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J'attendais mon père à l'aéroport depuis plus de quarante minutes, son vol avait prit du retard. Il venait passer trois jours à Barcelone afin d'aller repérer certains joueurs et filer un coup de main à son ami de longue date qui entraînait une petite équipe de L2. Ca faisait huit mois que je ne l'avais pas vu et bien que notre relation n'était pas exemplaire, j'étais quelque peu excitée à l'idée de le revoir. J'avais passé les deux dernières semaines à baigner dans la danse, ce que je n'avais pas fait depuis des mois.

J'avançais, sereinement et reprenais petit à petit confiance. Neymar s'était envolé pour le Brésil rejoindre sa famille, je n'avais pas eu de nouvelles depuis la soirée où nous nous étions dis ce que nous avions sur le coeur, et c'était mieux ainsi. Quant à Messi, je n'avais pas encore éclairci les choses avec lui. Nous avions passé quelques nuits ensemble et je me contentais de cela, le temps de faire le point sur ce que j'allais pouvoir lui dire.

J'avais pris quelques distances avec ma meilleure amie. C'était plus fort que moi, j'avais bien conscience que ça n'était pas juste envers elle, mais il fallait que je me protège, que je pense à moi tout d'abord. Je n'avais répondu à aucun de ses appels depuis notre dernière conversation.

Flashback,

- Alors de quoi voulais-tu me parler ?

Eden s'installa confortablement dans le fauteuil de la brasserie que tenait la tante de Taís et commanda un jus de tomates.

- J'ai revu Neymar, répondit la blonde, ses yeux verts rivés sur son amie.

Pas de réaction de la part de la brunette qui la toisait calmement. Elle avait cet air dans ses prunelles, fière d'elle, un peu hautain parfois, mais son entourage savait parfaitement qu'elle ne l'était pas, c'était une image qu'elle donnait aux gens pour se protéger.

En réalité, Eden était d'une douceur et d'une fragilité extrême.

Un peu trop, parfois.

- Tu ne dis rien ? Bouda l'apprentie journaliste.

- Continue.

Taís exaspérée, lâcha prise et s'élança.

- On était en train de discuter autour d'un verre et il est parti, je crois que je lui ai fait peur, bafouilla-t-elle, il est si mystérieux, il m'intrigue. On s'est rejoint dans le centre, y avait pas de paparazzis, dommage, j'aurais fait la une ! Elle ricana. Et puis on a été dans un bar et au bout d'une demie heure il est parti, prétextant qu'il avait une urgence.

Eden porta ses lèvres gracieuses à la paille et tira dans celle-ci afin d'avaler une gorgée de son breuvage rouge, toujours silencieuse.

Qu'allait-elle bien pouvoir lui dire ?

Elle se sentit horrible, mais sur le moment elle eut envie de rire à gorge déployée.

C'était peut être à cause de l'air condescendant qu'arborait son interlocutrice, peut-être pas.

- Est-ce.. Que j'ai un problème ? Je comprends pas.

La brunette hocha les épaules, et elle se renfrogna, agacée.

- Eden putain, ça t'intéresse ce que je dis à la fin ?

L'intéressée se raidit et ouvra la bouche avant de se mordiller la lèvre inférieure. Elle hésita quelques secondes puis sauta le pas.

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