Une fois assurée que son nouvel allié était bien loin d'elles, Ofelia se permit de lâcher son amie, qui se laissa aussitôt tomber dans la neige à genoux, en hurlant diverses insultes à l'égard de Fenrir. Elle ne supportait les remarques dont il n'avait pas arrêté de la couvrir, et il méritait selon elle une bonne correction, au diable sa gentillesse et sa compréhension. Derrière elle, la jeune espagnole attendit patiemment qu'elle se calme, observant la silhouette du palais de Valhalla qui lui semblait dorénavant bien loin, s'effaçant progressivement derrière l'épais brouillard. Elle se demanda alors ce que faisaient ses amis désormais Guerriers Divins, et soupira en songeant qu'ils étaient en guerre.
Le visage de Sigmund parvint à son esprit. Elle prit une profonde inspiration, chassant cette image de sa tête, et remit son masque à son visage. Elle n'aimait pas cette tradition qui ordonnait aux femmes de renoncer à ce qu'elles étaient pour devenir Chevaliers, mais s'il s'agissait d'une loi ancestrale, il ne fallait pas la contester. Lorsque Sophia cessa finalement ses injures à l'égard de Fenrir, elle se releva dignement comme si elle n'avait jamais perdu son sang froid. Elle jeta un coup d'œil aux alentours, comme pour s'assurer que les loups étaient bel et bien partis. Mais, avec tout ce brouillard qui continuait à croître, comment pouvait-elle s'en assurer ?
- Que faisons-nous maintenant ? demanda Ofelia
- C'est toi qui as insisté pour partir toute seule, rétorqua son amie avec un sourire amusé. Fait comme si je n'étais pas là.
- Sophia...
Elle avait prit une voix suppliante, indiquant à la jeune française qu'elle était complètement perdue. Elle avait beau réussi à avoir rangé l'un des Guerriers Divins de son côté, il en restait encore six à convaincre, une Prêtresse à délivrer, et une déesse de pacotille et le monde à sauver. A cette pensée, Sophia se décomposa un peu, découragée.
- Je me demande comment font les Chevaliers pour supporter toutes leurs responsabilités, avoua-t-elle finalement. Je trouve cela beaucoup trop difficile.
- Il va bien falloir qu'on l'endosse un peu, maintenant... bougonna Ofelia. Nous sommes les suivantes d'Athéna.
- Pourquoi j'ai accepté de faire ça... se lamenta la française.
Elle soupira longuement, avant de déclarer, résolue :
- Il vaudrait mieux qu'on se rapproche à nouveau du château, au cas où le blanc-bec reviendrait.
Ofelia réprima un sourire amusé face au surnom qu'elle lui avait donné. Il était vrai que jamais Fenrir ne lui avait demandé son nom, et qu'il l'avait toujours grossièrement interpellé.
- Et puis comme ça, on pourra intercepter plus facilement les Guerriers Divins, ajouta-t-elle pour appuyer ses propres propos.
- A condition de ne pas nous faire prendre par les vikings, objecta Ofelia avec amusement
- Espérons que nous aurons de la chance, alors.
La jeune espagnole acquiesça, tandis que son amie prenait une profonde inspiration avant de tourner sur elle-même, cherchant à s'orienter. Mais le brouillard avait achevé de les couper du reste de ce qui les entourait, et seuls les hennissements plaintifs du courageux cheval qui n'avait pas fui la meute de loup se faisaient entendre. Et, lorsqu'il se taisait, il n'y avait plus qu'un lourd silence menaçant, avec parfois le chant apeuré d'oiseau en vol.
- Où est le palais ? s'affola Sophia
Ofelia se sentit se décomposer. Ayant tourné brièvement la tête à un moment, elle avait perdu la localisation du château. La française, devant son silence, se mit à se lamenter.
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Les Élues des Dieux _ Tome 2 _ Les Guerriers Divins d'Asgard
FanficTransportée au Royaume d'Asgard, Ofelia essaye de comprendre ce qui lui arrive. Se liant malgré elle avec les habitants de cette contrée, elle va néanmoins devoir se confronter à des choix difficiles. Car lorsque la guerre opposant le Sanctuaire et...