Les Élues des Dieux _ Tome 2 _ Les Guerriers Divins d'Asgard

Chapitre 22 _ Les loups d'Asgard

Lorsque Sophia ouvrit enfin les yeux, elle se sentait totalement reposée. Elle n'avait pas dormi, mais elle avait l'impression d'avoir été totalement déconnecté de la réalité pendant un temps. Sa douleur avait en partie disparue, et elle pu sans difficulté poser le pied à terre sans éprouver le moindre picotement désagréable. Elle porta son beau regard noisette vers son amie, qui achevait tout juste d'ouvrir la porte de leur prison.

- Tu as réussie ! s'exclama-t-elle

Ofelia sursauta presque, ne s'attendant pas à voir la jeune française reprendre ainsi du poil de la bête. Elle lui adressa un sourire en acquiesçant. Ayant retiré son masque pour obtenir une meilleure visibilité, Sophia pu à nouveau profiter des traits de son amie. Son teint était encore plus pâle qu'à l'ordinaire, et ses yeux gris étaient voilés d'une lancinante tristesse, combinée à une étrange ténacité.

- Dépêchons de sortir d'ici ! décida Sophia en sortant dans le couloir

Le couloir de la prison du palais n'avait rien de rassurant. Les murs et le sol étaient faits de pavés sombres, et le peu d'éclairage résidait en les torches qui parsemaient la paroi.

- Attend... l'implora Ofelia.

La jeune française s'immobilisa d'un coup, et se retourna, étonnée. Elle constata que son amie s'était approchée des barreaux d'en face, et qu'elle essayait d'en ouvrir la porte. Curieuse, elle s'avança et se rendit compte qu'il y avait un homme enfermé ici. D'une beauté incroyable, il darda son regard de glace sur elle, la fixant presque mauvaisement. Son visage strict était encadré de belles mèches blondes, un peu ternes, qu'il portait court. Il était grand, musclé, et vêtu d'une tenue d'entraînement semblable à celle des Chevaliers du Sanctuaire. Enchaîné au niveau de ses chevilles, il ne pouvait se mouvoir comme il le souhaitait, et il paraissait très faible, à cause d'un manque de nourriture, d'activité et d'air certain.

- Qui est-ce ? demanda-t-il à Ofelia sur un ton agressif

- Elle s'appelle Sophia, répondit-elle le plus sereinement possible

La française posa son regard noisette sur son amie. Ses mains tremblaient sous la peur de ne pas réussir à le sortir de là, et son visage était crispé par cette même terreur.

- C'est une amie très chère... ajouta-t-elle en cachant son malaise

- Et vous, qui êtes-vous ? demanda poliment Sophia

D'abord, il la considéra sur le même premier air. Ses fins sourcils étaient légèrement froncés, et il lui sembla qu'il l'analysait jusqu'au plus profond de son être, ce qui lui déplu aussitôt. Ensuite, il se présenta :

- Mon nom est Sigmund. Je suis un Guerrier Divin d'Asgard.

- Mais que faites-vous là dedans ? s'étonna-t-elle

Il ne lui répondit même pas, ce qui l'agaça intérieurement. Ofelia continuait d'inspecter la serrure, en y faisant passer son petit outil qui ressemblait davantage à un cure-dent de métal. Sigmund observait son œuvre, son regard glacé s'étant changé en une admiration certaine. Sophia songea que, décidément, son amie lui réservait plus d'une surprise. Elle avait réussi à amadouer un homme de cette trempe, c'était à peine croyable.

- Ne te presse pas, déclara le Guerrier Divin d'une voix étonnamment rassurante.

- Au contraire, je dois faire vite... rétorqua Ofelia. Nous n'avons plus beaucoup de temps déjà...

Sophia préféra garder le silence, se sentant de trop entre eux, tandis que la jeune espagnole expliquait l'actuelle situation à propos d'Athéna tout en travaillant sur la serrure. Sigmund l'écoutait avec attention, se rendant compte que les circonstances n'étaient pas à leur avantage.