Chapitre 17

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Yuna

La bulle de luxure a éclaté, littéralement. Si Dee Dee n'avait pas fait irruption dans cette chambre, j'aurais couché avec Elijah. Perdu ma virginité. Sur le moment, je me suis sentie belle, sexy et prête. J'en ai les jambes qui tremblent encore.
Il a connecté mon système nerveux et mon cerveau en même temps. Juste avec ses doigts. Et le tout en une heure à peine. C'est comme si je venais de me réveiller après un long sommeil. Tout s'est allumé en moi. Un vrai sapin de Noël.

La route semble interminable. Félix fini sa nuit sur le siège arrière. Il a ingurgité un litre de café et trois donuts. Dee est totalement silencieuse. Elle rumine depuis qu'on est partis. La pluie n'arrange rien. Je m'efforce de rester concentré pour ne pas entamer la conversation. Je ne sais pas ce qu'elle a vu, ni entendu. Je suis morte de honte. Elle jette un coup d'œil à son jumeau endormi. Et soupire.

- J'ai rompu avec Thomas. Lâche t-elle. Il est vraiment stupide.

J'essaie de faire fonctionner mon cerveau pour ne pas gaffer. Le week-end dernier, je les ai couverts comme prévu. Et tout s'est bien passé. J'ai loupé un truc.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Hasardai-je.

Elle inspire et tripote le bouton de sa doudoune rouge. Elle est nerveuse par rapport à d'habitude.

- Il veut annoncer à ma famille qu'on est ensemble. Il veut leur consentement ! Non mais il se croit où ? On n'est pas au moyen-âge !

Elle a beau chuchoter, j'entends très bien à quel point elle est agacée.

- En quoi c'est mal ? Je demande.
- Je fais mes propres choix. Et je n'ai pas besoin qu'un attardé vienne clamer des sentiments à ma famille. Il va se faire casser la gueule ! Finit elle en baissant la tête. Je ne comprends pas. Je ne l'aime même pas.
- C'est ça. Et je suis Meredith Grey ! J

e souris malgré moi quand je vois ses yeux chocolat s'embuer.

- Tu sais que je suis avec toi, Dee. Et je pense que tu devrais lui parler.
- Là, j'ai besoin de me changer les idées. Elle se tait un instant. Jax t'as réveillé ? Je peux passer mes nerfs sur lui.

Le sujet est mis sur la table. Je n'ai pas envie de parler de lui. De toute façon, je suis qu'une fille de passage. Pourquoi remuer le couteau ?

- Je ne dormais pas. Je les ai aidés à se coucher. Dis-je, je hausse une épaule.
- Tu aurais dû les laisser se débrouiller. Bande d'imbéciles !

La journée est passée très vite. On a eu de quoi en prendre plein les yeux. Félix était bizarre, distant. Il a fait bande à part jusqu'à ce qu'on se rejoigne et qu'il nous dise qu'il avait des potes ici et qu'il restait. C'est pourtant lui qui voulait qu'on l'accompagne. Je n'ai pas la patience pour demander une explication, et je suis fatiguée. Ça attendra.

- Je suis rentrée !

J'annonce ma venue dès que je pousse la porte d'entrée. Sait-on jamais que mes parents décident de s'octroyer un moment câlin sur le canapé. J'ai eu ma dose.
- Super ! J'ai besoin d'aide en cuisine, tu m'aides ? Demande mon père.
- Je range mes affaires et j'arrive ! Dis-je.

Ma chambre m'avait manqué, je crois que ce sentiment de sécurité et de confort n'existe qu'ici. Avec le recul, c'était un peu fou. J'ai agi sur un coup de tête, l'alcool aidant grandement, qui n'aurait eu aucune conséquence. Pour lui. J'ai l'impression d'être utilisé. Ou peut-être est-ce moi qui l'utilise. Une chose est sûre. Je ne suis pas frigide. C'est une certitude.

Papa prépare une bolognaise. Le plat préféré de maman. Ça sent délicieusement bon. J'en ai l'eau à la bouche.

- En quoi je peux t'aider ? Dis-je en me lavant les mains.
- Tu as l'air en forme, Nouille.

À l'orée de ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant