuille allait me donner une réponse immédiate. Mais bon sang Preto, que j'ai besoin que tu me répondes.
Je fais encore des cauchemars, trop souvent en fait. Je me lève la nuit et me surprends à sangloter comme une idiote. Le seul souvenir qu'il me reste de ces nuits là c'est le fantôme de ton visage. Je crois que tu me manques. En fait c'est une certitude. Mais je n'ai personne à qui le dire, pas même à Raf. Elle me manque aussi. J'ai arrêté la danse. Je sais, ça semble impensable mais je n'y arrive plus, je ne l'aime plus. J'ai essayé pourtant, de toutes mes forces. Mais la musique elle même m'est insupportable. A vrai dire, rien a de sens sans toi, c'est comme si le monde s'était arrêté de tourner. Et que c'est long un an. Ça paraît pas comme ça, quand on respire le bonheur, qu'on a des projets, l'envie de vivre; mais quand on est qu'un cadavre ambulant, je peux te dire que c'est long. Tu sais qui j'ai croisé l'autre jour par pur hasard ? Dani. Il a dit que j'avais extrêmement maigri. C'est sans doute parce que je ne mange pas. Je suis fatiguée de tout ça, je ne peux plus me battre.
Pourquoi tu ne m'écris pas ? Pourquoi est ce que tu ne t'inquiètes pas pour moi? Nous étions si proches. Nous deux, c'était.. Comme une évidence. Je me souviens encore de ta tête quand nous nous sommes embrassés pour la première fois, nous étions si jeunes. Tu te rappelle la réaction des parents ? C'était tellement embarrassant. J'ai la gorge nouée et j'ai envie de pleurer, mais ça ne sort pas, pourquoi ça ne sort pas? Je donnerais tout pour pouvoir sentir la chaleur de tes bras et ta respiration au creux de mon cou. Je sais pas si je t'enverrai cette lettre, ni si elle arrivera à destination. Je ne sais même pas si j'ai envie que tu lises ces mots, de cette pauvre fille qui n'arrive pas à se remettre de cette rupture. Tu m'as brisé. Tu m'as anéanti, je ne sais plus qui je suis, qui j'ai envie d'être. C'est comme si tu avais emporté toutes les choses qui faisaient que j'étais moi, Eden. Je ne suis même plus certaine de m'appeler comme ça. Les gens disent qu'après une séparation on souffre mais qu'un beau matin on se lève et que ça va mieux. Moi, je ne pense pas. Je pense pas que ça aille vraiment mieux un jour. Au fond on est hanté et on le reste pour toute sa vie. On peut pas être réparé, jamais. Il y a des gens qui souffrent toute leur vie. Et je pense que j'en fais partie. Bien sûr qu'un jour je sourirai à nouveau, mais cette douleur restera là. Je crois qu'il est temps que je te laisse, parce que je m'égare. J'espère que tu vas bien, je n'en doute pas à vrai dire. Je t'aime profondément, pour toujours.
Adieu.
VOUS LISEZ
MEU ABRIGO
Fanfiction"Alors qu'elle commençait à se reconstruire, le fantôme de son passé refit surface" « Je ne serai plus jamais la même, et c'est uniquement de ta faute. » Il ne l'avait pas seulement aimé, il l'avait aussi complètement brisé. Cette histoire est bien...