Il ne faut pas pourtant croire que ce premier pas vers la réconciliation enterra définitivement la hache de guerre entre les deux adolescents. En effet, Samy continuait d'envoyer des piques cinglantes à Kise chaque fois que ce dernier oubliait d'être modeste c'est à dire chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Excédé, à la fin de la semaine suivante, le mannequin décida de prendre les choses en main et de se venger de la plus belle manière qu'il soit. Il passa pour cela trois jours à minutieusement préparer son plan et réussit même à faire abstraction de ses fans pendant les cours, ce qui eu le don de mettre Samy d'excellente humeur. Toutefois, elle n'eut pas le temps de s'en rendre compte. Aussitôt que la sonnerie retentissait, Kise levait la tête de ses notes et en sortant de la classe, il était inéluctablement submerger par l'ensemble de la gente féminine du lycée et inéluctablement revenait à sa nature prétentieuse. Ce qui ne finissait pas d'agacer Samy qui l'envoyait sur les roses chaque fois que le blond s'approchait d'elle pour fixer les horaires de son cours d'anglais. Aussi ils hurlaient tous deux à qui voulait l'entendre quelques noms fleuris et rivalisaient d'imagination si bien que bientôt, plus personne ne s'étonnait d'entendre hurler de jolis noms d'oiseaux au détour d'un couloir. D'ailleurs, les deux ados savaient varier les registres et les saveurs, du classique « abrutie », « cruche » ou « andouille » aux savants « orchidoclaste », « jocrisse » ou « coprolithe », en passant par les originaux « chiure de pigeon » et « déchet nucléaire », les moyenâgeux « chiabrena» et « coquebert », les inédits « cerveau contenant plus de vide que ton ballon de basket » et «crève-ballon » ce qui, dans le langage Kise, se traduisait par « casse-couilles », les inséparables « connard » et « connasse » et enfin les indémodables « crétin » et « pétasse ».
Mais même à part ça, la vie n'était pas rose. Après tout, Samy était l'unique fille du lycée avec qui Kise sortait de sa neutralité habituelle avec les filles, même si c'était pour insulter la jeune fille. Mais ils ne trompaient personne en disant qu'ils ne prenaient aucun plaisir à s'envoyer des piques toute la journée (« parce qu'après tout, c'est de sa faute ! » rétorquaient-ils quand on les interrogeait sur le sujet) et tous deux s'entêtaient à nier la complicité qui les liaient. Malheureusement pour Samy, ce dernier point était loin d'avoir échapper à l'ensemble de la population féminine de Kaijo. Par conséquent, la jeune fille, mise à part ses amies de collège de qui elle était restée proche, s'attira inconsciemment le courroux de l'ensemble des filles.
Et assez vite, cet élément vint augmenter la liste des chutes de la jeune fille, ainsi que le nombre de lettres de menaces qu'elle recevait dorénavant quotidiennement dans son casier. Mais Samy y prêtait à peine attention. En effet, elle devait rendre son projet la semaine suivante et n'avait toujours rien de potable à présenter. Aussi passait-elle dorénavant toutes ses soirées dans l'atelier à la recherche d'inspiration. En général, elle rejoignait Kise après et ils rentraient ensemble, le basketteur détestant « laisser une fille rentrer seule, même si elle ressemble à une guenon telle que toi. Un gentleman se doit être de venir en aide à n'importe quel forme de sexe féminin ». Ce à quoi Samy répliquait en le frappant avec son sac. S'en suivait alors une course poursuite à travers les rues désertes. Mais tout cela changea le jour de la vengeance de Kise.
C'était un mardi. Sauf qu'au lieu d'aller s'entrainer au gymnase après les cours comme d'habitude, Kise mit son redoutable plan à exécution. Tout d'abord, il récupéra les clefs de l'atelier où travaillait Samy dans l'après-midi, de sorte de pouvoir y aller avant elle et les ramener avant qu'elle ne s'en rendre compte. Puis il installa ce dont il avait besoin dans la plus grande discrétion et attendit le soir. Ainsi, toute la journée il eut un sourire de conquérant qu'il tenta en vain de dissimuler. Le soir venu, Samy trouva étrange de ne pas trouver les clefs de l'atelier. Un peu déçue, elle se dirigea vers l'habituel gymnase où Kise s'entrainait. La lumière y était allumée mais... aucune trace du basketteur. L'adolescente l'appela en vain, s'avança sur le terrain, l'appela plusieurs fois mais seul l'écho lui répondit. Intriguée, elle alla vérifier les vestiaires et osa même s'aventurer dans les douches. Rien. Pourtant, quand elle revint sur le parquet, la lumière était éteinte.
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Suite d'OS Kuroko No Basket
General FictionSamy : 16 ans, issue d'une famille européenne installée au Japon depuis de nombreuses années, elle est la voisine, amie d'enfance et confidente d'Akashi. La recherche de l'excellence dans tout ce qu'ils entreprennent est leur principal point commun...