Devils Like to Dance

105. Aucun Problème

Écrit par HateWeasel

105. Aucun Problème.

- Eh bien, Audrey, je crois bien que nous devrions parler, dit un certain démon.

Le secret avait été découvert. Audrey, « Le Garçon de La Grande Chaise », avait été témoin d'un combat de démon, et de la mort d'une élève. À l'heure qu'il était, il faisait nuit, et la majorité des enfants étaient chez eux, se préparant pour aller dormir. La plupart des enfants.

Audrey, malheureusement, était ici au manoir abandonné des Trancy, face à face avec des démons. De réels démons, des démons en chair et en os. Ils étaient eux aussi, ses camarades de classes, et parce qu'il les avait entendus parler en classe, il avait pris la mauvaise décision de venir et de prendre des photos de ce qu'il espérait être un phénomène surnaturel. Il avait eu ce qu'il voulait, et désormais les démons devaient décider de quoi faire de lui.

- J-Je ne le dirai à personne ! Promis ! les implora-t-il.

Il avait vu ce qui était arrivé à Cassandra. Il avait vu ce que ces créatures pouvaient faire. Il n'était pas venu pour se faire tuer.

- Comment pouvons-nous en être sûr et certain ? demanda le démon bleuté. Avec ton réseau d'informations, tu pourrais répandre cette histoire dans toute l'école en seulement quelques heures.

- Je sais, je sais ! Mais je ne le ferai pas, je le jure ! En plus, même si je le faisais, personne ne me croirait !

- Et ce flash ? Tu avais un appareil photo, non ?

- August l'a cassé !

Le garçon emmena le démon vers son ancienne cachette, prouvant ses dires. Toujours était-il que, ils ne pouvaient pas lui faire entièrement confiance.

- Est-ce qu'Alois va bien ? demanda-t-il.

- Cela devrait aller, dit le bleuté, dissimulant son inquiétude.

Il ne pouvait pas s'empêcher de s'en faire pour le garçon.

- Ce pouvoir lui permettant d'utiliser les plantes lui demande beaucoup d'énergie. Il a juste besoin de repos.

Cela dit, le garçon était toujours impatient de vérifier l'état de son compagnon blond.

- Alois, est-ce que tu vas bien ? demanda Audrey à la menace blonde.

- J'ai la pêche, dit faiblement Alois, souriant un peu. Le sol est un peu inconfortable, par contre... Ça ressemble beaucoup au canapé de ton bureau, Ciel...

Il ricana légèrement, n'ayant pas assez de force pour glousser. Ciel le releva, le laissant se tenir contre lui.

- Honnêtement, comment diable peux-tu encore faire des blagues dans cet état ? demanda-t-il.

- Facile... C'est parce que je suis Alois Trancy...

- C'est cela, oui... dit le bleuté d'une petite voix, souriant légèrement.

Alois essayait de ne pas trop l'inquiéter, et bien que cela ne fonctionne pas, cela aidait quand même l'autre garçon à se sentir un peu mieux.

Le garçon au bonnet-crâne les regarda un moment, observant leur échange. Il réalisa alors quelque chose : il s'agissait toujours des garçons avec qui il allait à l'école tous les jours. Qu'ils soient des démons n'y changeaient rien. Ils étaient toujours Ciel Phantomhive et Alois Trancy même après que leur véritable nature ait été révélée.

Audrey s'attarda sur cette pensée quelques instants avant de prendre la parole :

- Je ne dirai rien, dit-il à nouveau, gagnant l'attention des deux démons. Vous êtes toujours vous-mêmes, pas vrai ? Je me sentirais mal si je causais du tort à quelqu'un qui ne le mérite pas.

- Et si nous le méritions ? dit Ciel. Nous sommes de véritables démons, ceux qui prennent les âmes des humains, tu sais.

- Je sais, mais vous ne m'avez jamais rien fait. Vous n'avez pas non plus laissé August me tuer, et je vous en remercie !

Il mit ses mains dans ses poches.

- Ça me suffit.

- Tu es trop bon.

Ciel mit un bras autour de l'épaule du blond et l'autre sous ses jambes, le soulevant telle une princesse. Le blond grogna.

- As-tu besoin que l'on te ramène ? Je peux envoyer Sebastian venir te chercher, lui offrit le bleuté.

- Nan, je peux me débrouiller, dit Audrey, sortant son téléphone. On se voit en cours, demain ?

- Comme d'habitude, dit Ciel avec un léger sourire. Sur ce, nous allons partir.

Le garçon se retourna, blond dans les bras, prêt à rentrer.

- Occupe-toi bien de la « princesse Trancy » ! leur cria le Baines, leur faisant signe de la main.

Ciel ricana, et Alois sembla avoir repris assez d'énergie pour faire un doigt d'honneur à Audrey alors qu'il partait, récoltant un rire de la part du garçon.

Ils n'étaient plus que tous les deux. Ils restèrent silencieux quelques instants, Alois reprenant ses forces, Ciel reprenant sa forme humaine. Quelques mètres plus loin, Sebastian les attendait dans la voiture.

- Ciel ? dit le blond.

- Oui ?

- Qu'allons-nous faire à propos d'August ?

- Je ne sais pas. Espérons qu'après avoir eu ce qu'elle voulait, elle nous laissera, répondit le bleuté.

Il y eut un court silence.

- Nous n'avons pas pu la sauver... Si nous n'étions pas intervenu, Cassandra aurait pu vivre plus longtemps... dit tristement le blond, et sa voix craqua.

- Nous avons essayé, n'est-ce pas ? Nous ne pouvions rien faire d'autre, de plus, comment aurions-nous pu savoir que cela allait arriver ? dit Ciel. Je savais que les pactes rendaient les démons plus forts, mais je ne savais pas qu'August serait aussi coriace. Je pensais que parce que nous étions deux contre un, nous aurions une chance...

- Je le pensais aussi... dit le blond avant de redevenir silencieux quelques instants. J'avais pensé être d'une plus grande aide, mais regarde-moi, je ne tiens même pas debout. À quoi bon ? Au final, je suppose que je suis vraiment une « princesse pourpre » plutôt qu'un « chevalier pourpre »...

- Tu as fait de ton mieux, et c'est bien assez, Alois, dit le bleuté pour le rassurer. Tu es encore très jeune pour un démon, alors tes pouvoirs n'ont pas encore eu le temps de se développer. Qui sait ? Peut-être que tu deviendras un grand « chevalier » un jour.

Le blond sourit contre l'épaule du garçon.

- Est-ce que ça veut dire que je pourrais être « au-dessus » un jour ? demanda-t-il en ricanant.

- C'est ce que tu voudrais !