Chapitre 21 _ Retrouvaille au cachot

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Traversant avec discrétion le village, Sophia analysait chaque bâtiment qu'elles croisaient sur leur chemin, s'étonnant par moment de l'aspect identique à Rodorio. Assez médiéval, et fort sympathique. La guerre ne semblait pas vraiment affecter la tranquillité de l'endroit, même si elle se demandait où étaient passés les habitants, car elles n'avaient rencontrés que des gardes vêtus à la viking, qui ne prêtaient même pas attention à elles.

Lorsqu'elles furent devant les marches du palais, la française contempla un instant la structure avec un pincement au cœur. Cet endroit dégageait tant de noblesse, et elle trouvait regrettable qu'il soit devenu le théâtre de cette guerre injuste.

- Il n'y a pas de garde... chuchota Ofelia. Ce n'est pas normal, il y en a toujours eu devant les portes.

Sophia fronça légèrement les sourcils et tourna la tête vers son amie. Elle ne pouvait pas voir son visage à cause de son masque, qu'elle avait remit à l'approche du palais, mais elle devina en elle toute la détermination du monde, ainsi que la tristesse de devoir ainsi être confronter à ses amis. Elle n'en fut que plus impressionnée. Son premier séjour dans cette contrée hostile l'avait considérablement améliorée, et c'était tant mieux pour elle.

- Il va probablement y avoir plein de soldat... réfléchit l'espagnole à voix haute. En plus des Guerriers Divins qui n'auront qu'à user d'une pichenette pour nous mettre dehors...

- Es-tu certaine que tu veux entrer là dedans ? s'inquiéta tout à coup Sophia en s'appuyant sur elle à cause de ses muscles endoloris.

- Avons-nous vraiment le choix ? déplora-t-elle.

- Pas vraiment...

Elles soupirèrent en même temps, et Ofelia se laissa asseoir sur l'une des marches, abattue.

- Et si je n'y arrivais pas ? s'affola-t-elle. Si les Guerriers Divins préféraient me tuer au lieu de m'écouter ?

- Mais non enfin, ne pars pas défaitiste comme ça... l'encouragea son amie

- J'ai eu le temps de les observer, Sophia. Ceux que j'ai fréquentés vouent une admiration et une loyauté sans faille pour Hilda. Mon amitié envers eux ne sera probablement pas suffisante pour qu'ils m'écoutent.

Sophia s'assit à côté d'elle malgré les picotements dans ses jambes, et passa un bras autour de ses épaules pour la ressaisir du mieux qu'elle pouvait.

- Si j'échoue, les Chevaliers tueront tous les Guerriers Divins qui les défieront... Syd le premier, avec toutes les menaces qu'il a proféré envers Athéna et l'ordre...

- Moi, j'ai confiance en toi, rétorqua la française avec sincérité. Je sais que tu trouveras les mots qui sauront les toucher, et nous éviterons ensemble le bain de sang.

- Je ne veux perdre personne, pleura Ofelia. Et je ne veux pas avoir à choisir entre les deux camps, c'est trop difficile...

- Mais personne ne te demande une chose aussi cruelle... murmura son amie en la serrant contre elle. Et avec mon aide, aucun de tes amis ne mourra, je t'en fais la promesse.

- Tu me le jures ?

- Oui.

La jeune espagnole se laissa un moment bercer, reprenant des forces et de la motivation à travers ce geste simple d'amour et de compassion. Puis, ayant reprit tout son courage, elle se leva, aida son amie à en faire autant, et elles entrèrent dans le palais de Valhalla. Sophia s'étonna de le voir si vide, l'imaginant remplit de décoration exotiques, de peintures ancestrales, ou autres tableaux de guerres. Mais non. Rien. Leurs pas résonnaient dangereusement sur le sol carrelé, et elles avancèrent simplement, attendant un autre chemin.

Les Élues des Dieux _ Tome 2 _ Les Guerriers Divins d'AsgardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant