Les Élues des Dieux _ Tome 2 _ Les Guerriers Divins d'Asgard

Chapitre 1 _ Asgard

Loin de tout, éloigné des grandes civilisations, dans les terres d'extrême Nord, où les hommes devaient subir le froid le plus rude et le plus glacial, l'on ne se doutait pas des futures guerres à venir. C'était en Asgard que les conditions de vies étaient les plus difficiles, mais son peuple acceptait les basses températures pour que le reste du monde profite d'un climat plus agréable, plus vivable. Malgré cet hiver permanent, Hilda de Polaris, l'actuelle prêtresse d'Odin résidant au palais de Valhalla, priait chaque jour pour que les glaces ne fondent pas, pour que la paix règne dans le monde. C'était, à n'en point douter, une femme vertueuse, d'une bonté et d'une pureté hors norme. Et elle était de la plus haute noblesse de son pays. Hormis cela, il y avait bien d'autres familles prestigieuses en Asgard, dont les membres s'entraînaient ardument pour servir leur prêtresse au mieux. Ils servaient tous la même divinité, Odin, car c'était lui le protecteur de leur domaine.

C'était en ces lieux qu'Ofelia se retrouvait désormais. Elle venait tout juste de se réveiller, et avait l'impression de s'être assoupi des jours durant. Elle ignorait où elle était. C'était une chambre somptueuse, très joliment décoré, quoiqu'un peu rustique. Il y avait une fenêtre, près d'elle, et elle pu y discerner de la neige qui tombait tout doucement. Elle était allongée sur un lit, près d'une cheminée qui produisait le plus chaleureux des feux, et était recouverte de plusieurs épaisses couvertures, et même avec tout cela elle tremblait, complètement gelée. La jeune espagnole, à cet instant précis, ne savait pas pourquoi elle était là. Elle était pourtant persuadée d'avoir périt dans cette explosion lumineuse... Et pourtant elle pouvait ressentir tout ce qui l'entourait. Le chaud, le froid, le moelleux du matelas, la douce odeur qui flottait dans l'air, et la douleur. Elle avait mal. Levant doucement ses mains, elle constata que ses blessures avaient été soigneusement pansées avec adresse.

- C'est impossible... souffla-t-elle finalement.

Elle tenta de s'asseoir, sans y parvenir. Ses plaies lui prodiguaient une telle douleur qu'elle était comme paralysé. Pourtant, elle devait bien avouer que c'était moins pire que ce qu'elle avait imaginé. Contemplant le bandage qui enserrait sa paume, elle se mit à penser à Sophia. Est-ce qu'elle allait bien ? Comment supportait-elle son absence ? Et si elle croyait qu'elle était morte ? Non, elle ne pouvait pas rester dans cette chambre, si belle et confortable soit-elle. Et puis, peut-être qu'elle se trouvait chez un psychopathe, à l'heure actuelle, dans le même genre que Rhadamanthe. L'idée qu'elle était toujours aux Enfers lui effleura l'esprit, mais elle ne se souvenait pas d'un tel froid. Mais tout était possible dans ce monde...

La jeune espagnole fut attirée par le son d'une porte s'ouvrant. Elle tourna vivement la tête, et écarquilla les yeux. Elle se trouvait face à une femme, qui portait une longue robe blanche. Elle s'était immobilisée en constatant qu'elle était réveillée, et trembla même, probablement de peur. Mais qui des deux étaient censées être la plus effrayée ? La domestique qui apportait une serviette chaude, ou la blessée qui ne pouvait bouger ? Finalement, l'inconnue préféra prendre la fuite, en courant bien vite.

- Par tous les dieux, aurais-je une tête aussi horrible ? marmonna-t-elle en se frottant les yeux

- Alors tu n'es pas morte, finalement.

C'était une voix masculine. Et pas rassurante avec ça. Plutôt arrogante, même. Ofelia tourna à nouveau la tête, et croisa le regard sanglant d'un homme. Non pas qu'il ressemblait à un meurtrier, simplement ses yeux étaient, à son sens, teinté d'un rouge plutôt élégant, ressortant parfaitement avec ses cheveux verts. Ils lui parurent d'abord courts, mais elle remarqua bien vite qu'ils étaient longs derrière, retombant jusqu'au bas de ses épaules. Il tenait entre ses mains la serviette chaude de la domestique, et s'approcha doucement pour la poser sur le front de la jeune femme.