Chapitre 33.

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Une balle dans le cœur

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Une balle dans le cœur.

Voilà ce que j'ai ressenti quand Demetrio m'a raconté ce qu'il a enduré.

Un tiraillement s'est fait ressentir dans ma poitrine, comme si je vivais ce qu'il avait vécu. Cette douleur était intenable. Je n'ai pas lâché un seul mot pendant quelques minutes, beaucoup trop ébranler par toute cette histoire. Demetrio semblait quant à lui complètement ailleurs. Sûrement en train de se ressasser tous ces évènements. Je m'en suis voulu et je m'en veux encore de l'avoir fait parler de tout ça. C'est un traumatisme auquel personne ne devrait être confronté un jour et rien que ce soir-là, j'aurais bien voulu lui enlever tous ses souvenirs horribles et me les prendre pour moi pour qu'il puisse respirer un peu.

Il s'est ensuite lever et est parti se fumer un joint, comme à chaque fois qu'il se sent mal, énervé ou qu'il a besoin d'oublier. Je l'ai donc rejoint et comme à mon habitude, je le lui ai piqué mais pour une fois, il n'a rien dit. Il s'est contenté de regarder droit devant lui, stoïque et muet à la fois.

Puis sans que je m'y attende, il a ouvert la bouche pour me remercier de ne pas avoir réagi comme tous les autres. Je lui ai demandé ce qu'il voulait dire par là et il m'a répondu que j'étais la seule à ne pas l'avoir regardé avec pitié avant de le prendre dans les bras et de dire un simple "désolé". Par la suite je l'ai remercié de m'avoir raconté le passage de sa vie le plus difficile. Il m'a confié que j'étais la seule à savoir entièrement tous les détails. Mon frère, Walden, Milo, Guabano, Charlie ainsi que ses parents ne sont au courant que des grosses lignes car il était incapable de tout raconter il y a quelques semaines de cela. Ce n'est pas pour autant qu'il compte le faire maintenant mais en tout cas, j'ai senti qu'il se sentais plus libérer d'en avoir parler.

Et savoir que c'est moi qui ai eu la chance de tout entendre, me fait sentir importante. Demetrio n'est pas le genre de personne à se confier à n'importe qui, surtout pas. Donc ressentir cette certaine confiance qu'il a en moi me fait bizarrement du bien.

Je ne sais pas ce que je ressens réellement pour lui.

Je ne peux pas me lasser de son corps et je commence à m'attacher sérieusement à la personne qu'il est, malgré son côté complètement torturé et détruit. Mais d'un côté je suis pareil, donc je comprends plus facilement que les autres. Beaucoup pensent que "les contraires s'attirent" et que ceux qui se ressemblent sont fait pour se détruire au fur et à mesure. Mais je ne suis pas d'accord. Quand on se ressemble, on peut se comprendre. Oui, ça peut partir en vrille de temps en temps mais d'un autre côté, c'est tout à fait normal.

Ensuite nous sommes revenus dans la chambre. Je me suis diriger vers la porte mais Demetrio m'a retenu :

- Qu'est-ce que tu fais ?

Je l'ai regardé, totalement dans l'incompréhension.

- Je vais dormir dans une chambre d'amis, j'ai répondu sous le ton de l'évidence.

Cicatrices - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant