Chapitre 25 _ Les Guerriers Divins d'Asgard

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A cette heure, le palais de Valhalla grouillait habituellement de serviteurs s'attelant pour le bon confort de la famille royale, traversant les couloirs de pas précipités, transportant souvent avec eux du linge à laver. Mais, maintenant que la guerre était déclarée, le château avait été littéralement déserté. Seuls les soldats assignés à la protection des lieux restaient bravement à leur poste malgré la menace des Chevaliers Sacrés, dont ils savaient la puissance similaire à celle des Guerriers Divins. Ces gardes là feraient tout pour la Prêtresse Hilda, peu importe les ordres.

Fenrir marcha lentement dans l'allée désertique, ses pas métalliques résonnant à mesure qu'il posait le pied au sol. Ses loups ne pouvaient le suivre jusqu'ici, mais il ne sentait pas mal pour autant. Le palais rayonnait de la puissance du dieu Odin, il pouvait la ressentir dans chaque pierre qui formait ce lieu. Il poussa finalement l'immense porte avant force, entrant ensuite dans la plus somptueuse pièce du château. C'était là l'endroit où la Prêtresse Hilda attendait patiemment que les Chevaliers viennent à elle, assise sur son trône, avant de pouvoir leur envoyer ses meilleurs atouts un à un. Au pied du petit escalier, les autres hommes qui, comme lui, avaient eu le privilège d'être désigné pour porter les Robes divines, demeuraient debout, l'observant chacun avec une expression différente.

- Où étais-tu ? lui demanda Siegfried

Le Guerrier Divin d'Epsilon le considéra un instant de ses yeux oranges. Ayant retiré son masque comme le voulait la coutume dans cette pièce, tous purent constater l'animosité qui l'habitait. Siegfried était pourtant le commandant de chacun d'entre eux, et ils devaient toujours faire preuve de respect à son égard, autant qu'à la Prêtresse Hilda.

- Ça ne te regarde pas, rétorqua finalement Fenrir

Le commandant poussa un léger soupire, désespéré par le comportement de cet étrange Guerrier Divin. Il se demanda alors à quoi avait pensé la Princesse Hilda en recrutant un sauvage comme lui, élevé par les terribles loups mangeur d'hommes d'Asgard. Mais, respectueux envers son serment et fidèle envers celle qu'il considérait comme une déesse, il ne lui posait pas la question, et ne remit nullement son jugement en doute. Après tout, Fenrir d'Alioth était un homme d'une puissance féroce, digne d'un de ces terribles prédateurs.

Il se mit ensuite à balayer chaque Guerrier Divin présent dans la pièce. A côté de lui, se tenait Hagen de Merak, l'un de ses amis d'enfance auquel il accordait une confiance sans faille. Son amour pour la Princesse Freya lui causait en ce moment même un tourment indescriptible, et même s'il ne laissait nullement paraître cette souffrance, Siegfried savait ce qu'il endurait silencieusement. Mais l'heure n'était pas aux hésitations, ni au réconfort.

Se tenant à l'écart, Albérich de Megrez s'était adossé contre le mur, les bras croisés, un sourire moqueur aux lèvres, et les yeux clos. Il ignorait pourquoi, mais il avait un très mauvais pressentiment à son sujet, persuadé qu'il préparait quelque chose de sombre, d'obscur. Mais il était incapable de mettre le doigt dessus, et si la Prêtresse Hilda l'avait choisi pour endosser le rôle de Guerrier Divin, alors il devait forcément y avoir une bonne raison. Le fait qu'il soit réputé l'homme le plus intelligent d'Asgard avait certainement dû faire pencher la balance en sa faveur.

Il préféra ne pas s'y attarder plus longtemps, et porta son attention sur Thor de Phecda. Ce dernier était littéralement un géant, il dépassait tout le monde de plusieurs têtes. Le regard dur, les cheveux raides, il semblait n'éprouver rien d'autre que de la fermeté, mais Siegfried connaissait le cœur tendre qui se cachait derrière cet amas de muscle. Néanmoins, il ne s'inquiéta pas de cela, sachant pertinemment qu'il avait voué à la Prêtresse Hilda une loyauté sans faille.

Les Élues des Dieux _ Tome 2 _ Les Guerriers Divins d'AsgardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant