MEU ABRIGO

9

La brunette et le jeune attaquant du Barça arrivèrent au restaurant. Tout était déjà complet et il dut se servir de son nom. La célébrité avait un paquet d'avantages et il savait s'en servir à bon escient.

Quelques personnes commençaient à murmurer leur prénom et Neymar appela ses deux gardes du corps principaux qui se joignirent à eux. Eden entra la première et attendit à l'accueil. On les installa à une petite table dans le fond de la salle. La maison leur offrit un apéritif, la jeune femme commanda un Campari Soda, quant à lui il se contenta d'une bière.

- Est-ce que ça t'embête si je te laisse quelques secondes, je dois appeler mon fils.

Encore sous le choc de la révélation, Eden bafouilla quelques mots inaudibles et sourit légèrement.

Lorsque son ami s'éclipsa, elle en profita pour regarder son téléphone. Léo lui avait envoyé un message pour lui demander ce qu'elle faisait, elle l'ignora, ne sachant pas clairement quoi lui répondre. Ce qu'elle savait, c'est qu'elle ne pourrait pas continuer à lui mentir éternellement. Bien que la situation avec le capitaine du Barça n'était pas complètement claire, ils n'étaient pas ensemble, mais elle ne pouvait plus lui faire de cachoteries.

Elle avait beaucoup de défauts, mais le mensonge et l'hypocrisie n'en faisaient pas partis.

Elle décida qu'elle aurait très bientôt une discussion avec lui pour éclaircir toute cette situation qui lui bouffait le crâne à temps plein.

Après quelques minutes, Neymar revint s'asseoir, détendu. Il but une gorgée de sa bière et prit la main de la jeune femme sous les regards curieux de la salle.

- Ça va ? chuchota-t-il et ses pommettes s'étirèrent pour laisser place à un sourire timide, sans dévoiler ses dents.

Elle acquiesça et caressa du bout de son index la paume du noiraud.

- C'est magnifique... Mais tu n'étais pas obligé..

- Je voulais venir depuis longtemps, les garçons m'en ont dit que du bien. C'était juste la bonne occasion.

- C'est là que tu devais emmener Taís ce soir ? Se renfrogna-t-elle et il se mit à rire.

- Je n'emmènerai jamais de femme dans ce genre d'établissement, dit-il plus sérieux, alors, que veux-tu savoir ?

Eden était nerveuse.

Bien trop nerveuse.

Elle déplia la serviette en tissus et la posa délicatement sur ses cuisses qui tremblotaient au rythme des battements de son cœur. Ses mains furent moites en quelques secondes, elle les essuya rapidement.

- Tu es papa, murmura-t-elle difficilement entre ses dents.

- Oui.

- Et, comment tu fais pour le voir ? Davi, c'est bien ça ?

- Davi Lucca sourit-il fièrement, les yeux rivés sur la table. C'est très difficile. Il est resté au Brésil avec sa mère. J'y retourne la semaine prochaine avant que la saison commence, et puis après il viendra aussi souvent que possible avec mes parents ou ma soeur. Il marqua une pause et serra la mâchoire, c'est pas évident, mais on va s'adapter.

- Et... Est-ce que je peux voir une photo ? Demanda-t-elle timidement d'une petite voix de fillette.

Il hocha la tête et saisit son téléphone en cherchant la photo idéale. Et lorsqu'il l'eut trouvé, il tendit l'objet, guettant la réaction de celle qu'il avait autrefois aimé.