Riccardo Baines

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San Francisco, 10:45

-Tu as vu le plan que je t'ai envoyé par courrier ?

-Oui, je viens tout juste de finir la lecture et de le compléter. Ils sont reçu l'appel pour la réunion ? J'aimerais ne pas devoir toujours te rappeler toutes les choses que tu dois faire. Tu es assez grand pour te rappeler tous tes devoirs en tant que mon fils et futur successeur !

-Oui, père. Pour ce qui est de la réunion, j'ai contacté tous les chefs de chaque mafia en anonyme, évidemment. Elle se tiendra comme convenue dans l'ouest de la ville dans une maison avec un long sous-terrain pour que toutes les voitures puissent s'y garer. Je l'ai acheté pour l'occasion.

Je me redresse sur ma chaise en fermant l'ordinateur qui contient les informations de ma nouvelle cible. Il est nécessaire que tout fonctionne si je veux conquérir la mafia et le marché qu'elle a au Mexique. Je termine le travail que j'ai commencé il y a trois ans de cela.

-Père, j'ai quelque chose qui pourrait vous plaire.

-Je t'écoute.

Il s'installe sur la chaise en poussant un soupir d'aise et passe ses doigts dans ses cheveux teintés de gris, se décoiffant. Il a tout pris de sa mère ce qui fait son charme. Ça ne m'étonne pas qu'il change de copine chaque fin de semaine. Même âgé de dix-sept ans il arrive à se faire respecter même sans utiliser mon nom et son titre d'unique héritier. Je ne le lui dirais jamais, mais je suis fier de lui. Si je suis aussi dur avec lui c'est pour le préparer à son futur statut de chef, mais aussi pour que je sois serein le jour où il prendra ma place.

-En sortant de l'aéroport avec mère, j'ai cru voir Arizona, l'ancienne chef de la mafia du Sicile et du Mexique . Elle était accompagnée d'un homme qui n'a pas l'air de faire ni partie de sa famille ni de nos affaires criminelles.

Je souris. Cette fille me facilite les choses , j'aurais nul besoin de quitter cette ville pour partir à sa recherche. Maintenant qu'elle est là où je voulais qu'elle aille, il vaut mieux directement commencer mon travail inachevé par rapport à elle et son stupide conseiller, enfin s'il est toujours en vie.

-Et qui est cet homme ? Il pourrait nous servir pour atteindre notre objectif.

N'obtenant pas de réponse de mon fils, je tourne le regard vers lui dans le but de lui faire savoir mon impatience, mais je le vois regarder dans le vide.

-Connor !

Ma progéniture sursaute sur sa chaise avant de se lever, bousculant au passage la chaise qui tombe à la renverse. Je lève les yeux au ciel, parfois il me désespère vraiment.

-D'après ce que je sais c'est l'un de ses collègues avec lequel elle est en négociation pendant un an. L'homme en question possède des entreprises dans trois pays différents et c'est avec son entreprise que j'ai acheté la maison où doit se tenir la réunion. J'ai pris quelques photos d'eux et j'ai pu constater qu'il y avait également des paparazzis, donc je suppose qu'il doit être célèbre. Pour avoir plus d'information sur lui dans le cas où il nous ferait opposition, j'ai lancé des hommes pour faire des recherches sur lui.

-Bien.Puis-je voir les clichés ou tu les gardes pour décorer ta chambre   ?
-Je les amène tout de suite père.

Et il sort directement de mon bureau alors que je soupire en m'enfonçant davantage dans mon fauteuil en cuir.

----------------

Connor.

Une demi-heure est passée depuis que j'ai quitté le bureau de mon paternel. J'ai retourné ma chambre et mon bureau recherchant avec angoisse mon appareil photo. Pourtant, je l'avais posé sur le meuble juste à côté de la porte j'en suis persuadé ! Je sors de ma chambre pour demander à ma mère si elle ne l'aurait pas pris, parfois c'est elle qui l'utilise ou le nettoie quand je n'ai pas le temps pour.

Je toque à sa chambre avant d'entrer sans même attendre sa réponse. Je la vois avec et soupir de soulagement quand je remarque que j'avais raison. Elle est là, assise au bord de son lit, en train de regarder les quelques photos que j'ai prise durant notre voyage en Italie.

-Mère, j'ai cherché partout mon appareil photo ! Je dois montrer à père quelque chose.

Je vois qu'elle ne bouge pas, qu'elle ne me répond pas comme si elle était bloquée sur quelque chose ou sur quelqu'un, comme si je n'étais pas là. Je m'avance vers elle et pose une main sur ses épaules. Elle sursaute alors que je la questionne du regard.

-Maman ?

Je m'empresse d'aller jusqu'à elle et m'accroupie à sa hauteur. C'est avec surprise que je vois une larme couler sur sa joue droite alors je m'empresse de l'essuyer. Est-ce que père l'a encore frappé ?

-C'est papa qui...

-Non, il n'a rien fait, cette fois-ci, ne t'inquiète pas mon fils.

-Alors que se passe-t-il ?

-Tu te souviens que je t'avais dit un jour que j'avais d'autres enfants avec un homme, bien avant ton père ?

Oui, je me rappelle de ce soir où elle me l'a confessé alors qu'elle ne l'avait jamais avoué à mon père, par peur qu'elle les tue, elle et sa seconde famille. Ma joie l'avait tant surprise. Oui, j'étais heureux de savoir que j'avais un grand-frère et une grande-sœur. Mais quand père a su qu'elle me l'avait dit, il l'a frappé devant ses hommes, comme un vulgaire objet. Même nos animaux et nos prostituées ne se font pas autant humilier que ma mère par mon père.

-Oui, je me souviens, mais qu'elle est le rapport ?

Elle baisse ses yeux vers l'appareil qui affiche la photo d'Arizona et de l'autre homme, puis elle sourit en passant son pouce dessus avec toute la tendresse d'une mère aimante.

-C'est lui sur la photo, mon fils Léandro.

Donc je n'avais pas tort quand je réfléchissais sur notre ressemblance tout à l'heure dans le bureau de mon père. J'avais regardé plusieurs fois les photos sous différents angles croyant que mes yeux me jouaient des tours à cause de la fatigue, mais non. Soudain ce pourquoi j'étais venu faire ici me saute aux yeux. Papa.

-Maman, père veut voir les photos que j'ai prises sur lui, mais s'il voit notre ressemblance, il le tuerait sur le champ !

-Non, non ne fais pas ça, s'il te plaît Connor ! Il ne peut pas me faire ça !

Je la prends dans mes bras pour la calmer. Elle a beaucoup souffert à cause de mon père et si tuer cet homme, qui se trouve être mon demi-frère, la rend encore plus malheureuse, il vaut mieux supprimer ces clichés quitte à ce que je prenne une violente punition. Pour elle, pour ma famille, je suis prêt à tout me prendre dans la gueule.

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