OS 4 : un échec sur toute la ligne

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De quels cadeaux parlait-il ? Elle ne tarda pas à le découvrir. En effet, à partir du jour où elle reçut la lettre, chaque jour un cadeau somptueux arrivait comme par magie sur son bureau. Au début, cette attention la toucha. Jusqu'à ce qu'elle comprenne que cela serait comme ça jusqu'au jour du rendez-vous. Mais le plus gênant était le prix exorbitant de chaque cadeau qu'elle ne parvenait pas à chiffrer comme le bouquet de fleur de matières précieuses Fabergé, le parfum Channel, la robe Yves saint Laurent ou les huiles de massage. Même si chacun était accompagné un petit mot et d'un compliment, Alice ne pouvait pas s'empêcher d'avoir l'impression que le jeune homme achetait son amour et comblait son absence par des cadeaux. A la fin, ces cadeaux en venaient à l'exaspérer.

Aussi, le samedi, elle ramena une partie des cadeaux. Mais elle mit la robe et les bijoux offerts, à la demande expresse du garçon qui lui avait envoyé un message le matin même.

Elle fut introduite par le majordome dans la luxueuse maison. Elle fut accueillie dans l'immense séjour par la sonate au clair de lune de Beethoven et une lumière tamisée, due aux bougies qui illuminaient la pièce. Akashi était dos à elle et admirait le jardin par l'immense baie vitrée, un verre de vin à la main.

Il aperçut le reflet de la jeune femme dans la vitre et s'approcha d'elle pour l'accueillir et lui ôter son manteau et son écharpe qu'il posa négligemment sur le canapé. Puis il lui prit la main pour la faire tourner sur elle-même et l'admirer. Puis il baisa tendrement sa main, visiblement satisfait.

« Tu es magnifique.

- C'est cette robe qui est sublime, pas moi. Répondit-elle alors que le rouge lui montait aux joues, ce à quoi elle bénit la pénombre. Mais le gentleman secoua la tête.

- Cette toi qui embellis cette robe, pas l'inverse. Mais je manque à tous mes devoirs d'hôte. Que désires-tu boire ?

- La même chose que toi. Mais à peine eut-elle terminée sa phrase qu'un autre majordome, différent de celui qui l'avait accueilli, lui présenta la bouteille, remplit son verre (excellent millésime bien évidemment) et s'inclina, puis s'éclipsa après le remerciement d'Akashi. Il semblait décidément le maitre absolu de la maison. Mais à ce moment-là, elle ne savait pas encore à quel point elle avait raison.

- Dis-moi Akashi, combien d'employés as-tu exactement ?

- Je t'en prie, appelle moi Seijuro. Une vingtaine je crois, pourquoi ?

- Oh pour rien, c'est juste que je pensais qu'on serait seul...

- C'est le cas. Je leur ai à tous ou presque donné leur soirée de libre, les deux derniers finissent dans une demi-heure, et puis entre nous, je crois qu'ils sont curieux... tu es la première femme à entrer ici après tout. Mais laissons-là ces sujets sans importance et dis-moi plutôt ce que tu as pensé de mes cadeaux...

Disant cela, il l'invita à s'assoir sur le canapé blanc. Puis tandis qu'il allait chercher le plateau de hors d'œuvre, elle ne put s'empêcher de le trouver craquant voire même carrément sexy dans son jean noir, pull pourpre.

Quand il revint, il posa le plateau sur la table et s'assit près d'elle. Elle mit quelques instants à comprendre qu'il attendait une réponse à sa question.

- Tous ces cadeaux me flattent beaucoup mais...ils sont hors de prix, ça me gène...

- Ils te plaisent ?

- Oui mais...

- Alors c'est tout ce qui compte. Mais Alice l'interrompit.

- Non. Tu n'étais pas obligé de dépenser autant. C'est l'attention qui compte, pas le prix. Je préfère encore ne rien recevoir que recevoir de tels présents...

- Comme tu souhaites...j'imagine que mon prochain cadeau ne devrait pas te plaire non plus... je vais peut être pas te l'offrir du coup...

Comme l'avait prévu l'empereur, Alice devint une vraie gamine et lui sauta dessus, armée d'un des cousins du canapé. Il finit par se rendre et lui tendit une enveloppe. Elle s'empressa de l'ouvrir, s'attendant à une nouvelle invitation pour le théâtre mais stoppa net son geste. Le plus gros chèque qu'elle n'avait vu, au nom de son association en plus, était dans l'enveloppe. Elle releva la tête pour croiser Seijuro qui la regardait, une impression joyeuse sur le visage :

- Ça te plait ?

- Aka...Seijuro...c'est trop. Beaucoup beaucoup trop...

- Rien n'est trop quand on peut se le permettre.

- Comment je pourrais te remercier ?

- Je ne sais pas...prends moi dans tes bras. C'est une belle récompense non ?

Une telle demande avait l'allure d'un siège pour Alice qui se laissa néanmoins aller dans les bras du garçon qui la serra tendrement contre lui. Il aurait voulu crier victoire. Cela faisait des semaines qu'il rêvait de la tenir dans ses bras. Alors, emporté dans son élan, il l'embrassa. Surprise, Alice tenta de reculer mais il la maintint fermement contre lui. Il sentit alors quelque chose d'humide couler sur les joues d'Alice : elle pleurait. Ému devant la détresse de la jeune femme alors qu'il ne la comprenait pas, il lui caressa doucement la joue. Alice profita qu'il est brièvement relâché son emprise pour s'esquiver de ses bras et prendre ses affaires précipitamment.

Il la regarda sans esquiver un geste, perdu.

- Je suis désolé...je n'aurais pas du...

- Non tu n'aurais pas du... pour qui tu me prends ?!

- Hein ? demanda-t-il, sans comprendre ni la question, ni où elle voulait en venir, ce qui était une première pour lui.

- Tu crois qu'on peut acheter l'amour de gens avec des cadeaux ?! tu crois qu'il suffit qu'un homme que je connais à peine me signe un chèque pour que je lui tombe dans les bras ?!!

Seijuro s'approcha d'elle et lui attrapa les poignets pour la calmer et lui expliquer mais elle se débattit, se libéra et lui colla une baffe, la première de sa vie entière.

- Je ne suis pas une pute c'est clair ?!!! »

Elle partit en claquant la porte. Se frottant la joue, Akashi regarda au dessus de la cheminée. Dans le miroir qui y était accroché, deux yeux vairons lui renvoyèrent son sourire. Personne n'échappait à l'empereur, ni à ses ordres. Et en cet instant comme depuis qu'il avait échappé à son poing devant la machine à café, sa seule et unique volonté était qu'Alice soit sienne, peu lui en importait le prix.

Suite d'OS Kuroko No BasketOù les histoires vivent. Découvrez maintenant