Chapitre 31

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Elijah

La colloc avec elle n'est pas si terrible. Je suis toujours vivant et en un seul morceau. Elle aussi, enfin, je parle du physique. Ses états d'âmes, j'en ai rien à secouer. Je lui demande même pas comment elle va. Je la laisse respirer, c'est déjà pas mal. Et puis le frigo est plein. Le minimum syndical.
En bonne élève qu'elle est, elle respecte les consignes. Pas de sorties, pas de mecs. Bonne petite. Je ne la pensais pas si docile. Et j'avoue qu'un meuble aussi beau dans mon salon ça en jette. Elle dort dans mon lit en plus, y a pire comme punition.

- Il paraît que t'as une colloc ? Depuis quand tu es aussi charitable ?

Reyes, mon spécialiste logistique, me connaît assez pour savoir que je ne le suis pas. Il a un physique de mannequin celui-là. Cheveux noirs, yeux noisettes, le teint mat. Et il me gonfle.

- C'est une torture. Elle est chiante à crever. Et je fais ce que je veux.
- Je dis ça comme ça. Dit-il en levant les mains.

Quatre jours que je ramène des poufs chez moi, quatre jours où elle ne dort pas parce que le lit grince. Et que les cris sont toujours plus fort. Le don d'orgasme, ma spécialité. 

- Tu es mon cousin, mais t'es vraiment un salopard. Répond Linus.
- On est là pour parler travail ou vous voulez tous me casser les couilles ? 

Jeff ne dit rien, vaut mieux pas. Je sais qu'il louche sur elle. Mais c'est à moi. Fallait être là avant mon gars. 

- Connard. Tousse Félix. Daniel ne serait plus là sans elle. 
- Merci. Et alors ? Ferme la. 

On récolte nos gains ce soir. Et l'itinéraire n'est jamais le même. Ça évite les emmerdes. Chacun sait comme je suis pointilleux sur les détails. Et que chaque plan à toujours une situation d'urgence. Voir plusieurs. 

- Il paraît que le mec qui s'est fait tabasser chez Rita est dans le coma. Lâche William. 
- Ah ouais ? Ce mec est un chien en rut. Il baise seulement quand les filles sont soit bourrées soit shootées. Ajoute Reyes. 
- Il a surtout de la chance de ne pas être entre quatre planches ! Crache Linus. 
- Elle l'a démonté sévère ! Rigole Jeff. 

Le plan va se passer en trois étapes. En quatre équipes de trois. Je les ai fait venir de bonne heure, ils ont vu ma conquête d'ailleurs. Elle bavait comme une limace en les regardant. Elle croyait quand même pas que j'allais l'inviter à prendre le petit dej' aussi. 

- Reyes, tu seras avec Linus et moi. William avec Jeff et Ted. Félix, tu seras avec Victor et Mike. 

Quand je les regarde, aucun d'eux ne m'écoute. Leurs yeux sont fixés sur le couloir des chambres. Super, elle est levée. On s'en branle. Je continue de parler, mais ils restent comme des cons à la fixer. C'est qu'une meuf, putain. Je me décide à me retourner pour lui dire de dégager. Elle porte une de mes chemises. Elle est au téléphone et rit comme une pétasse. Elle est de dos à nous. Ses longs cheveux blonds lui tombent au milieu du dos. Sa dose de caféine lui manque trop. 

- Mais non, c'est facile. Il faut que tu choisisses une ligne ou une colonne de la matrice et que tu multiplies chaque coefficient de cette ligne ou de la colonne par le déterminant de la matrice obtenue en rayant la colonne et la ligne de ce coefficient. Dit-elle. 

À force de l'ignorer, elle fait pareil. Comme chez elle. C'est quand elle se retourne que je comprends pourquoi ils ont tous fermé leurs gueules d'un coup. Elle est en soutif et en shorty rose pastel, putain de merde. Elle rit de nouveau, comme si j'étais pas là et qu'elle n'était pas à moitié à poil dans mon salon rempli de mecs. Si je suis aussi performant au pieu, c'est parce que c'est elle que je rêve de baiser. Putain, mais regardez là. Ce qu'il faut, là où il faut. Et je suis bien placé pour savoir qu'elle est très, très réactive. 

À l'orée de ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant