Les Élues des Dieux _ Tome 2 _ Les Guerriers Divins d'Asgard

Chapitre 14 _ Un invité

Sophia, prête depuis près d'une heure déjà, attendait que son amie daigne enfin se réveiller, assise sur le canapé avec un bon livre qu'on lui avait autorisé à prendre à la bibliothèque du Sanctuaire. Les plus illustres auteurs y figuraient, et elle n'allait certainement pas s'en priver. Concentrée, elle entendit à peine le bruit régulier d'un poing frappant à la porte, et ce fut avec un grommellement qu'elle alla ouvrir.

Elle se retrouva ainsi face à un homme qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Plutôt grand, avec une chevelure dans les tons roses assez ébouriffé, il avait un air qui lui donnait un côté sévère non négligeable. Ses yeux étaient d'un vert magnifique, brillant littéralement d'intelligence, mais ils traduisaient surtout un caractère impétueux. Il se tenait droit, une main sur sa hanche. Sa tenue lui paraissait assez semblable à celle des Chevaliers du Sanctuaire, quoiqu'elle fut tout de même différente.

- Bonjour, je peux vous aider ? demanda-t-elle le plus amicalement possible

Il leva simplement la tête, comme s'il observait l'endroit pour la énième fois et esquissa un sourire narquois en déclarant :

- Ofelia m'a décrit ce lieu de nombreuses fois. Je saurais le reconnaître entre mille. Où est-elle ?

- Je... Euh...

La française ne su plus vraiment quoi dire. Cet homme ne venait visiblement pas du Sanctuaire, elle l'aurait remarqué. A moins qu'il ne fasse partie de ces Chevaliers envoyés en mission par le Grand Pope dont elle avait entendu parler ? Dans ce cas, il aurait été normal qu'elle ne l'ait jamais vu. Mais pour Ofelia alors ?

- Je vous pris de m'excuser, mais, vous connaissez Ofelia ?

- Plus que tu ne le crois. Laisse-moi entrer.

Il l'écarta de son chemin et pénétra la modeste maison en l'analysant avec attention, cette fois-ci les deux mains sur les hanches.

- C'est plutôt simple, ici... commenta-t-il en un murmure. Exactement comme elle me l'avait détaillé.

Sophia grommela quelques mots incompréhensibles en fermant la porte. Elle posa ensuite son livre sur la table avec un soupire, se demandant qui était ce drôle de personnage. Elle n'osait lui dire de retourner d'où il venait, de peur de ce qu'il était capable de faire.

- Alors ? s'enquit-il avec empressement

- Hein ? s'étonna-t-elle en relevant la tête vers lui

- Où est Ofelia ? répéta-t-il sans cacher son agacement

- Moi, ce que j'aimerais surtout, c'est savoir qui vous êtes.

- Tu n'as pas besoin de connaître mon nom. Je suis assez pressé. Dit moi où elle est.

Il avait prit un ton si cinglant que la menace n'avait pas besoin d'être formulé par des mots. Sophia l'avait parfaitement comprise. Il était impossible pour son amie de connaître un homme pareil.

- Elle dort encore... expliqua-t-elle en essayant de garder constance.

- Cela ne m'étonne même pas. Réveille-la.

- Non mais je ne suis pas votre bonne à tout faire ! s'exclama-t-elle, offensée.

Il lui lança un regard terrifiant, l'immobilisant sur place. En avalant péniblement sa salive, elle s'avança vers la porte de la chambre de son amie, en espérant silencieusement que les Chevaliers arrivent. Peu importe qui. Elle toqua doucement et ouvrit lentement en déclarant d'une voix peu assurée :