64. Un Stupide Jeu De Blond, Et Une Faveur

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Écrit par HateWeasel

64. Un Stupide Jeu De Blond, Et Une Faveur.

Les semaines qui suivirent furent normales. Ciel et Alois allaient à l'école, parlaient avec les autres élèves, rentraient chez eux, faisaient leurs devoirs, et attendaient le jour d'après. Tout était normal, excepté le fait que, le blond avait trouvé un nouveau « jeu » auquel il s'adonnait dès qu'il en avait l'occasion.

Après avoir partagé ce premier baiser avec Ciel, il avait trouvé qu'il serait amusant de lui en voler un autre n'importe où et n'importe quand, dès qu'il le pouvait. Chaque fois que le bleuté était distrait, ou qu'il n'y avait personne dans les alentours, il s'en prendrait aux lèvres du garçon, et plus c'était osé, plus c'était drôle, mais pas pour le bleuté qui était agacé par ce petit jeu.

Personne ne regarde ? Un baiser. L'attention d'un ami se porte sur autre chose ? Baiser. Le blond se fichait de où et de quand. Mais le bleuté était de plus en plus mal à l'aise à l'idée d'être vu.

Qu'une chose d'aussi intime, qu'une telle émotion puisse être vu par tous le troublait. Rappelez-vous, il s'agit du garçon qui n'aime pas ses sentiments. Pour lui, ils l'affaiblissent, le rendent vulnérable, susceptible aux autres, et il ne voulait pas que qui que ce soit sache de quoi il en retourne.

Sauf Alois, bien évidemment. Étrangement, il n'avait pas peur de ses pensées et ses émotions avec le blond. Pour une fois, il se sentait en paix avec lui-même. Il se voyait en Alois, de nombreuses manières, ce qui l'aidait probablement à se sentir aussi bien.

Bien qu'ils aient une personnalité différente, ils semblaient souffrir de troubles mentaux et de traumatismes similaires, si ce n'est les mêmes, et c'était quelque chose de réconfortant. Leurs peurs et leurs problèmes étaient évidemment différents, par exemple, la peur qu'avait Alois pour les hommes, et le fait que Ciel ne savait toujours pas nager, mais c'est cela qui les rendait mutuellement intéressants. Leurs similarités les rapprochaient, et leurs différences encore plus.

Pour en revenir à aujourd'hui, Ciel était en train de marcher dans les couloirs vides, pour se rendre dans sa salle de classe après avoir fait les photocopies demandées par le professeur, lorsqu'une voix familière l'interpella.

- Monsieur Phantomhive ! Est-ce bien vous ? l'appela-t-elle.

Le bleuté tourna la tête vers la source de la voix, ayant une bonne idée de qui il s'agissait. Ses soupçons furent confirmés lorsqu'il vu un homme aux cheveux noirs gominés, portant un costume atroce et des lunettes de soleil, bien qu'il soit dans l'établissement. Il s'agissait du metteur en scène, M. Bronze.

- J'espérais avoir la chance de tomber sur vous ! dit Bronze en se dirigeant vers le garçon. Sa voix résonnait à travers tout le couloir vide. Écoutez, j'ai besoin de votre aide.

- Que se passe-t-il ?

- Eh bien, voyez-vous, je suis censé organiser le concours de talent annuel, commença-t-il, mais c'est toujours un désastre à cause de tous ces élèves qui ne font pas partis du club de théâtre et qui tournent en rond dans les coulisses, qui ne font pas attention à leur tour de passage ! La pièce de l'école s'est parfaitement déroulée grâce à votre travail de régisseur, et j'aurais aimé que... ? hésita-t-il.

- ... Que j'en fasse de même pour le concours de talent, et que je m'occupe des élèves, c'est ça ? continua Ciel pour l'homme.

- Si vous pouviez ?

Le pauvre M. Bronze semblait désespéré.

La situation était apparemment catastrophique. Les élèves qui avaient joué dans la pièce de l'école, avaient majoritairement voulu y participer parce qu'ils aimaient vraiment jouer. Mais les élèves qui participaient au concours de talent étaient généralement là pour être sous la lumière des projecteurs, moment assez bref pourtant, et ils ne s'intéressaient absolument pas à l'organisation ou à l'art du jeu. Là où dans une pièce il y avait des scènes, des entractes, un script, et des musiques qui devaient être lancées dans un certain ordre s'il s'agissait d'une comédie musicale, ainsi que des indications scéniques, dans un concours de talent il n'y avait qu'une petite liste pour décider de l'ordre de passage des participants, et tout tombait à l'eau si ces personnes n'étaient même pas concentrées.

C'était la raison pour laquelle l'homme au costume atroce semblait prêt à se pendre. Si tout tombait vraiment à l'eau, sa réputation auprès du personnel, et même son emploi, seraient remis en question. Il avait donc besoin du Phantomhive, et comme il l'avait si gentiment demandé, le garçon ne pouvait pas refuser.

- Très bien, je le ferai, dit le bleuté, un peu désolé pour le professeur étrangement habillé, mais il manquerait aussi quelques cours pendant les répétitions. Quand est-ce que je dois y être ?

M. Bronze reprit immédiatement du poil de la bête.

- Génial ! Les auditions commencent dans deux jours, j'aurais probablement besoin de vous dans l'auditorium durant l'heure d'étude ce jour-là. Serez-vous disponible ?

- Bien sûr.

- Monsieur Phantomhive, vous me sauvez la vie ! Je vous verrai donc plus tard !

Et c'est ainsi que l'homme disparut aussi vite qu'il était apparu.

Ciel retourna en cours et expliqua ce qui lui avait pris autant de temps. Après avoir donné les photocopies dont le professeur avait tant besoin, il s'assit à sa place et raconta à son compagnon blond ce que M. Bronze lui avait dit.

- Ça a l'air amusant !

Évidemment que le blond allait dire cela. Il adorait jouer, et il adorait avoir de l'attention.

- Peut-être que je devrais auditionner, moi aussi !

- Vas-y. Mais ne t'attends pas à ce que je sois indulgent avec toi. Je m'assurerai que tu sois jugé comme tout le monde.

- Tu n'es pas drôle !

Le cours se termina. Les élèves remplirent les couloirs, leur odeur d'adolescent se propageant, un mélange de sueur, de parfum, et de déodorant. Les deux garçons se mirent à éviter la foule, essayant de se frayer un passage à travers tout en plissant le nez à cause de l'odeur.

C'est fou de voir à quel point la puanteur peut coller les humains... pensa le bleuté, se prenant en train de parler comme Sebastian.

Finalement, ils arrivèrent à leur destination, étant les seuls dans la salle de classe. Ils étaient devenus très fort pour arriver tôt en classe, puisqu'ils ne perdaient pas de temps à s'arrêter pour discuter.

Ciel fut tiré hors de ses pensées, une fois de plus, par la sensation des lèvres du blond sur les siennes.

- Alois ! l'avertit-il.

- L'opportunité ne se montre pas souvent, Ciel.

Quel stupide jeu le blond avait-il trouvé.

Devils Like to DanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant