Tome II - Chapitre 33: Promenons-nous dans les bois

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Chapitre XXXIII : Promenons-nous dans les bois

Dissimulé sous sa cape d'invisibilité, James tenta de faire le moins de bruit possible en se glissant hors du Hall du château. Le dîner ne serait servi que dans deux heures et quelques élèves étaient encore en cours, il devait veiller à ne pas se faire prendre. Normalement, Peter tiendrait compagnie à Remus suffisamment longtemps pour que son absence n'éveille pas les soupçons.

Alors qu'il avançait d'un pas rapide, veillant à ne pas trébucher sur le sol humide, il frissonna. Son souffle formait des volutes de fumées à chaque respiration et il essuya les verres embués de ses lunettes d'un geste impatient. Même s'il avait cessé de neiger depuis des semaines, l'hiver était encore prégnant en Ecosse et les traces de gelée restaient visibles le long du chemin. Il regretta de ne pas avoir pris ses gants tandis que ses doigts engourdis maintenaient la cape en place. Par expérience, il savait qu'il ne pourrait la retirer qu'une fois arrivé dans la forêt, car Hagrid pouvait toujours se promener dans le parc, peu importe l'heure ou le temps.

James songea à ses amis, probablement assis face à la cheminée dans leur salle commune chaleureuse, protégés par les épais murs de la tour de Gryffondor. Il accéléra un peu plus, pressé de rentrer. Une petite voix dans sa tête lui souffla qu'il pouvait encore faire demi-tour. Après tout, la pleine lune n'arrivait pas avant le mois prochain, il pouvait toujours attendre que Sirius soit avec lui. Sauf que contrairement à ses devoirs, il n'aimait pas repousser au lendemain ce qu'il pouvait faire aujourd'hui lorsque la sécurité de Remus était en jeu.

Il n'avait pas voulu l'évoquer devant lui pour ne pas l'inquiéter, mais il avait encore des sueurs froides en repensant à la dernière pleine lune, et ce n'était pas la faute de la météo cette fois-ci. Quand il avait vu le loup commencer à sortir de leur périmètre habituel pour se mettre à courir vers Pré-au-Lard en contre-bas, son cœur avait loupé un battement. Et un loup-garou courait vite. Heureusement, un cerf aussi. En voyant que Sirius, sous sa forme de chien et qui était pourtant le plus près, ne réagissait pas, l'air ailleurs, James s'était lancé à la poursuite du loup au galop. Il avait réussi à le rattraper et s'était mis en travers de son chemin, lui barrant le passage à coup de ramure face à lui. Sirius était enfin venu l'aider une seconde plus tard et, à eux deux, ils avaient ramené le loup vers la cabane. Dès l'aube, lorsqu'ils s'étaient tous retransformés après avoir laissé Remus, James s'était tourné vers les autres. Peter était livide sous l'éclat de la lune qui commençait à disparaître tandis que Sirius évitait son regard, nerveux. Il avait retint l'exclamation qui lui avait brûlé la gorge. Il n'avait pas besoin de demander à son meilleur ami ce qui le perturbait, la crise d'Alexia était bien présente dans son esprit aussi. Et même si ce n'était pas une excuse pour avoir frôlé une catastrophe pareille, il avait laissé couler et s'était contenté d'annoncer d'une voix sans appel qu'il faudrait une clairière plus reculée pour que le loup puisse se défouler sans risque.

Le ciel gris donnant l'illusion que la nuit pouvait tomber d'une minute à l'autre, il s'arrêta face à la lisière de la Forêt Interdite. Sa masse sombre courrait sur des kilomètres et bordait le parc du château, inquiétante. James s'y était déjà aventuré au moins trois ou quatre fois au cours de sa scolarité, mais il n'en restait pas moins angoissé. Il avait beau être souvent téméraire, il savait pertinemment que les créatures qui peuplaient ces bois pouvaient être dangereuses, et à moins de s'appeler Hagrid ou Norbert Dragonneau, il valait mieux s'en tenir éloigné.

Evidemment, James franchit les premiers arbres d'un pas ferme et pénétra dans la forêt sans réfléchir davantage.

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Au temps des Maraudeurs II : Le tournoi de PoudlardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant