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The past is gone
It went by, like dusk to dawn

  Dans sa chambre, Elyana faisait les cent pas

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  Dans sa chambre, Elyana faisait les cent pas. Les larmes qui avaient coulé sur ses joues étaient sèches, à présent, et Tori était assise sur le lit de sa sœur, les mains posées sur ses genoux. Archie, lui, lui tapotait maladroitement le dos. Ce n'était pas vraiment comme ça qu'il s'imaginait la soirée...

  - Tu ne peux pas être là, souffla Lya comme pour elle-même. Tu es...

  - Morte ?

  - Oui.

  - Lya, laisse-moi t'expliquer, l'implora Tori, tout en jetant un œil méfiant à Archie.

  - Non, c'est l'alcool qui fait ça, ils ont dû mettre quelque chose dedans, ou n'importe quoi...il doit y avoir une explication ! Archie, dis-moi que je rêve...

  - Lya, je...je pense pas, où alors on a tous les deux pris un truc puissant.

  - Il y en a une, d'explication, affirma Tori. Tu dois juste me laisser...

  - La ferme ! s'écria-t-elle.

  Lya se calma très vite lorsqu'elle se rappela que Nelly était assoupie sur le canapé, la télévision allumée. Elle ferma les yeux un instant et les ouvrit à nouveau, dans l'espoir de se réveiller de cet étrange rêve. Tori était toujours là, ses grands yeux bruns posés sur elle, et la seule chose qui la rattachait à la réalité était la main d'Archie dans son dos. En la trouvant, dans la rue, sa première réaction avait été de la prendre dans ses bras et de l'emmener ici. Elle avait pleuré pendant dix bonnes minutes, le visage niché dans le cou de sa sœur. Comment pouvait-elle être ici ?

  - Vas-y, alors, explique-moi, lui ordonna la plus jeune en s'asseyant sur la chaise de son bureau.

  Tori regarda sa petite sœur. Bien qu'une seule année les sépare, elle avait toujours ressenti ce besoin pressant de la protéger à tout prix (ce qu'elle avait fait, d'ailleurs). Elle prit une grande inspiration avant de commencer ; elle n'était pas certaine que Lya soit prête à entendre ce qu'elle allait lui dire. Toutefois, elle avait changé depuis qu'elle l'avait vue la dernière fois : son regard était plus affûté, ses traits plus marqués et surtout, son allure plus confiante.

  - Tori, tu lui dois des explications, là, l'encouragea Archie.

  - Ce que je vais te dire ne va pas te plaire, Lya, la prévint-elle d'une voix grave. Il va falloir que tu me croies sur parole, même si ça va te sembler fou.

  - Crois-moi, je suis habituée à tout ce qui est fou, maintenant.

  Le petit ami de Lya la serra contre elle ; il se doutait que le récit de Tori allait être difficile à avaler.

  - J'ai cru comprendre, reprit-elle. Bon, j'me lance. Il y a plus d'un an maintenant, j'ai découvert que notre père avait assassiné mon père biologique. J'ai compris que tu avais trouvé ma lettre quand j'ai appris son emprisonnement. Mon premier réflexe a été d'en parler à maman. Elle était déjà au courant, et prétendait que j'étais en danger, que celui qui m'avait élevée serait capable de me faire du mal (ou pire !) s'il apprenait que j'étais au courant. Alors, j'ai commencé à lui faire de moins en moins confiance, à me replier, à rester toujours sur mes gardes... Je n'ai jamais voulu partir, c'était la dernière chose que je voulais. Te laisser...c'était inconcevable. J'ai surpris une conversation entre maman et lui, un soir. Il lui disait que quelque chose n'allait pas chez moi, qu'il fallait m'envoyer en pension, que j'étais un enfant à problèmes...maman a voulu l'en dissuader, mais c'était impossible. Je n'ai pas entendu la suite, parce que j'ai couru jusque ma chambre. Ce soir-là, maman est venue me trouver, complètement paniquée. Elle m'a expliqué qu'il menaçait de m'envoyer loin d'ici, bref... Elle m'a aussi dit que selon lui, m'envoyer en pension éveillerait tes soupçons, et il ne voulait certainement pas perdre son autre fille. Alors, elle m'a parlé de son plan. C'était fou, mais je n'ai pas eu le choix. Elle m'a dit que si je ne le faisais pas, il te ferait du mal, à toi...je ne pouvais pas laisser ça arriver.

Kill of the nightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant