5. C'est Un Mystère, Jeune Maître

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Écrit par HateWeasel

5. C'est Un Mystère, Jeune Maître.

La route jusqu'au commissariat semblait plus courte qu'elle ne l'était, même avec l'excentrique blond sur le siège arrière qui sautait sur place sous l'euphorie.

- Il y a encore plus de lumière que d'habitude ! s'écria-t-il, son visage anormalement proche de la fenêtre.

Son visage aurait été écrasé contre elle aussitôt que l'homme au volant aurait brusquement tourné à un virage.

- C'est parce qu'il pleut.

Le gentleman assis à côté de lui avait été convoqué au commissariat en ce jour pluvieux pour aider à résoudre une affaire. Son attention, à l'opposé de celle du blond sur les lumières, était concentrée sur l'appel qu'il avait reçu plus tôt.

Un corps avait été trouvé plus tôt le jour même. La victime était une jeune femme, sans doute dans la vingtaine, trouvé dans son propre logis, dans le quartier Est de Londres. À en juger par les marques autour de ses poignets, de ses chevilles, et de sa gorge, elle avait été attachée, et tuée par étranglement. D'ordinaire, ce ne serait pas une raison suffisante pour appeler le Chien de Garde de la Reine. Le fait que ce soit un meurtre en série, cependant, en était une.

Six. Six personnes avaient été tuées de cette manière. Toutes par étranglement, toutes dans leurs propres résidences. Mais ce n'était pas ce qui était le plus étrange. Elles avaient toutes le nombre neuf sur elles. Le tueur, pour une raison ou pour une autre, semblait avoir écrit le nombre neuf sur le corps de ses victimes. Il s'agissait des seules similarités.

Avant que Ciel puisse y réfléchir plus amplement, la voiture se gara sur une place du parking du commissariat.

- Ooh, qu'avons-nous là ? demanda le garçon dans la place à côté de lui.

- Le commissariat. Ils vont probablement nous faire examiner des cadavres et plus encore.

- Chouette.

Un homme attendait devant l'entrée sous l'auvent, fumant une cigarette. Il avait l'air d'être dans la quarantaine, avec un visage sévère et des cheveux qui commençaient à devenir gris. L'homme portait son uniforme d'une façon assez désordonnée, avec sa cravate froissée, sa chemise ressortant de son pantalon, et l'évidente tache de moutarde sur son col. Il regarda le groupe et dit :

- Bon retour, M. Phantomhive.

- Bonjour, Inspecteur Bailey, dit le jeune Comte alors qu'il avançait sous l'auvent pour entrer dans le bâtiment. Coincé sur une autre affaire, je vois. Dites-moi, comment avez-vous bien pu devenir policier ?

Le détective fronça les sourcils.

- Devenir inspecteur ne demande pas les mêmes qualifications que pour devenir un policier ordinaire, Phantomhive. Mon travail n'est pas si facile.

- Vraiment ? Je fais votre travail depuis des années sans trop de mal. J'imagine que j'ai dû me tromper sur toute la ligne, dit Ciel tout en donnant son manteau à Sebastian.

Bailey ne trouva pas cela drôle. Cependant, il n'allait pas débattre avec un enfant placé directement sous la direction de Sa Majesté. Au lieu de cela, il changea de sujet.

- Qui est ce garçon ?

- Il s'agit de mon associé, Alois Trancy. Il m'assistera dans cette affaire.

Il n'allait certainement pas laisser Alois seul dans sa demeure sans surveillance. Répéter l'incident du «lézard dans le grille-pain» aboutirait probablement à une autre victime. Cette fois, un garçon blond.

- Bonjour, monsieur. Pardonnez mon intrusion.

Alois n'était habituellement pas poli. Alois n'était certainement pas «normal». Mais s'il y avait bien une chose qu'il était, c'était un bon acteur. Il était parfaitement capable de prétendre être normal. Cette réaction soudaine d'Alois était presque suffisante pour faire rire Ciel. Presque.

- Savez-vous si quoi que ce soit ressort dans les meurtres, Inspecteur ? demanda Sebastian.

- Ah, M. Michaelis. À part le numéro «neuf» écrit sur les corps et les valises trouvées avec eux, non.

- Valises ? demandèrent les garçons d'une même voix.

- Oui, n'en avez-vous pas été informés par téléphone ?

- Je n'ai pas entendu parler de valises, répondit Ciel. Montrez-les-moi immédiatement.

Le groupe descendit les couloirs du commissariat, récoltant les regards des occupants.

- Euh, pourquoi tout le monde nous regarde ? demanda le blond en chuchotant.

Le garçon aux cheveux foncés chuchota en retour, sans perdre l'allure.

- Nous sommes plutôt célèbres par ici. Essaye de ne pas y faire attention.

Ils arrivèrent dans la salle des preuves après leur périple dans un couloir de regards gênants. L'Inspecteur Bailey prit la valise et la mit sur la table, dévoilant son contenu.

- Il s'agit de la valise du meurtre le plus récent. Ce sont toutes les mêmes valises, et elles contiennent toutes la même chose : un livre d'énigmes pour enfants, et un bout de papier avec un numéro dessus. C'est comme s'il nous aidait à compter les corps ! Celui-là a le numéro six...

- ... Et le prochain sera le sept, interrompit Ciel. Est-ce tout ce qui a été trouvé ? Le tueur a-t-il laissé de l'ADN derrière lui ou ce qu'il utilisait pour tuer la victime ?

- Non. C'est tout ce qui a été trouvé. Le bâtard faisait vraiment attention à ce qu'il laissait derrière lui.

L'inspecteur se frotta le front, comme s'il repoussait un mal de tête.

- Une idée sur le motif ?

- Aucune. Les victimes étaient toutes sortes de personnes, aucune d'elles ne semblaient se connaître non plus. Ces attaques semblent être le fruit du hasard.

- Elles ne le sont pas, dit Alois après un inhabituel long silence pour lui. Cette personne a ramené tout ce dont elle avait besoin sur la scène de crime, et s'est assurée de ne pas laisser de preuves.

Le blond était inhabituellement sérieux, cependant, on pouvait s'y attendre. Fut un temps où il était connu comme l'Araignée de la Reine et accomplissait un devoir semblable à celui du Chien de Garde.

- Mais il a laissé une valise ? demanda Bailey. Comment cela peut-il être «prudent» ?

- Peut-être qu'il veut être attrapé.

- C'est ridicule ! Aucun criminel ne veut être attrapé !

- Faux, - c'était au tour du Phantomhive de parler, - Alois est peut-être en train de mettre le doigt sur quelque chose. Il y a eut des tueurs de ce type qui laissaient des messages codés pour que l'on découvre l'emplacement de leur prochaine cible. L'un des plus célèbres étant le Zodiac Killer en Amérique.

- Alors notre tueur est un narcissique. Il vous nargue juste.

Bailey resta stupéfait par ce que les deux garçons suggéraient.

- Alors... Comment l'attraper ?

Avec un petit sourire satisfait, le Phantomhive s'approcha de la table et prit le livre.

- La clé pour le trouver est juste ici.

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