Crépuscule sous les étoiles

CHAPITRE TREIZE

Les nuages enveloppaient les rayons du soleil et, en ce grisâtre dimanche après-midi, la chaleur s'estompait. Le temps des chaudes soirées d'été et des baisers volés sur la plage était passé. Judi sentit monter en lui une vague de nostalgie quand la voiture de fonction de sa mère traversa la rue parallèle au café où il avait l'habitude de prendre un thé glacé avec Créa. Puis un fil de souvenir se déroula dans son esprit, le faisant repenser à l'herbe humide du stade du lycée jusqu'à la démarche de la jeune brune quand elle le tirait par le bras.

Sur un parking de supermarché, où des gamins s'entraînaient à se battre tandis qu'un employé à la cravate bien nouée nettoyait sa voiture pour le lundi qui arrivait, son regard se perdit dans le béton froid et un corps maigre dansait en laissant échapper des volutes de fumée. Une carrosserie rouge entra dans son champ de vision et s'immobilisa à côté de lui. Un instant, il crut qu'elle était revenue. Mais la fenêtre passager laissait apparaître une dame âgée, aux bigoudis qui ressortaient de son chignon et un rouge à lèvres qui marquait ses rides. Le feu passa au vert, l'éblouissant d'une lumière vive et il cessa de se souvenir.

**

Le lendemain, Judi se leva tôt. Cette première semaine de cours serait importante, décisive. Selon le guide du lycéen en ligne, se faire des amis était primordial pour être accepté. Judi comptait bien s'intégrer à ce monde dont il ignorait encore les codes. L'auteur du blog conseillait une tenue décontractée mais qui à la fois donnait l'air bien habillé. Peut-être que le jeans qu'il portait pour le jour de la rentrée ferait l'affaire. Il ne portait pas souvent de jeans, celui-ci lui taillait d'ailleurs un peu petit, moulant ses fines cuisses. Judi préférait les joggings amples mais il allait faire un effort. Pour le début du moins. Il aviserait par la suite.

Devait-il porter une chemise ou se contenter d'un haut rouge à l'effigie d'une marque inconnue ? Il opta pour un compromis des deux et enfila la seule paire de basket qu'il aimait. Elles étaient vieilles, mais il refusait d'en acheter des neuves. C'était ça, ou il allait au lycée pieds nus. Il choisit de ne pas y aller pieds nus. Le blogger déconseillait toute sorte d'extravagance et Judi voyait rarement des gens se promenaient dans les rues sans chaussures.

Son sac à dos sur l'épaule, il monta dans la voiture de sa mère et attendit. Il faisait froid dehors. Sa chemise rouge, tirant sur le rose, ne lui apportait que peu de chaleur. Il mit son sac sur son buste pour créer une épaisseur en plus, puis appuya sur tous les boutons du tableau de bord, espérant déclencher le chauffage.

Le poste radio s'alluma. Il indiquait cinq heures et demie du matin. Judi avait deux heures d'avance. Il laissa alors les commentaires de l'animateur le berçaient jusqu'à l'aube.

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