Les Élues des Dieux _ Tome 2 _ Les Guerriers Divins d'Asgard

Chapitre 20 _ L'ennemi du Grand Nord

Athéna venait de poser pied au sol d'Asgard. Elle fut aussitôt frappée par le temps glacial qui y régnait et, malgré sa fine robe sans manche, elle ne se plaignit d'aucune façon de ce froid mordant sa douce peau. A ses côtés, Aiolia et Shura analysaient le terrain, l'œil en alerte. Ils se trouvaient au milieu des ruines d'un ancien palais, ou probablement un vieux manoir abandonné. Des morceaux de piliers étaient parsemés de ci, de là, et la neige ne recouvrait même pas les restes de ces fondations.

- La glace est en train de fondre, constata la déesse en effleurant la légère couche de glace de ses fins doigts

- Ce n'est pas normal... marmonna le Lion

Argol et Astérion, les deux Chevaliers d'Argent désignés pour cette mission en territoire ennemi, furent les suivants à les rejoindre. Ils s'aperçurent du même constat, étonnés. Il était vrai qu'ils n'avaient entendu parler d'Asgard que dans les livres, mais ils l'imaginaient un peu plus froid, et plus enneigé. Or, on pouvait bien discerner les blocs de glace se briser, et fondre dans l'océan qui se trouvait juste à côté.

- Et qu'en pense notre experte ? demanda Argol en se tournant vers les deux jeunes femmes

En retrait, Sophia et Ofelia n'osaient pas avancer. La française contemplait tout simplement ce beau pays de neige, admirant chaque détail de ce paysage proche du conte de fée et dont elle n'avait jamais soupçonné l'existence lorsqu'elle habitait en France. Quand à Ofelia, méconnaissable dans sa tenue qu'Aphrodite lui avait choisie, elle était tout simplement terrorisée, se retrouvant confronté à ses souvenirs.

- Le silence total... commenta Astérion avec un sourire moqueur

La jeune espagnole finit par pousser un soupire, avant de secouer énergétiquement ses cheveux teints de bleu par les bons soins du Poisson, enlevant ainsi les flocons qui s'y étaient accrochés. Elle prit garde à ne pas faire tomber le masque qu'on lui avait prêté, et plus Sophia la regardait plus elle trouvait qu'elle ressemblait beaucoup à ces femmes Chevaliers, et non à l'amie qu'elle avait toujours connu. Décidément, Aphrodite avait un certain don en la matière.

- Ce n'est plus pareil... marmonna Ofelia en se redressant. Le froid n'est pas le même.

- Comme ça ? s'intrigua Aiolia

- Lorsque j'habitais chez Syd, j'ai pu me rendre compte de beaucoup de chose, expliqua-t-elle. Et je peux vous dire que ce froid là n'est rien comparé à ce que j'ai déjà dû éprouver.

Sophia écarquilla les yeux de stupeur, ayant du mal à concevoir qu'il puisse faire un temps encore plus glacial que celui-là. Habillée de vêtements chauds avec de la fausse fourrure un peu partout, elle subissait déjà la morsure du froid avec difficulté. Alors imaginer que cela aurait pu être pire...

- Il y a quelqu'un, ici... constata d'un coup Shura en prenant une posture défensive

Ce n'était pas une énergie négative, ni même maléfique, mais plutôt douce et chaleureuse. Néanmoins, mieux valait s'attendre à tout. Ce fut à cet instant qu'ils discernèrent une silhouette féminine, adossée contre les ruines d'un balcon, priant face à la mer. Athéna, flanqué de ses deux Chevaliers d'Or, s'approcha avec bienveillance en se rendant compte qu'il s'agissait d'une jeune fille qui semblait assez jeune. D'une beauté proche de la divinité, ses longues boucles blondes rejetées en arrière descendaient jusqu'au milieu de ses jambes, se collant à sa robe de soie blanche. Ses cheveux étaient en partie maintenus par un léger bonnet rose, et de belles tresses coulaient jusqu'en bas de sa poitrine.

- Qui es-tu ? l'interrogea aussitôt Athéna

L'inconnue sursauta à sa voix et se retourna vivement, fixant les étrangers de son pays de ses grands yeux verts. Ofelia s'avança vivement, la reconnaissant.