OS 8: la winter cup

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Les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas. Ces dernières étaient rythmées de projets pour Samy, d'entrainement de baskets pour Kise. Et si leur amitié semblait de plus en plus forte, ils n'avaient ni l'un ni l'autre vraiment surmonté la gêne des séances de pose nu. Kise s'estimait cependant heureux d'avoir réussi à convaincre le prof de lui laisser son caleçon. C'était dire à quel point sa vie était triste.

De fait, tout le lycée avait été rapidement informé de ces séances et depuis, chaque carnet de croquis des élèves du club d'arts plastiques avait été mis sous bonne garde.

Mais pour Samy, un nouveau stresse était venu s'ajouter à ceux du club d'art : l'option musique. En effet, la jeune fille pratiquait celle-ci depuis des années, autant dire depuis toujours avec un réel talent et, poussée par ses parents, elle s'était inscrite à l'option musique du lycée, en plus de ses activités de conservatoire. Car l'option permettait aux élèves les plus brillants de participer à des concours nationaux, notamment la spring art. Il s'agissait de rendre pour décembre une projection (c'est à dire un rapport qui imaginait le projet jusque dans les moindres détails) d'un spectacle entièrement mise en scène et mis en musique par l'élève. L'élève gagnant se voyait accorder les crédits pour réaliser vraiment son spectacle, auquel venait assister des professionnels du spectacle et du métier. C'était une réelle opportunité et chaque année, plus de 3 000 candidatures étaient déposées. Les parents de Samy la tassinait pour qu'elle s'y inscrire mais la jeune fille refusait, le club d'arts plastique lui prenant déjà tout son temps libre.

Quant à Kise, c'était le club de basket qui occupait l'entièreté de ses journées, au grand désespoir de son agence de mannequinat. Leur vie s'avérait tant et si bien remplie qu'ils n'avaient plus le temps de se voir, même pour ce qui était des cours d'anglais, au grand damme de leur très cher Miss Dictateur. Nos deux adolescents se contentaient de se croiser dans les couloirs, non sans rougir chaque fois que l'un effleurait l'autre par inadvertance.

Mais pour Samy les choses allaient bientôt empirer. Notamment lorsqu'elle se retrouva convoquée par son professeur de musique, qu'elle trouva au coté de la principale de son lycée et de miss Dictateur dans le bureau de la chef d'établissement. Elle s'avança timidement dans la classe, intimidée par tous ces regards braqués sur elle. Elle déglutit et croisa machinalement les bras, comme pour s'entourer d'un cocon.

« Vous vouliez me voir monsieur ? interrogea-t-elle, tout en se demandant pourquoi elle se trouvait là.

- Oui, assis toi.

La jeune fille obtempéra. La proviseure quant à elle, se leva et, croisant les bras derrière son dos, lui tourna le dos pour regarder par la fenêtre. Samy se demanda si la femme au chignon sévère et au tailleur tiré à quatre épingles regardait vraiment la cours par la vitre, ou si c'était le reflet de la jeune fille dans le verre qu'elle observait les yeux plissés.

- Melle Jolivet. Connaissez-vous la réputation de la section art de notre établissement ?

- Oui.

- Quelle est-elle ?

- C'est l'une de meilleures du pays.

- Exact. Regardez à présent sur le meuble à votre gauche.

Samy s'exécuta pour y découvrir un nombre impressionnant de prix, de diplôme et de récompenses en matière d'arts plastique, musique, théâtre, et basket bien évidemment.

- Voyez-vous, reprit sa proviseure, notre établissement tient sa réputation des incroyables talents qu'il a découverts au fil du temps et de ses incroyables capacités à former ses élèves dans leur domaine de prédilection. Que ce soit en matière de sport ou d'arts, notre lycée se classe parmi les meilleurs du japon depuis plus de quinze ans. Et les médias semblent de plus en plus s'investir dans la représentation médiatique des lycéens qui laisseront la trace de leur passage dans l'histoire du japon.

- Sans doute... répondit timidement la jeune fille, qui ne voyait pas où la quadragénaire voulait en venir.

- Lisez ceci à présent. Contentez vous du premier paragraphe, il est on ne peut plus éloquent. Dit sa professeur principal en lui tendant le notoriety magazine, qui recensait les exploits lycéens et effectuait un classement des lycées. Un article était consacré à Kaijo.

- Kaijo, lut la jeune fille, le lycée inclassable ? le lycée qui a connu de grands succès ces dix dernières années, semblent être en manque d'inspiration depuis quatre ans et son changement de conseil d'administration. En manque d'inspiration, ou à bout de souffle et déjà arriéré ? c'est la question qui nous vient à l'esprit lorsqu'on songe que le lycée n'a pas gagné de compétition notable depuis trois ans, autant en matière de sport que d'art. Il faut dire que l'arrivée dans la compétition de lycées comme Rakuzan sur l'avant-scène des arts du spectacle (son équipe de basket brille déjà depuis longtemps sur l'étendard de la gloire) fait de l'ombre au lycée qui s'enorgueillit d'être le lycée prestige japonais en manière de musique. Pourtant, jamais le grand prix du Spring Art ne lui fut accordé, malgré ses nombreuses candidatures. L'an dernier, le lycée n'avait même pas présenté de candidat... de quoi s'interroger sur l'avenir de leur très appréciée option musique. Espérons que l'arrivée de Ryota Kise, de la génération miracle au sein de l'équipe de basket, redore le blason du lycée qui...

- Vous pouvez vous arrêtez là, lui commanda sa proviseur. Voyez-vous à présent quel défit nous avons à relever ?

- Euh...

- C'est ma première année en tant que proviseure ici, l'interrompit-elle. Visiblement, cette question n'en était pas une. Le conseil d'administration m'a nommé pour qu'à nouveau, Kaijo soit au plus haut dans le palmarès des meilleurs lycées nippons. Faute de quoi, des sections risquent de voir supprimer une part importante de leur budget. Pour remédier à cette éventualité, il y a urgence. Nous devons approcher à notre salle des trophées un prix si prestigieux que plus aucun magazine ne pourra remettre en question notre réputation de lycée prestigieux. Comprenez-vous l'enjeu ?

- Oui mais...

- Il a été décidé, reprit la proviseure qui s'attendait visiblement toujours aucune réponse de la part de l'adolescente, lors de notre assemblée générale, de tout miser sur notre option musique en raflant le seul prix lycéen que nitre lycée n'a jamais pu remporter.

- Le Sprint art ? demanda l'adolescente.

- Exactement Melle Jolivet. C'est pourquoi vous êtes là.

- Hein ?

- Nous voulons, ou plutôt nous exigeons que ce soit vous qui représentiez notre école. Votre oreille absolue est un atout non négligeable. De par votre expérience du club d'arts plastiques, vous avez aussi des qualités en matière de décor scénique et votre professeur de musique vous a informé que vous aviez déjà réalisé des compositions de grands talents.

- Mais, je ne peux pas...

- Vous ne comprenez pas Melle. Si vous voulez sauver l'option musique, vous n'avez le choix. »

Samy sentit alors son stresse atteindre le haut del'Everest alors qu'elle sentait le monde s'écroulait sous ses pieds.

Suite d'OS Kuroko No BasketOù les histoires vivent. Découvrez maintenant