Elijah
Oh, le con. J'ai perdu l'équilibre. Je me retrouve collé à ses lèvres. Elle a l'air aussi surprise que moi, vu l'écarquillement de ses yeux. Elle va m'en coller une, c'est sûr. Je sais de quoi elle est capable depuis qu'on lui ait tombé dessus dans ce foutu parc.
J'aime bien cette sensation. J'imagine qu'elle aussi, sinon elle m'aurait repoussé tout de suite. Au lieu de ça, elle reste collée à ma bouche. Je suis un gars bien. Je vais lui en donner pour son argent. J'attrape sa lèvre inférieure avec mes dents. Avant de cambrioler sa bouche de ma langue. Elle est si douce. Yuna, on pourrait tuer un pays entier pour l'effet que tu me procures là tout de suite. Sa langue est timide au départ, comme si elle avait besoin d'un temps d'adaptation avant de se jeter à l'eau. Ses mains viennent se plaquer contre mon torse. Et moi, je l'enserre de mes bras. Hors de question que je m'arrête maintenant. Elle est toute menue dans mes bras. Je la sens trembler. Mademoiselle apprécie.
Il fait froid dehors, et on s'allume comme un brasier. J'en ai des frissons. J'imagine même pas ce qu'elle est capable de faire dans un pieu, bordel. Quand j'attrape sa lèvre de nouveau pour l'aspirer, elle gémit contre ma bouche. Je m'écouterai, je la ramènerai de force à l'arrière de sa voiture pour la culbuter. On parle de celle qui a cassé la mâchoire de mon frère. Je l'attrape par les épaules et coupe ce qu'on appelle une putain de grosse pelle. J'essaie de contrôler mon souffle, mon cerveau n'était pas prêt. Je vois qu'elle n'en mène pas large non plus. Ses joues rougies, ses lèvres gonflées et ses yeux qui dansent d'excitation. Je suis un gros con. C'était gagné d'avance.
- Je ferai mieux de rentrer. Dit-elle entre deux respirations.
Elle passe de nouveau sa langue sur ses lèvres. Elle reste plantée là, cherchant ses mots. Elle lève les yeux au ciel.
- L'adrénaline... Murmure t-elle.
- Tu devrais essayer de me tuer plus souvent. C'est plutôt cool comme fin. Dis-je. Tu vois, je l'ai eu mon bisou.
- Elle sourit à moitié malgré son exaspération.
- Profites-en bien. Ça sera le seul. Elle regarde autour de nous. Tu es garé où ?
Je passe ma main dans mes cheveux. Je suis à pieds. Et, pour une fois, j'en suis pas mécontent.
- J'ai eu un accident. J'ai cassé ma voiture.
Je hausse les épaules. Je ne vais pas lui dire que la rousse de l'autre soir était en train me pomper le dard cinq minutes avant que ça m'arrive.
- Et je manque de t'écraser. Quelle ironie ! Dit-elle en souriant.
L'instant d'avant elle voulait m'arracher les yeux. Cette fille est aussi fêlée que moi.
- Tu veux que je te dépose quelque part ? Lance t-elle en s'éloignant.
Dans ta chambre ? Elle me teste ou quoi ? Ça caille vraiment, je vais peut-être me laisser tenter.- Tu me laisses conduire ?
Elle a failli me tuer, quand même. Elle me répond en souriant, monte côté conducteur et met sa ceinture. Je retrouve la fille que j'ai ramenée chez elle l'autre soir. J'ai compris, elle n'attend rien de plus. C'est tout l'inverse pour moi. J'en attends beaucoup. Et pas qu'un bisou.
J'ai encore le goût de ses lèvres quand je franchis la porte. Mon père est dans la cuisine. Ça sent le poulet, et je me rappelle que j'ai la dalle. Est-ce que le fait de voir la mort de près ouvre l'appétit ? J'ai faim d'autre chose. Je veux déclencher la tornade qu'il y a en elle. Je veux l'entendre gémir de nouveau. Elle a aimé ça. Je le sais. Par la suite, elle va tellement prendre pour son grade qu'elle va s'évanouir. Je la réanimerai et je recommencerai. Je vais lui montrer que son cul est bien plus qu'un truc confortable pour s'asseoir. C'est plié.
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À l'orée de Toi
RomanceDéménager dans une nouvelle ville : fait. Avoir le cœur en miette et un dysfonctionnement émotionnel : fait. Refouler tout ce qu'il s'est passé :fait. Tout a l'air de s'arranger, enfin ! C'est ce que je pensais avant de tomber sur une bande de dégén...