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Eden, arrête de faire la tronche !

Rafaella me fixait de ses grands yeux verts à travers ses petites lunettes de vue rectangulaires qui lui donnaient un côté plus sexy qu'elle ne l'avait déjà. Nous étions dans le taxi en direction de chez moi.

– Je voulais rester au moins quatre jours de plus, grommelai-je, j'ai même pas pu voir Natalia et Jo'

– Mais tu sais très bien que ta tante n'est jamais chez elle. Et cette petite fête ne peut que nous faire du bien ! Et puis il y aura tout le monde, c'est la meilleure idée du siècle.

– Tu parles.

Ma meilleure amie avait longuement insisté pour rentrer en Espagne plus tôt, car son frère organisait une soirée d'Halloween dans laquelle il avait invité la moitié de la planète. Nous étions évidemment conviées, à mon plus grand désarroi.

– Je sais que tu n'as pas envie de le voir et ne t'inquiète pas tu ne le croiseras pas. Mais tu vas revoir Thiag, Phil et les autres. Elle sourit. Et sans oublier le beau Léo Messi qui te tiendra la main officiellement !

Je pinçai mes lèvres.

– C'est vrai que ça sera la première soirée officielle. Oh non Raf, ils vont tous m'assassiner !

Je portai mes mains à mes joues, catastrophée.

– Les paparazzis ? se renfrogna-t-elle, et je peux savoir pourquoi au juste ?

– Les petites amies ne sont jamais assez biens, tu le sais parfaitement.

– Et l'inverse est également vrai. Peut être que c'est lui qu'ils vont descendre !

Elle m'arracha un rire.

– Il a bien plus de notoriété que moi par conséquent, c'est moi qu'on prendra pour cible.

Elle entrelaça ses doigts dans les miens.

– Ils n'ont rien à te reprocher alors relax garota, souffla-t-elle.

Nous arrivâmes devant mon immeuble. Après avoir jeté un œil au courrier, nous nous dirigeâmes vers l'ascenseur, munies de nos valises, encore une fois beaucoup plus chargées qu'à l'aller pour ma part.

Ça à l'air chouette dans le coin, constata la brésilienne tout en scrutant le couloir dans les moindres détails. Eli a dû t'aider pour t'installer non ?

J'hochai la tête et insérai la clé dans la serrure.

– Il n'était pas là physiquement, mais il voulait être sûr que je puisse être en sécurité.

Je poussai la porte avec difficulté et entrai lentement laissant Rafaella m'emboîter le pas.

– Nom de dieu Eden c'est magnifique chez toi. Tu dois payer une fortune !

Mes joues s'enflammèrent et je souris timidement. L'appartement était beau, et spacieux, mais j'étais seule à l'avoir décoré. J'y avais mis tout mon coeur et lorsque mon moral n'était pas au rendez vous j'adorais changer de décors.

– C'est mon père qui paie tout.

Elle s'arrêta net et plissa les yeux.

– Je n'aime pas cette manie qu'il a de croire qu'il peut acheter sa propre fille. On dirait le mien.

– Je sais. Je le sais parfaitement, mais que veux tu. C'est mon père et il a les moyens. Et puis, je lui rends bien service quand je vais recruter ses joueurs à la con.

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