Chapitre 33 _ L'étoile jumelle

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Ofelia, le dos plaquée contre le mur, observait le choc de la puissance de ces deux adversaires hors du commun. Elle n'avait à cet instant jamais autant regretté sa vie en Espagne. Pourquoi fallait-il qu'elle soit à ce point mêlée à tout cela... Se lamentant sur son sort, elle reprit finalement constance et cria :

- Maintenant, ça suffit !

Les deux hommes s'immobilisèrent, surpris. Camus adressa un regard froid à l'espagnole, tandis que Syd la scrutait de ses yeux transparents.

- Vous allez arrêter de vous battre, c'est ridicule !

- C'est vrai, concéda le Verseau en reprenant une allure digne. Je n'ai aucun intérêt à me battre contre un lâche.

- Un lâche, moi ? s'indigna aussitôt le Guerrier Divin en lui lançant un regard courroucé

- Mais arrêtez de vous provoquer, aussi... se lamenta Ofelia. On dirait deux gamins !

- Ce n'est pas de la provocation, se défendit Camus. Mais c'est un fait. Tu voulais savoir ce que je faisais en Asgard, non ? Il me semble que les explications sont de rigueurs.

Syd serra les dents, tandis que ses dix griffes menaçantes poussaient d'un coup. Il l'attaqua sans lui laisser le temps d'ajouter quoique ce soit, arrachant un cri de rage à la jeune espagnole. A mesure de son assaut, le Guerrier Divin commençait à fatiguer. Mais Camus n'était pas au meilleur de sa forme non plus, car il sortait tout juste d'un combat plutôt intense contre Hagen de Merak. Après un choc violent, qui força Ofelia à retourner contre le mur, les deux adversaires firent un bond pour se donner de la distance. Ils s'observèrent, droits, ne voulant montrer leur affaiblissement, par orgueil de leur rang.

La jeune espagnole profita de cet instant de répit pour se faufiler jusqu'à Camus. Elle lui attrapa solidement le bras, même si elle savait qu'il saurait aisément se dégager de son étreinte, et demanda :

- Alors, pourquoi es-tu ici ?

- Aldébaran a reprit conscience, répondit-il. Il a raconté ce qui était réellement arrivé à Marin, qui était à son chevet.

- Ce qui est réellement arrivé ? répéta-t-elle avec une légère stupeur

Syd, qui épiait leur conversation, se mit à rire, puis intervint en disant :

- Ofelia, tu ne le savais peut-être pas, mais c'est moi qui aie vaincu Aldébaran du Taureau, d'un seul coup.

- Alors il n'en a peut-être pas conscience... murmura Camus pour lui-même

Ofelia pencha la tête de côté, ne comprenant pas où il voulait en venir. Et le Verseau ne s'expliqua pas plus que cela. Il allait se défaire de son étreinte pour reprendre son affrontement, mais elle insista en déclarant :

- S'il te plaît, laisse-moi encore parler à Syd. Je suis sûre que je peux le convaincre.

- Il a faillit te tuer, essaya-t-il de la raisonner.

- Peu importe ! J'essaierais autant de fois que ce sera nécessaire.

Le Chevalier la considéra un instant de ses yeux de glaces. Il se souvenait d'elle comme étant une jeune femme timide, un peu peureuse, plutôt maladroite. Et maintenant qu'il la regardait ainsi, il ne voyait qu'une personne téméraire. Se demandant où elle avait prit autant d'assurance, il lui fit un bref signe de la tête pour lui signifier qu'il lui accordait sa demande. Elle le remercia avec un sourire sincère et se tourna ensuite vers Syd, l'air grave.

Les Élues des Dieux _ Tome 2 _ Les Guerriers Divins d'AsgardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant