48. Pris au piège

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Écrit par HateWeasel

48. Pris au piège.

Tout se déroulait selon le plan de Maxwell. Il avait semé le plus de doute possible entre les garçons, ils abandonneraient sans se battre.

L'ange fit de son mieux pour contenir sa joie en se dirigeant vers le garçon blond, au bout de la cour. C'était inhabituel pour lui de ne pas être avec son ami bleuté, mais c'était le but du plan de Maxwell. L'ange essayait de construire un mur entre les deux démons.

- Bonjour, Jim. Ton ami t'a abandonné ?

Il lui sourit comme s'il essayait d'être sympathique.

- Va chier, Vicaire de Dibley, répliqua Alois, manifestement énervé.

- Ce n'est pas très gentil. J'essayais juste de savoir quel était le problème.

- Tu es le problème. Depuis que Ciel est allé chez toi, il ne me parle presque plus.

- Comme c'est fâcheux...

- Va te faire foutre ! Je ne sais pas ce que tu lui as dit, mais tu as tout foutu en l'air !

Le blond s'était levé et avait crié. Les poings serrés, il brûlait d'envie de lui faire mordre la poussière.

Maxwell resta silencieux. Il regarda le sol et fit une mine désolée.

- Je suis désolé, dit-il, son expression très convaincante. Je lui ai seulement parlé de mon passé au Manoir Trancy.

Le blond fut pris par surprise. Le Manoir Trancy ? Il ravala sa salive.

- Le Manoir Trancy ?

Il avait mordu à l'hameçon.

- Oui, j'étais aussi un esclave là-bas. Tout comme toi, Jim. En fait, je me souviens de toi. Aucun de nous ne pouvaient parler, mais...

- Maxwell...

Alois s'enfonçait de plus en plus dans le piège. C'était la vérité, mais l'intention qu'il y avait derrière la rendait mauvaise. Si les anges pouvaient commettre des actes de tromperies, ils pouvaient aussi sûrement mentir.

- ... Mais je m'en souviens bien, dit-il en regardant de nouveau le blond.

- Je suis désolé.

- Ne le sois pas. C'est la raison pour laquelle j'espérais que tu réfléchirais au moins à mon offre. Je n'ai aucun ami qui me comprenne, vois-tu.

- Je ne peux pas. Je ne peux pas juste laisser Ciel. Il est aussi mon ami.

- Mais il t'a abandonné ! Tu aurais dû voir sa tête lorsque je lui aie dit ce qui était arrivé au Manoir. C'était un regard de pure dégoût.

L'ange parsemait des demi-vérités sur des mensonges flagrants. Les mensonges peuvent être bons, mais aussi mauvais. C'était l'intention qui comptait, et l'ange n'avait pas de bonne volonté.

Ça ne peut pas être vrai, pensa Alois. Ciel comprenait, pas vrai ? Il n'abandonnerait jamais Alois à cause de son passé. Mais le doute qui avait pris le garçon au piège recouvrait cette vérité.

- Il ne le ferait pas...

Maxwell regarda le blond avec empathie, les yeux presque larmoyant. Il s'agissait bien évidemment de larmes de crocodiles, mais Alois l'ignorait. L'ange ne dit rien alors que le blond secouait la tête d'incrédulité.

- Non...

- Je suis désolé, dit Maxwell. Je suis désolé...

Il devait juste jouer quelques tours de plus, tirer sur quelques fils, et il gagnerait.

- S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire...

- Le Paradis, hein ? dit soudainement Alois. Ça m'a l'air pas mal.

Sa voix tremblait et il semblait avoir craqué. Il faisait de son mieux pour retenir ses larmes.

- Viens au Manoir Trancy ce soir, dans ce cas, dit Maxwell d'une voix douce.

Le blond ne fit qu'acquiescer de la tête. Gagné.

- Nous pouvons enfin nous débarrasser de toute cette souffrance.

Maxwell laissa le garçon seul. Il laissa le blond, brisé, s'asseoir en silence, la tête dans les mains. Encore un peu, et c'était échec et maths.

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