MEU ABRIGO

Prologue

- Tu as bien dormi ?

J'ouvris lentement les yeux, terrorisée à l'idée d'entrer en contact avec le moindre rayon de soleil, mais c'était trop tard, je grimaçai. Un rire éclata à quelques mètres de moi et je sentis quelqu'un grimper sur le lit lorsque je me décidai enfin à lever la tête.

- Salut, soufflai-je, avant de réaliser qu'une chose désagréable tapait à l'intérieur de mon crâne.

Je baissai les yeux pour y découvrir mon corps nu et instinctivement, recouvrai ma poitrine du drap dans lequel j'étais déjà à moitié.

Mes souvenirs s'éclaircirent alors.

Seigneur.

- Tu as mal à la tête ? Demanda l'inconnu au sourire ravageur, tiens un cachet, et mange un peu, ça va te faire du bien.

Je déglutis et me mordis la lèvre inférieure. Le jeune homme me tendit un plateau sur lequel était préparé un petit déjeuner complet : orange pressée, croissant, café, yahourt nature. Sous l'assiette que contenait le beurre, un mot y était soigneusement posé. Je souris et l'ouvris délicatement.

" A notre merveilleuse rencontre, le petit déj comme promis, merci à votre père de vous avoir envoyé en mission, sans cela je n'aurais jamais pu goûter à ces délicieuses lèvres, en espérant vous revoir très prochainement. Ceci n'est pas une lettre d'amour.

Mes amitiés les plus sincères,

Léo. "

Je m'esclaffai et levai les yeux.

Bordel, dans quoi m'étais-je fourrée ?

- Je ne t'ai quand même pas fait le coup de "ne tombe pas amoureux" ? Me renfrognai-je et mon inconnu éclata un rire craquelé qui sonna comme une douce mélodie.

Il hocha la tête en signe de "oui", mes joues s'enflammèrent avant que je me mette à ricaner bêtement. J'avais toujours été très douée pour me mettre dans des situations embarrassantes, mais je dois dire que celle-ci était de loin la pire !

Le reste de la matinée passa rapidement. J'eus le temps de me perdre trois fois tant la maison était immense. Après mon périple à la douche, je récupérai mes affaires et me dirigeai vers la porte d'entrée discrètement lorsqu'un doux ténor résonna dans le couloir faiblement éclairé.

- Et là tu allais me faire le coup de la fille qui s'en va sans dire au revoir ?

Je lâchai la poignée de la porte et me raclai la gorge tout en me retournant brutalement.

- Tu as l'habitude non ? J-je suis désolée c'est trop gênant, balbutiai-je, je ne sais pas trop de quelle manière agir. Je suis venue pour le boulot, ça a dérapé, c'était sympa, mais de toute façon on va pas se marier alors bon !

- Tu es trop mignonne, me coupa-t-il, ne t'en fais pas, je ne vais pas te garder prisonnière. Enfin, pas pour l'instant ! Il sourit, je plissai les yeux, accusatrice. Je n'ai même pas le droit à un numéro de téléphone ?!

- Tu as mon nom, ça suffit amplement, ripostai-je, un rictus se forma sur ses fines lèvres.

Il me toisait de ses yeux marrons, s'infiltrant en moi avec douceur et ce fut un combat contre moi même pour ne pas céder.

- Tu as raison, concéda-t-il, il ne me faudra pas plus de cinq minutes pour retrouver ta trace ! Tu as gardé ma lettre d'amour au moins ?

Je levai les yeux et hochai la tête, il sembla fier de lui. Il s'approcha de moi et pencha sa tête près de la mienne.

Non, non, non...

- Merci d'être venue, souffla-t-il, tes qualités professionnelles sont fantastiques.

Le feu me monta aux joues, je pris soigneusement son visage entre mes mains, dans un excès de confiance inconnu.

-Merci à toi, numéro 10.

Il me vola un baiser agressif et tendre à la fois, et je quittai la demeure.

Certains pensent que le hasard existe, mais moi, moi je ne crois pas. Je crois que les choses ne se passent pas pour rien et que si deux personnes se rencontrent c'est parce qu'elles ont quelque chose à accomplir. Je n'oublierai jamais notre première rencontre Léo.

-

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