Chapitre 27 _ Le cercueil d'améthyste

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Sophia terminait tout juste de panser les éraflures de son amie causées par les cordes enchantées de la lyre, lorsque Fenrir apparut devant elles avant une souplesse déconcertante. Adossée contre un muret, le visage d'Ofelia s'éclaira, et elle fut aussitôt soulagée de le voir. Ignorant la douleur qui la tiraillait un peu, elle se leva et s'avança vers lui, s'apprêtant à lui demander des nouvelles, mais il l'immobilisa fermement. Il observa chacune de ses blessures, et effleura prudemment l'une d'elle du bout de ses doigts.

- Mais qu'est-ce qu'il fabrique encore, celui-là ? s'impatienta Sophia qui n'aimait pas ce genre de comportement déplacé

- C'est Mime qui t'a fait ça ? demanda le Guerrier Divin en ignorant la jeune française

- Il ne savait pas que je n'étais pas un Chevalier, le défendit l'espagnole avec un sourire.

Ofelia fronça les sourcils, jurant que Fenrir venait de grogner à ses paroles. Ce jeune homme, d'à peu près son âge, avait décidément une façon d'être particulièrement bestiale.

- Mais heureusement, ses blessures sont superficielles, expliqua Sophia qui espérait ainsi le voir lâcher son amie.

- Mime n'aurait jamais dû te faire ça, déclara Fenrir sur un ton menaçant

La jeune espagnole esquissa un sourire amusé de part l'instinct protecteur que cet étrange Guerrier Divin avait. Pourtant, ils se connaissaient à peine, c'était là un comportement bien étonnant.

- Sinon, quelles sont les nouvelles au palais ? s'enquit la française, agacée

Fenrir darda sur elle un regard presque assassin, et elle en ressenti aussitôt de la terreur. Néanmoins, cette fois, il ne l'ignora pas, et lui répondit avec une certaine animosité :

- La Prêtresse Hilda n'est pas satisfaite, car les Chevaliers n'ont pas encore été vaincus. Alors Albérich a décidé d'intervenir.

- Albérich ! s'écria Ofelia.

La jeune femme avait bien évidemment reconnu son ami de loin. Le savoir Guerrier Divin lui aussi lui procurait un certain sentiment étrange, un mélange d'admiration et d'inquiétude. Elle ignorait en réalité ce dont il était capable, mais elle se devait d'agir, d'autant plus qu'elle s'était mise en tête de le retrouver, un peu plus tôt.

- Mes loups le surveillent, ajouta-t-il. Il s'est arrêté dans la forêt Ouest, et attend les Chevaliers en embuscade.

- La forêt Ouest ? s'étonna Sophia

- Il y a deux chemins pour atteindre le palais, expliqua Ofelia qui avait bien retenu ses brèves leçons de géographie en compagnie d'Albérich. L'un passe par la forêt, l'autre par le village.

- Comment Albérich peut-il savoir que les Chevaliers passeront par là ?

- Ils se sont séparés en chemin, informa Fenrir.

Sophia soupira, se demandant comment ses deux amis avaient pu être assez stupides pour s'isoler dans un territoire hostile, où sept Guerriers Divins, dotés de pouvoir suffisamment destructeur pour mettre au tapis le plus grand des Chevaliers d'Or, rodaient en attendant le moment idéal pour frapper.

- Conduis-moi à lui, lui demanda Ofelia avec détermination

- Hé, oh, je viens aussi hein ! s'impatienta Sophia.

- Mais ça pourrait être dangereux... Et puis, je me souviens qu'il y avait une tension entre toi et Albérich la dernière fois... N'oublie pas que tu es encore blessée.

Les Élues des Dieux _ Tome 2 _ Les Guerriers Divins d'AsgardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant