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Ridy.

- Vous pouvez laisser maman s'il vous plait ?

Ils hochent la tête avant de partir rapidement. Je viens à côté de Nathanaëlle qui avait pas décroché un mot depuis ce matin.

- Tu es certaine de pas vouloir en parler ?

Elle répond pas, assise sur l'angle du canapé.

Aujourd'hui avait eu lieu l'enterrement de Bianca et Nelly. Elle avait même pas pleuré. Elle avait pas parlé non plus. Ça a été tout simplement horrible.

Pour tout le monde. Le corps de Bianca avait été bien enterré en France mais pour Nelly, c'était un cercueil vide puisqu'elle allait être enterrée au Congo.

Mais c'était significatif. Les regarder s'enfoncer sous la terre. Regarder leur corps dans une boîte, sans vie, les paupières closes. On avait tous perdu quelque chose.

J'avais encore en tête ses blagues douteuses sur ce que je pouvais bien faire à sa petite fille la nuit.

- Nathanaëlle : Je serais venue la chercher plus tôt, elle serait encore avec nous.

Voici mon plus gros problème : Nathanaëlle. Elle était en train de se blâmer. Pour elle, c'était de sa faute.

Ça faisait trois jour que ça durait. Elle était au plus mal.

- T'es pas à l'origine de l'explosion.

- Nathanaëlle : J'aurais pu lui éviter ça.

Elle devait se faire tout un film dans sa tête.

Elle ressortait le pire de sa vie et elle se détruisait de l'intérieur.

- Nathanaëlle : Je pourrais parler d'elle pendant des heures. C'était ma mémé Ridy.. Je la vois encore la fois où je l'ai vu pour la première fois à Kin, avec toute sa sagesse. Elle me manque.. Je veux qu'elle soit là pour voir tous les enfants, pour nous voir nous. Je veux qu'elle soit avec moi.

- Y a un endroit qu'elle quittera jamais : ton coeur.

Je m'asseois à côté d'elle.

- Quand j'ai cru avoir perdu ma mère, je me sentais comme toi : vide. Je m'en voulais parce que je me disais que si je m'étais pas endormi, j'aurais pu aller dire à l'infirmière qu'elle se sentait pas bien.

Elle pose sa tête sur ma cuisse.

- Puis avec le temps, je me suis dit que si c'est arrivé, c'est pas pour rien. Je me suis dit que si elle devait partir, c'est que son temps était fini. Mais elle me quittera jamais parce que de là où elle est, c'est mon ange gardien. De même que mémé c'est ton ange gardien maintenant.

- Nathanaëlle : Ce sera plus jamais pareil sans elle.

- Non. Ce sera plus pareil. Mais tu dois aller de l'avant. On doit tous aller de l'avant. C'est ce qu'elle aurait voulu pour nous.

Ridy : ma fierté. [II]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant