Chapitre 14

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Elijah

Le bruit de mon moteur qui tourne à plein régime, les cris d'encouragement, l'adrénaline qui se déverse dans mon corps. Si vous pensez que baiser est l'extase totale, vous êtes pitoyables. Rien ne vaut un rodéo. C'est illégal, et potentiellement dangereux pour celui qui ne sait pas rouler. L'adrénaline, l'excitation, cela n'a pas de prix. Ah si, la taule. Il faut être assez malin pour ne pas se faire prendre, et carrément doué derrière un volant. Je le suis. Quel homme.

J'attends patiemment que Rita annonce le coup d'envoi. Oui, mini-jupe et décolleté plongeant. Inutile de préciser qu'elle aime se faire remarquer. Il n'y a pas si longtemps, elle avait éveillé un certain intérêt pour moi. Pourquoi ? Parce que son père m'a viré de son lycée à la con. Et je n'avais rien fait. Là, c'est vrai. J'ai pris pour un tas de merde qui me dit à peine bonjour depuis qu'il est à l'université. Profite bien de ta vie toute tracée, connard. La mienne est beaucoup mieux.
Rita était jeune et impressionnable. Elle sortait avec le petit frère du connard en question. Elle n'était plus vierge, soit. Mais je l'ai perverti. Elle a trompé son mec avec moi, et des trucs sales, je lui en ai fait faire des tas. Maintenant, elle me dégoûte. Tout me répugne chez elle.

Je me lasse vite, aussi. Une chatte fraîche ne l'est plus bien longtemps quand elle se fait ramoner par des crevards qui la font à peine mouiller. Elle a tenté de me rendre jaloux, c'est loupé. Sucer des bites à en devenir aveugle tellement elle en prenait plein les yeux. Tu parles d'une performance. J'ai fait mieux. J'ai sauté sa belle-mère. Une psycho rigide. Et le kiff total, c'est quand Rita nous a vus. Si elle voulait que je réagisse, je l'ai fait. Ce n'était définitivement pas à ça qu'elle s'attendait.

Des grosses caisses sont sur mes deux côtés. Ce n'est pas parce que tu conduis un tank qu'il sera rapide. C'est comme pour la boxe. Un mec bâti dans une montagne n'est pas le plus à craindre. Toujours se méfier de celui qui ne paye pas de mine. Ma caisse est la moins impressionnante. Si je lève le capot par contre, c'est une autre histoire. Un moteur V8 préparé par Isaac. Inutile de dire qu'à chaque fois que je gagne, ils rappliquent tous dans son garage pour s'équiper et espérer gagner. Je fais marcher l'économie, de rien tonton.

Rita se dandine au milieu de la route. Je repère que le connard qui m'a fait virer est là, derrière le volant de son Audi A5 flambant neuve. Papa et maman ont dû lâcher une fortune pour leur prodige. Ils vont être contents de voir ce qu'il en fait.

- Je t'attendrais à la "Secret Box", me murmure Méline.
- Qu'est-ce que tu prévois ?
- De te faire perdre l'usage de tes jambes, Jax.

Méline est une fille de compagnie, qui bosse pour Cyril dans un club privé. C'est une pute. Mais de luxe. Et sous sa gueule d'ange, je peux garantir qu'en vrai, c'est un démon de la luxure. Elle paye ses études de danse, ou un truc comme ça, avec ce job.

- Une requête particulière ? Me demande t-elle.

- En fait, ouais. J'ouvre ma portière afin de prendre place pour la course. Je veux que tu sois blonde ce soir.

- Tout ce que tu voudras, chéri

Et elle part, hanches ondulantes, sa tignasse brune fouettant l'air. Encore quelques minutes et la course sera lancée. J'ai retiré ma veste pour avoir une aisance optimale. Rita prend place, elle me fait un clin d'œil alors qu'elle a un nouveau mec. Je n'arrive même pas à être désolé pour lui.

Trente secondes, quinze secondes, dix secondes, cinq secondes... Et c'est parti. Je démarre au quart de tour, je ne suis pas le premier dès le départ. Jamais. Je suis toujours le premier à la fin. Je me concentre uniquement sur la ligne droite devant moi. J'avance vite, très vite. L'Audi est juste derrière moi. Tu ne passeras pas, connard. Encore une dizaine de mètre et j'accélère, je sens mon corps se coller à mon siège. Mon cœur bat si vite qu'il va atteindre la vitesse de mon moteur. Putain, que c'est bon quand j'atteins la ligne d'arrivée avec quasiment six bonnes secondes d'avance. C'est seulement là que je mets le son. Un bon vieux Dr Dre passe toujours bien.

À l'orée de ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant