Les Élues des Dieux _ Tome 2 _ Les Guerriers Divins d'Asgard

Chapitre 26 _ Renforts

Assis contre les débris d'un mur de pierre, épuisé par le temps extrême et invivable des lieux, Astérion contemplait la déesse Athéna, qui priait sans relâche depuis quelques heures déjà. Son aura, douce et chaleureuse, avait réussi à envelopper toute la contrée pour que les glaces se reforment, et ainsi retarder le déluge qui paraissait de plus en plus inévitable à mesure que les minutes s'écoulaient. Car il avait suivi l'énergie des deux Chevaliers d'Or, il s'étonnait encore qu'ils n'aient pas toujours atteint le palais de Valhalla.

- Mais qu'est-ce qu'ils font... s'impatienta-t-il. La moitié de notre temps vient de nous passer sous le nez !

Argol, qui préférait les hauteurs, surveillait les alentours, l'œil en alerte, au cas où un Guerrier Divin ou un soldat d'Asgard ne décide d'attaquer leur déesse. A ses côtés, la Princesse Freya priait elle aussi, non de la même manière qu'Athéna. Elle implorait seulement son dieu, Odin, de venir en aide à ces Chevaliers de la justice, pour que son pays et sa sœur puissent être sauvé.

- Reste calme, Astérion, recommanda-t-il finalement en croisant les bras.

- Que je reste calme ? s'énerva-t-il. Le monde est sur le point d'être arrosé par la fonte des glaces de ce pays de malheur ! Et tu veux que je reste calme ?

Le Chevalier de Persée ne répliqua rien. Il savait que c'était bien inutile avec son compagnon d'arme.

- En plus, je me demande encore pourquoi ils ont accepté que les deux élues nous accompagnent, rouspéta-t-il. Elles sont censées être protégées, et pourtant elles sont parties devant, sans personne !

Argol soupira devant les propos de son ami. Bien sûr, lui aussi se posait la question, il préférerait que les deux jeunes femmes soient à l'abri au Sanctuaire. Mais, lorsqu'il pensa à ce qui était arrivé à Aldébaran, il frissonna en se disant que, finalement, peut-être qu'elles étaient autant en sécurité ici que là-bas. La douce voix de Freya le tira de ses pensées, tandis qu'elle murmurait avec inquiétude :

- J'espère de tout cœur qu'ils vont réussir à sauver ma sœur... A sauver Asgard...

- Ne vous inquiétez pas, Princesse Freya. Les Chevaliers d'Or ne failliront pas.

- Je me fais du souci pour Ofelia et son amie... pleura-t-elle. J'ai peur de ce que les Guerriers Divins pourraient leur faire, surtout si Ofelia reste déguisée de la sorte.

Le Chevalier de Persée garda le silence. Il cacha sa propre inquiétude à ce sujet pour ne pas plus alarmer la princesse blonde, et porta son attention sur les alentours, étendant ses sens aussi loin que cela lui était permit. Il ressenti alors la présence de deux auras qui lui étaient bien familière et avertit aussitôt Astérion. Ce dernier se redressa d'un coup, mais il n'eut pas le temps de demander ou de faire quoique ce soit que Marin, Chevalier d'Argent de l'Aigle, surgissait devant lui, comme venant de nulle part. Avec son masque entièrement blanc, elle ressemblait davantage à une apparition spectrale, mais sa tignasse de feu la rendait plus que vivante. Elle avait revêtue son armure, qui au final ne protégeait pas nombreuses parties de son corps, s'étalant surtout sur sa poitrine, ses genoux, et son bras gauche. A ce même côté trônait son unique épaulette, qui en était en réalité constitué de deux superposées. Pour ce qui était du reste, elle ne portait que des vêtements fins, une combinaison noire entourée d'une ceinture de tissu immaculé. Son pantalon, d'un rouge vif, s'accordait parfaitement avec ses cheveux roux, eux même maintenus par un casque en forme d'aigle qui abordait un style de couronne.

- Marin ! s'écria Astérion avec surprise. Mais enfin...

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, que Camus du Verseau les rejoignait également, avec calme et sérénité. La présence d'un autre Chevalier d'Or sur les lieux sembla aussitôt l'apaiser et, par respect envers la hiérarchie, il posa un genou à terre. Argol descendit de son perchoir et en fit autant sous le regard intrigué de la Princesse Freya.

- Quel est l'état de la situation ? s'enquit froidement Camus

Le Chevalier de Persée s'empressa de lui répondre, oubliant un instant que leur venu n'était absolument pas prévu, racontant de quelle manière la déesse Athéna avait décelé la possession de la Prêtresse Hilda, de la décision qu'elle avait ensuite prise, et du départ d'Aiolia et Shura. Lorsqu'il évoqua la Princesse Freya, Camus leva ses yeux de glaces vers la jeune personne en question. Il l'analysa d'abord très brièvement avant de déclarer calmement :

- Si la Princesse Freya a été considéré comme une traitresse envers Asgard, elle ne peut pas rester ici. Elle est trop vulnérable.

- Que suggérez-vous de faire ? osa demander Astérion sans user de son pouvoir sur lui

- Je connais la région. Je sais où trouver un endroit sûr où l'emmener, et je la protégerais de ceux qui tenteraient de lui faire payer sa trahison.

Le Chevalier d'Or se tourna ensuite vers Marin et lui ordonna sur le même ton serein :

- Je te charge d'avertir Aiolia et Shura des paroles d'Aldébaran.

- Je ne faillirais pas, rétorqua-t-elle avec une fierté déconcertante

Elle bondit ensuite aussitôt, d'une rapidité exemplaire, et disparue bien vite de leur champ de vision.

- Nous resterons ici, avança Argol. Le Chevalier Aiolia nous a demandé de veiller sur la Princesse Athéna.

Camus fit un bref acquiescement, même s'il aurait préféré s'acquitter de cette tâche lui-même. Mais, après tout, Argol et Astérion étaient de redoutables adversaires, s'il ressentait la moindre effusion d'énergie, il pourrait être présent en moins de deux. Il rejoignit la Princesse Freya et se présenta convenablement, gardant en tête qu'elle était de sang royal. Il lui offrit alors de l'amener dans un endroit sûr, ce qu'elle accepta volontiers. Lorsqu'ils furent également partis, Astérion reprit sa place contre le muret, excédé. Argol, quand à lui, sonda à nouveau la région pour déterminer l'emplacement de chacun de leurs alliés. Il regretta alors que Sophia et Ofelia ne dégagent aucune aura, mais les paroles du Verseau résonnèrent dans sa tête.

- Qu'a bien pu dire le Chevalier Aldébaran pour que cela semble si alarmant au point que deux des nôtres s'en mêlent ? murmura-t-il sur un ton de réflexion