Chapitre 2

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Le bruit de la pluie sur la fenêtre me permet de réfléchir. Rita est endormie à côté de moi. Pourquoi je suis resté ? Elle va me prendre la tête pour rien, comme à son habitude. Et je vais partir en claquant la porte, comme à mon habitude. Il faut vraiment que je mette un terme à tout ça. Des nanas comme elle, il y en a plein les rues. Ce ne sont vraiment pas les vagins qui manquent ici. Je n'ai même pas d'affection pour elle, et elle le sait. Tant que je la saute, je crois bien qu'elle en a rien à cirer. Aucune estime de soi, pauvre petite.

Je finis par me lever sans la réveiller. La nuit est noire et profonde. J'apprécie davantage ce moment, je me sens dans mon élément. Je n'ai de comptes à rendre à personne, je vis ma vie comme je l'entends, même s'il m'arrive d'accumuler pas mal de merdes, c'est ma vie. Je cherche mes fringues à tâtons dans le noir, je me rhabille sans faire de bruit. Je jette un dernier coup d'œil au corps tout en courbe endormi sous les draps. Elle est vraiment bien foutue avec son cul bombé, ses seins ronds, ses formes pulpeuses, sa tignasse brune, et son tatouage fraîchement encré dans sa chair. Quand je pense qu'elle l'a fait pour me faire plaisir. Pauvre conne. Tu as gagné ton ticket de sortie.

Je trouve le chemin de la porte d'entrée sans faire un bruit. Le ronflement du père de Rita brise ce silence parfait. S'il savait que sa fille était aussi fréquentée qu'une galerie marchande pendant les soldes ou le Black Friday, il ferait une crise cardiaque dans la minute. Surtout, s'il savait que c'était moi qui l'avais entraîner sur ce merveilleux chemin que sont la luxure et la dépravation. Fallait pas me virer de ton établissement, connard. Il a des convictions, j'ai les miennes.

La porte se referme doucement sur moi, et l'odeur de la pluie remplie mes narines. Le temps idéal pour une nuit parfaite. La pluie et la nuit mêlées me lavent de mes péchés, et bordel, la liste est sacrément longue. Je marche d'un pas tranquille en direction de ma voiture garée, cent mètres plus loin, pour des raisons de sécurité évidentes. J'ai aussi sauté sa nouvelle femme. Un sacré exploit. Je n'avais jamais rencontré de femme frigide jusqu'à elle. Elle a juré les dieux, les déesses, même le Dalaï-lama quand je l'ai prise sur le bureau de son cher époux. J'en ai fait une machine à baise massive.

Je déverrouille ma portière et me glisse sur le siège. Il n'est pas loin de quatre heures du matin, et je regarde mon reflet dans le rétroviseur. J'ai une entaille au-dessus de l'arcade, vestige d'une bagarre. Ma mère va encore s'inquiéter et mon père va me dire que je n'ai pas tapé assez fort si mon adversaire est encore debout. Je m'en sors pas si mal, tout seul contre trois, c'était mal barré. Je suis plein de ressources.

Il est temps pour moi de rentrer avec le manteau du crépuscule pour m'échapper.

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Yuna

Les yeux grands ouverts dans mon lit, le jour prend le pas sur la nuit. Tout est encore mouillé de la pluie tombée. Je m'étire une énième fois en entrant dans la cuisine, l'odeur du café et du pain grillé chatouille mes narines et réveille mon estomac. Les trois dernières journées m'ont éreintée. Entre les voisins qui se sont présentés, les affaires à ranger, et la visite de la base navale, j'ai l'impression d'avoir vécue ces trois journées en une seule. Interminable.

Papa est assis sur une chaise, les coudes posés sur la table à manger, il a ses lunettes posées sur son nez, tant qu'il est concentré sur son journal. Là-dessus aussi, j'ai pris de lui. Une lève-tôt en toute circonstance. Rien à voir avec le dicton sur l'avenir, non. C'est juste que je fais les choses le matin, pour être tranquille le reste de la journée. Mis à part mes devoirs, il me reste rien à faire une fois les heures de cours terminées. D'ailleurs, j'ai imprimé des annonces pour faire du baby-sitting ou bien même donner des cours à différents niveaux. J'aime avoir une certaine indépendance financière. La raison est simple. Je suis une amoureuse des chaussures et des sacs en tout genre. Je n'ai pas de frein sur ce sujet-là, et j'aime me faire plaisir. Suki, elle, ce sont les fringues. Quand je vous dis qu'on se complète !

À l'orée de ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant