OS 4: Défouloir

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Dans les jours qui suivirent, Samy fut la plus grande boule de nerfs que le lycée Kaijo ait jamais connu. Le stresse de devoir rendre son projet le surlendemain et courir toute la journée entre les salles de cours et les petites pièces isolées pour éviter Kise était au-delà de ce que la jeune fille pouvait physiquement supporter. Quant au pauvre Kise, il ne comprenait pas ce changement soudain d'attitude de la jeune fille envers lui et semblait de plus en plus convaincu qu'elle lui reprochait toujours leur plongeon dans la piscine et le sot de poisson sur la tête. Le second problème du jeune homme, c'est que la seule personne à qui il pouvait se confier au lycée était son capitaine et que ce dernier était connu pour son incapacité à parler à la gente féminine. Par conséquent, chaque fois qu'il tentait d'aborder la question auprès de son capitaine, ce dernier le frappait et l'envoyait faire des pompes, heureux de ne pas avoir à avouer à un simple seconde que ce dernier avait une vie sentimentale beaucoup plus palpitante que lui. Aussi Kise se résolva-t-il à appeler Kuroko pour lui demandait conseil. Ce dernier fut particulièrement surpris de la demande exiguë du jeune homme. En effet depuis le collège toute la génération miracle avait reconnu les capacités de Kise en matière de fille, et c'était vers lui ou momoï que tous se tournaient en cas de problème. Il faut dire aussi que le choix de conseiller était restreint étant donné que Morasikibara trouvait les filles nulles, Midorima leur préférait ses études, Aominé leur poitrine, Akashi intimidait les jeunes filles qui l'admiraient que de loin la plupart du temps, n'osant même pas l'approcher et enfin Kuroko était tellement transparent que personne n'avait jamais eu l'idée de venir le voir. Mais Kuroko, par sa discrétion, avait souvent été le confident des collégiennes, et plus particulièrement quand ces dernières avaient une passion pour la génération miracle.

Aussi Kuroko conseilla-t-il à Kise d'aller voir la jeune fille quand celle-ci serait moins stressée ou de trouver un moyen pour l'aider à décompresser. Il ajouta enfin avec son flegme habituel que Kise était un incommensurable idiot pour avoir fait une blague aussi immature et stupide. A la suite de cette courte mais nécessaire conversation téléphonique, Kise se sentait perdu : aider Samy à décompresser ? Mais comment ? Au collège, c'était Akashi qui parvenait à contenir les émotions, essentiellement le stresse de Samy, et inversement. Mais lui ? Il ne connaissait qu'un seul moyen de décompresser, faire du basket jusqu'à ce que mort s'en suive. Il dut cependant s'avouer que le basket constituait pour lui le remède miracle à tous les maux du monde : un peu de blues ? Basket ! Une envie de frapper quelqu'un ? Basket ! Une menace de guerre nucléaire ? Basket ! Une trop grande impatience ? Basket ! Un tsunami ? Basket ! Une troisième guerre mondiale ? Basket ! Oui, aux yeux du mannequin, le basket pouvait tout résoudre. C'est alors que Kise eut l'illumination de sa vie. Il allait convaincre Samy de jouer au basket.

Le soir venu, Kise, au lieu d'aller s'entrainer comme il le faisait chaque soir, décida d'aller observer Samy dans l'atelier. A vrai dire, c'était une première pour lui car avant ce soir, jamais il n'avait espionné une fille. Il se posta sur le toit d'un petit entrepôt mitoyen à l'atelier où travaillait la jeune fille et qui donnait sur les hautes fenêtres de ce dernier. Assisse en tailleurs au milieu de la pièce, Samy, les bras croisés et recouverte de peinture de la tête au pied, tournait la tête dans tous les angles, à la recherche d'inspiration. Devant elle il n'y avait qu'une immense toile à moitié blanche, l'autre étant couverte de couches de peinture dans les nuances de rouges, oranges, blancs et jaunes. Tout cela formait un dégradé qui donnait une impression de profondeur qui lui semble assez réussi, même si le basketteur n'y connaissait strictement rien en peinture. Il remarqua cependant que les doigts de la jeune femme étaient à présent crispés sur son pinceau. Il se leva, redescendit de son perchoir, fit le tour de l'atelier et entra. L'odeur des peintures le saisit et il se demanda s'il ne préférait pas les vestiaires empestant la sueur à celle de l'acrylique. Il sourit à la jeune fille qui le regardait avec des yeux ronds comme des billes, étonnée de le voir là. Cela dit, le basketteur ne s'y connaissait pas assez en fille pour remarquer la gêne de la jeune fille lorsqu'elle lui demanda ce qu'il faisait là.

Suite d'OS Kuroko No BasketOù les histoires vivent. Découvrez maintenant