OS 18: ensemble?

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Samy avait la bouche sèche. Il se tenait devant elle. En chair et en os. Pas en rêve. C'était bien Kise qui se tenait devant elle. Il n'avait pas tellement changé en deux ans. Il avait remplacé son anneau par une simple boucle d'oreille et avait laissé ses cheveux repousser depuis qu'elle l'avait aperçu de loin au match contre cette équipe américaine. A part ça il avait toujours le même sourire et toujours le même physique de mannequin. A croire que deux ans sans basket n'avaient pas affecté la musculature du mannequin. Ce dernier élément mit le feu à ses hormones tandis qu'elle ne pouvait s'échapper de détailler cette parcelle du corps du blond. Avait-il toujours été aussi sexy en jean, pull et basket ? Samy en doutait. Ou alors c'était la solitude qui commençait vraiment de peser sur son envie de se jeter sur le garçon. Toujours était-il qu'elle le trouvait irrésistible avec son visage qui semblait attendre la réaction de la jeune compositrice. Le problème étant que le cerveau de Samy avait beugué car elle n'avait pas anticipé que son cœur s'arrête de battre à la vue de son premier amour. Et surement unique amour pour l'instant. Les problèmes qu'elle avait rencontrés ces deux dernières années avaient accaparé ses forces et, même si elle avait eu quelques aventures, elle n'avait eu aucune relation sérieuse. Mais elle pensait avoir oublié Kise, l'avoir laissé dans un coin de sa tête, celui des bons souvenirs... mais maintenant qu'elle le voyait en chair et en os, ce à quoi elle s'attendait le moins s'était produit : elle craquait à nouveau pour le garçon...

Après cette introspection, elle se décida finalement à s'approcher de lui. Elle s'arrêta devant lui.

« Alors ça y est, tu es rentrée ? dit-elle en se guillotinant intérieurement pour cette nullissime entrée en matière.

- Oui, hier...

- Et tu restes dans le coin ?

- Oui, je vais assurer les liaisons internes pour une compagnie de vol locale. Et toi ? tu es maman ? j'ai rencontré ta fille... je ne savais pas que tu t'étais mise en ménage...

- Akashi m'a prévenu que tu étais passé à l'école... mais c'est plus difficile que ça... Lou n'est pas ma fille biologique.

- Tu l'as adoptée ? mais... pourtant... elle te ressemble comme deux gouttes d'eau...

La jeune fille soupira et invita le jeune homme à la suivre, au fond d'elle angoissée de devoir à nouveau raconter son histoire. Ils s'installèrent au bout du couloir, qui, en forme de bulle, offrait un petit boudoir où attendait du café fumant. Samy tendit sa tasse à Kise avant de boire une gorgée, un peu perdue dans ses pensées qu'elle essayait de rassembler, les yeux plongés dans sa tasse. Enfin, elle leva les yeux vers lui et prit une grande inspiration.

- Louise est ma nièce, la fille de ma sœur Marie. C'est ma filleule. Mais Marie est décédée six mois environ après ton départ dans un accident de voiture. Un criminel en fuite, qui était apparemment recherché par la police, l'a renversé un soir alors qu'elle venait chercher sa fille, que Seijuro et moi avions gardée pour la soirée. Nous n'avons jamais connu l'identité de ce type, malgré une lutte acharnée avec la justice pendant plusieurs mois. Comme Lou est née d'un père inconnu, c'est à moi qu'on en a confié la garde. Lou avait environ deux ans à l'époque. Depuis, je m'occupe d'elle...

- Je vois... c'était donc ça les histoires compliquées de ta vie personnelle auquel le journaliste faisait allusion hier soir... mais tu l'élèves seule ?

- Si t'as question est : est-ce que j'ai un compagnon ? la réponse est non. Seijuro m'aide à l'élever, il est formidable avec elle. Et a été formidable à la mort de Marie, alors que je me retrouvais seule. Ma famille est rentrée en France pour inhumer ma sœur. Ma mère n'a pas pu repartir... elle était désespérée de ne pouvoir venir sur la tombe que sa fille tous les jours pour se recueillir... alors mes parents sont restés en France. Et mes frères et sœurs aussi. Moi, j'ai refusé, je ne voulais pas abandonner mon spectacle. Et Marie n'aurait jamais accepté que sa fille soit élevée loin de son pays natal. Et je ne voulais pas laisser Seijuro seul. Je sais de cette question de déménagement l'a ébranlé. Il a eu peur que l'on mette une croix sur toute notre vie ici, lui y compris vu qu'il ne peut quitter le Japon. Et puis je voulais suivre l'enquête et les démarches administratives à régler, autant au niveau de la succession des parts de Marie dans l'entreprise familiale que celle de l'adoption ou de la vente de ses biens qui étaient monstrueuses... ensuite j'ai acheté cette maison et nous nous sommes installés ici... alors tu vois, ces deux dernières années n'ont pas été très propices à une histoire sérieuse... mais assez parlé de ces histoires douloureuses ! dis-moi plutôt ce que toi tu deviens. Dans quel pays as-tu voyagé ces deux dernières années ?

- Oh eh bien... les pays occidentaux principalement : les États-Unis, l'Europe. Et puis la Chine, Taïwan, l'Indonésie...

- Mais c'est super tout ça ! j'imagine que tu n'as pas eu le temps de visiter...

- Pendant mes vacances, j'ai beaucoup fait l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni, l'Australie aussi...

- Jamais la France ?

- Je n'y jamais séjourné plus de trois jours, c'était peu propice au tourisme...

- Quel honte ! tu dois absolument visité la France !!

- Tu connais un bon guide ?

- Moi-même !

- Alors je prends...

- Ta copine ne va pas être jalouse ?

- Samy...

- Oui ? demanda-t-elle, quelque peu hésitante, soudain nerveuse, alors, que, comme à chaque fois qu'elle se sentait gênée, sa maladresse la rattrapait et que sa tasse se renversait.

Mais alors qu'elle se penchait sur le tapis pour la ramasser, une main douce se posa sur la sienne et ses yeux tombèrent dans ceux de Kise lorsqu'elle leva la tête.

- Samy, si je suis là, c'est précisément que je veux que ce soit toi ma copine.

Samy sursauta et se leva d'un coup, complètement paniquée et alors qu'elle projetait de briser la fenêtre pour se jeter dans le vide, la seule issue envisageable, les lèvres de Kise sur les siennes l'en dissuadèrent.

Complètement sous le charme du jeune homme, la jeune fille prit sa main et l'emmena dans sa chambre. Elle ne ramassa même pas la tasse de café, abandonnée sur le tapis.

Suite d'OS Kuroko No BasketOù les histoires vivent. Découvrez maintenant