Chapitre 18

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Elijah

Je m'adapte à tout. Même à être un pote pour arriver à mes fins. Mon arcade me lance un peu. C'est qu'elle a de la force pour un poids plume !

Je lui ai payé sa foutue glace alors qu'elle a abîmé une œuvre d'art. Elle grimace quand elle mange ses premières cuillères.

- Aïe ! Grince t-elle en engloutissant son dessert au caramel.

- Mange plus vite. Le froid anesthésie. Je réponds.

- Merci, Einstein ! Répond elle. Et pour les plaies, tu as un remède miracle ? Demande t-elle en montrant sa lèvre, les sourcils haussés.

- Ouais, mais tu risques d'agrandir ta plaie. Je riposte en souriant.

- Ferme là, connard. Me lance Linus. Montre moi ça. Dit-il à Yuna, qui s'exécute. C'est pas joli. L'avantage, c'est que ça cicatrise super vite. D'ici deux trois jours, ça se verra plus.
- Merci, docteur Linus. Répond elle, en souriant autant qu'elle peut. Ce n'est pas mon premier bobo, je m'en remettrai.
- C'est quoi le plus gros bobo que tu t'es fait ?

Je demande. Je m'en fous en fait, mais vu que je suis censé être son pote, faut bien que je fasse un effort. Elle penche la tête sur le côté, une mèche blonde tombe sur sa joue. C'est sexy.

- Toi d'abord. Me dit elle.
- Sérieux ?! Pfffff.

Je retire mon sweat, et soulève mon t-shirt, et je lui montre mon dos. J'ai remarqué qu'elle reluquait sans gêne. En dessous de ma clavicule tatouée, une cicatrice d'environ dix centimètres.

- Chute en skate. Fracture ouverte.

Elle effleure de son index, bien qu'elle ne se voit plus, on la sent encore au toucher. Son contact me donne une sensation de décharge. Elle me tape sur les nerfs, mais je dois faire semblant. C'est pour la bonne cause.

- On t'avait dit d'arrêter de faire le con avec ta merde ! Gueule Linus. Macaque à la con !

Yuna éclate de rire avant de poser la main à sa bouche, sa plaie s'est ouverte de nouveau. Je lui tends ma serviette pour pas qu'elle foute du sang partout. Elle hoche la tête pour me remercier. J'y suis peut-être allé un peu fort. C'est pas comme si je l'avais fait exprès.

- Arrêtez de me faire rire, s'il vous plaît ! Finit-elle par dire. Mon plus gros bobo, c'était ici. Je t'en ai parlé très vite la dernière fois, au parc.

Une vision de moi attaquant sa bouche avec envie, me revient de façon violente. Si elle ne m'avait pas arrêté, je la baisais sur place.

- Côtes fêlées et cuir chevelu arraché.

Elle touche son flanc, comme si la douleur venait de se réveiller.

- Sinon, je suis tombée d'une planche de surf en Louisiane. Commotion cérébrale. J'étais stone pendant quinze jours. Le pied ! Dit-elle en riant.

Elle ne remarque pas le regard noir de Linus, elle semble absorbée par sa glace qui fond. Il sait que c'est elle la fille du parc. Il me pète les couilles pour que je lui dise. Comme son frangin. Ils sont drôles de me laisser le sale boulot. Bande de dégonflés.

- Tu m'étonnes ! Lance Linus. Zéro séquelle ?
- Son caractère de merde !

Je réponds et c'est moi qui me marre quand elle me tire la langue.
Ça s'est passé comme ça dès que je le voyais. Même quand son gugus de binôme était là une vraie tête à claques. Ça crève les yeux qu'il veut se la taper. Elle est réservée, gamin. Je me la ferai avant toi. C'est comme ça. Mais regardez le, bordel. Il n'a rien. Rien du tout. Un pseudo-sportif taillé dans un cure-dent. Je suis sûr qu'il s'effrite quand il tombe.
Félix est pote avec lui, en plus. Un avantage pour moi, je vais lui dire de surveiller cette mauvaise herbe.

À l'orée de ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant