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16 Décembre.

– On est à 65 654 euros. Hé c'est pas mal du tout !

– Julian c'est bien plus que l'année dernière et toutes les années réunies !

– On a assuré !

Mon ami tapa dans le creux de ma paume, vainqueur. Avec les fonds récoltés, sur lesquels nous nous étions acharnés, nous pourrions réaliser pas mal de choses. Nous avions déjà placé une dizaine de sans abris.

Ça paraît peu, mais c'était toutefois une démarche bien complexe, nous ne devions pas perdre espoir, mais au contraire être fiers de nous. Le directeur du FCB nous laissait carte blanche pour l'organisation et beaucoup de joueurs s'étaient déjà engagés auprès de nous sans le mentionner à la presse. Nous voulions pas que le club en profite pour se valoriser.

C'était certes, une belle action, mais je ne tenais pas pour autant à ce qu'on s'en serve pour faire de la publicité aux célébrités.

– Cette fois-ci je t'invite à manger, tu n'y échappes pas !

Je ricanai et acceptai la proposition. Nous prîmes la route direction le centre ville. Lorsque nous arrivâmes dans cette petite brasserie typiquement espagnole, deux jeunes filles s'approchèrent de moi.

– Eden, bonjour, on pourrait avoir une photo avec toi s'il te plaît ?

Je souris, surprise.

– Je.. Moi ?

– Tu es tellement belle, murmura la rouquine.

Mes joues s'enflammèrent, je passai mon bras sous son épaule et elle prit plusieurs selfies. Je fis de même avec la blondinette.

– Est-ce que Neymar va bien ?

Mes nerfs se contractèrent à l'entente de son nom, je grimaçai naturellement.

– Arrête Linda, ça se fait pas, se renfrogna son amie, excuse nous Eden on ne veut pas te déranger, bonne journée à toi !

Hébétée je m'assis sur la chaise face à un Julian passif, qui ne semblait pas gêné par la situation.

– Je te recommande la paella, elle est exquise, sourit-il.

– Je n'aime pas ça, marmonnai-je, je vais plutôt prendre un martini blanc pour commencer.

Il rit. Nous passâmes commande.

– En tout cas Ed, si je peux me permettre, je te trouve radieuse.

– Ah bon ?

– Oui. J'ai vu toutes ces rumeurs. Impossible d'y échapper sur les réseaux sociaux, et j'imagine que ça n'a pas été facile à vivre...

– En effet.

– Et bien je trouve que tu as surmonté ça d'une manière épatante.

Il leva son verre, nous trinquâmes.

– Merci Ju. C'est aussi beaucoup grâce à toi et l'asso. Ça m'a aidé à traverser tout ça.

– Tu as des nouvelles de Léo ?

Avec Julian, je pouvais parler de tout. C'était ce que j'aimais chez lui qui était une personne normale, extérieure à la situation. Je m'étais confiée à lui, moi qui d'habitude avais beaucoup de mal à m'ouvrir. Il n'était pas Thiago, mais assurait largement ce rôle d'ami.

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