29- No tears left to cry

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Mai 2014, São Paulo

– Meu Deus Eden, c'est pas vrai, QU'EST CE QUE TU FAIS LÀ !

Rafaella courut dans les bras de sa meilleure amie qu'elle n'avait pas vue depuis des mois.

– Surprise ! J'ai quelques jours donc me voila. Tiens j'ai apporté une bouteille de champagne.

Les deux femmes s'installèrent dans le jardin des Dos Santos. Rafaella n'en revenait pas. Elle n'avait pas eu de nouvelles depuis trop longtemps et même si elle s'était jurée de l'engueuler, elle avait déjà oublié. Elle avait vécu ça auparavant, lorsqu'Eden avait quitté le Brésil sans prévenir qui que ce soit. Cette dernière ouvrit la bouteille de Domperignon et servit les deux coupes avant de lever son verre. Elles trinquèrent à leurs retrouvailles.

– Mon dieu, tes cheveux !

La brunette rougit, passant ses doigts dans ses bouclettes. Elle n'était pas encore habituée à ses cheveux courts. Un matin, alors qu'elle avait sombré de nouveau, elle n'avait pas réfléchi et avait foncé chez le coiffeur.

Elle avait tout coupé, tout.

– Tu aimes ?

– Tu es tellement belle. Alors ? New-York ?Raconte moi tout.

– C'est merveilleux. J'adore, tout est tellement plus vaste qu'ici, qu'en Espagne, c'est incroyable. Et la danse, le niveau est différent, j'ai évolué depuis. Je ne pensais pas que c'était possible.

Eden raconta à sa meilleure amie ses aventures aux États-Unis, sa rencontre avec Justin qui s'était comporté comme un ami dès le premier jour. D'ailleurs ils l'étaient devenus, réveillant quelques soupçons chez les paparazzis parfois. La brunette avait gagné en notoriété bien qu'elle avait tout fait pour rester discrète. La tournée avait prit un retard inconsidérable, de ce fait elle s'était octroyée une petite pause.

– Tu retournes à Barcelone ? Tu as encore ton appartement là bas non ?

La danseuse se racla la gorge, essayant de chasser ses souvenirs. C'était ce qu'elle avait fait durant tous ces mois. Mais elle savait qu'elle n'y échapperait pas face à ses proches, c'est pourquoi elle avait tant hésité à revenir, il était peut-être un peu trop tôt.

– Oui, j'ai toujours mon appartement répondît-elle, un sourire forcé sur ses lèvres. Je pars demain matin.

– Quoi?! Mais tu viens à peine d'arriver !

– En réalité... Je suis là depuis une semaine.

Rafaella eut un pincement au cœur, mais réprima sa déception tant bien que mal.

– D'accord. On passe la soirée ensemble quand même ?

Eden acquiesça. Quelque chose avait changé en elle, elle semblait plus distante, plus froide aussi malgré son sourire lumineux. C'était comme si elle ne ressentait plus rien. Ce constat glaça le sang de la blonde, mais elle garda le silence.

Barcelone,

Après plus d'un quart d'heure d'hésitation, j'entrai enfin dans mon immeuble. Sûre de moi, j'ouvris la porte de mon appartement et avançai pas à pas. Ce fut bizarre au premier abord. Je crus que j'allais m'effondrer, mais je ne dus pas lutter beaucoup pour chasser ce qui, quelques mois auparavant me bousillait. Rafaella m'empressa le pas.

– Je suis trop contente de revenir là ! Chantonna-t-elle tout en s'avançant jusqu'à ma chambre pour y poser sa valise. Merci d'avoir accepté que je m'incruste !

Je ne relevai pas, silencieuse. Rien avait bougé, tout était à sa place, même les deux coupes de champagne que je n'avais pas pris soin de laver avant de partir. J'allumai la télé.

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