184. La Venganza

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Écrit par HateWeasel

184. La Venganza.

Bien que décembre soit considéré comme le mois des fêtes, ce jour-là n'était pas réellement festif pour un certain duo. Non, je ne parle pas des deux jeunes démons. Non, cette paire est tout aussi inhabituelle, bien qu'elle n'implique rien de surnaturel. Ils étaient des étrangers coincés dans un archipel Européen, l'un étant allemand, et l'autre américain. Bien que cette situation ne soit pas prévue, ils avaient tout de même une mission à accomplir en Angleterre; une mission qui ne leur permettrait pas de gagner assez d'argent pour rentrer chez eux, mais elle serait d'un grand secours à un ami, étant donné qu'il s'agissait d'une dernière volonté.

Comme on leur avait demandé, ils « rendraient » au fils de leur employeur quelque chose qui tenait à cœur à l'homme. Ils s'aventurèrent donc dans le cimetière dans les alentours de la périphérie de Londres à la recherche de la tombe de Johnathan Beattie, marchant le long du chemin du cimetière plus ou moins bien entretenu pendant ce qui sembla être plusieurs heures sous le ciel gris et morose, ainsi que l'air horriblement froid. Bien qu'il soit bien entretenu, il ne semblait pas être très organisé, ce qui ne les aidait pas à s'y retrouver. Ils n'aimaient pas être ici, mais c'était quelque chose qu'ils devaient faire. Ils devaient faire cela pour leur patron; leur ami; le membre de leur famille.

Ils trouvèrent ce qu'ils recherchaient; une pierre taillée rectangulaire qui ressemblait plus ou moins aux autres. La terre sur la tombe était fraîche et décorée de fleurs et d'autres choses étant donné que les funérailles du garçon enterré ici n'avaient eu lieu que deux jours auparavant. Heinrich savait que son patron aurait probablement dit que sa contribution n'était absolument pas impressionnante, mais ce n'était pas vrai. Le témoignage que l'homme blond mit sur la tombe parmi toutes les fleurs était sans doute la plus symboliques des contributions. Il s'accroupit et posa le petit jouet devant la tombe, ce qui le faisait mieux ressortir entre les fleurs d'une manière qui les rendait presque pathétiques.

- Tu sais pourquoi Victor nous a vraiment envoyés ici, Floyd ? demanda le plus jeune des deux hommes, se relevant.

Il retira la terre de son pantalon en attendant une réponse.

- Ouais, dit l'américain, il voulait qu'on dise « au revoir » pour lui.

- C'est ça, mais je me demandais : est-ce que c'est vraiment nécessaire ? demanda Heinrich. Le patron était un homme bon. C'était un criminel, mais c'était un homme bon. Il a fait tout ce qu'il pouvait pour son fils, et même s'il a dit qu'il aurait « aucun regrets », je pense qu'il a juste dit ça pour qu'on s'inquiète pas.

- C'était le genre d'homme qu'il était, Hein. Est-ce que tu essayes de dire qu'il pourra revoir Jonny un jour ?

- Ouais, il le reverra. Je sais qu'il le reverra. Je sais pas pour nous, par contre.

- Qui sait ? Le Seigneur est imprévisible. On est pas vraiment des nobles comme Vic, mais eh, tout est possible.

- Le Seigneur est un idiot pour avoir laissé un homme comme lui mourir. On voit pas des gens comme lui tous les jours. Se débarrasser d'un tel homme comme ça est un plus grand crime que de passer en contrebande des armes.

- Du coup qu'est-ce que tu veux faire ? demanda Floyd. On a tout notre temps, et rien à perdre, alors qu'est-ce qu'on en fait ?

Heinrich se retourna pour faire face à son camarade, et il le regarda dans les yeux.

- On corrige cette erreur, dit-il, l'expression et le ton grave. Victor est parti, Jonny aussi, et ça sera toujours le cas, quoi qu'on fasse; mais on peut toujours détruire ce qui l'a renvoyé du monde, et montrer à Dieu qu'il s'est trompé.

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