Un mois après cette journée, personne n'aurait cru qu'elle ait pu avoir lieu, particulièrement les deux principaux concernés. Avril et la rentrée avaient frappé cette idylle naissante et fragile d'un véritable coup de tonnerre et l'avaient brisée. En effet, dès le premier jour, Kise apprit la suppression d'une grande partie du budget dédié au basket et donc que Kaijo n'avait qu'une infime chance de se qualifier pour l'interhigh et la winter cup puisque leur parquet ne fut pas entretenu, leur matériel de musculation revendu en grande partie, leur stage d'été supprimé, des entrainements en présence du coach annulés puisque le lycée refusait de payer ces heures ci. Et le coach ne pouvait pas venir gratuitement à cause des assurances. Découragés, beaucoup de jeunes recrues, pourtant prometteuses, renoncèrent à s'inscrire ce qui réduisit leur effectif à à peine un cinq majeur et trois remplaçants... Enfin, ils se retrouvèrent à jouer sur des demi terrains car une grande partie du gymnase fut alloué au stockage des décors, des costumes et autres besoins logistiques du projet spring art.
Personne n'avait jamais vu Kise aussi performant. Ce dernier défoulait sa frustration et sa colère sur le terrain, et était inarrêtable. Leur match en visiteur à Seirin se solda par un échec cuisant, surtout du à l'exclusion de l'ancien membre de la génération des miracles dès le premier quart temps, à la suite de cinq fautes. Il était méconnaissable. Kagami et Kuroko n'en croyaient pas leurs yeux. À la fin de la rencontre, ils comprirent l'ampleur du problème quand ils le virent s'éloigner en s'engueulant de manière particulièrement virulente avec Samy, venue l'attendre.
Kuroko comprit que se n'était pas prêt de s'arranger lorsqu'il croisa le regard de Samy. C'était le même que celui qu'elle avait à Teiko, après sa dispute avec le blond et qu'elle ne cesse –pour un temps du moins mais elle ne le savait pas encore- tout contact avec la génération des miracles à l'exception de Kuroko et dans une autre mesure, Akashi.
*
C'était quelques jours après la fin de la dernière victoire de la génération des miracles au championnat collégial et que Kuroko n'est quitté le club. Samy rasait les murs pour éviter de se faire écraser par les fans de Kise qui couraient partout à la recherche du mannequin pour lui faire signer le dernier magazine dans lequel il était paru. Elle était occupée à s'énerver après le cadenas de son casier lorsque qu'un parfum qu'elle reconnut comme celui du basketteur aux yeux d'ambre derrière elle. Elle se tourna et croisa les bras sur la poitrine en soupira.
« Qu'est-ce que tu veux ? marmonna-t-elle.
- Bah... d'abord prendre de tes nouvelles, savoir pourquoi tu m'évites depuis une semaine et savoir si tu n'as pas oublié notre déjeun... »
Mais la fin de cette phrase et par conséquent la réponse emplie de colère de Samy furent interrompues par l'arrivée d'une quinzaine d'admiratrices qui voulaient prendre des selfies. Samy leva les yeux au ciel et s'éloigna. Elle venait à peine de passer l'angle du couloir qu'elle reçut un SMS. Le blond l'attendait dans la salle de musique pendant l'heure du déjeuner.
Elle s'y rendit à contre cœur et l'attendit suffisamment longtemps pour en arriver à se demander s'il ne s'était pas moqué d'elle. Elle s'apprêtait à partir lorsqu'il pénétra dans la pièce.
« J'ai été retenu par mes fans, je suis désolé.
- J'allais partir. Les cours reprennent dans un quart d'heure. Je n'aurai pas le temps de manger.
- Hey minute ! dit-il en la retenant par le bras. Pourquoi tu cherches encore à m'éviter ? tu crois que je n'ai pas remarqué ?
- Pour être honnête, j'ai du mal à te reconnaitre ces derniers temps... tu as changé.
- Ah toi aussi tu trouves ? c'est vrai que j'ai embelli...
- Pas ça crétin. Non, question modestie, rien n'a changé. Mais je te trouve plus dur qu'avant avec tes adversaires...
- Ce n'est pas de ma faute s'ils sont nuls... le basket, c'est censé être amusant... alors quand tes adversaires rendent ça ennuyeux, il faut trouver un moyen de se divertir.
- À leur détriment ? le sport est guidé par le respect de l'autre, le partage... la victoire n'est que secondaire.
- N'importe quoi ! ce qui compte, c'est d'être le meilleur ! pour gagner !
- Quelque soit le prix ? et quand bien même, être le meilleur, ça ne suppose pas d'humilier ceux qui sont moins bons et qui font de leur mieux.
- Alors qu'on empêche les nuls de jouer !
- Quoi ?! et le plaisir de jouer alors ?!
- Seule la victoire compte.
- Et pour obtenir la victoire, il faut nécessairement être abject avec ses adversaires, quitte à décevoir et manquer aux promesses de ses coéquipiers... en supposant que ce mot est alors un sens pour toi.
- De quoi tu parles ?
- Du petit jeu de votre équipe pendant la dernière finale, alors que vous saviez parfaitement que l'ami d'enfance de Kuroko jouait en face de vous...
- Il faut savoir ce qu'on veut dans la vie.
- Et toi tu veux quoi ?
- Gagner.
- Si gagner s'accompagne de l'humiliation de ton adversaire, tu ne vaux pas mieux que celui que tu as remplacé au sein de cette équipe.
- Attend, tu me compares à Shōgo Haizaki là ?
- Parfaitement ! vous êtes tous deux d'immondes salopards ! »
Un long silence suivit cette phrase avant que Kise n'ajoute un « dans ce cas, on s'est tout dit » et ne quitte la pièce.
*
Elle regarda Kise s'éloignait du lycée Seirin, les larmes aux yeux et baissa la tête. Il ne voulait rien entendre à ses arguments. Elle avait beau lui expliquer qu'elle avait tout fait pour baisser les couts du spectacle, la direction refusait tout nette.
Le spectacle fut joué en octobre, alors que Kaijos'était fait éliminé à l'interhigh dès les premiers tours et tentait tant bienque mal de se maintenir à flots, en vain. Il fallut que Samy appellesecrètement l'ancien capitaine de Kaijo, devenu capitaine de l'équipe de lameilleure université de Tokyo pour ramener le blond à la raison. Mais celan'empêcha pas leur relation de se dégrader et fin Novembre, ils nes'adressaient presque plus la parole sauf pour se disputer, en grande partie àcause de la nouvelle petite amie du mannequin qui faisait de la vie de lamusicienne un enfer. Mi décembre, alors que Rakuzan gagnait la winter cup, Samyremportait une nouvelle fois le spring art et entrait dans les annales enproposant un spectacle avec les couts les plus bas jamais vus dans lacompétition. Conformément aux exigences de la franco-japonaise, l'intégralitédes économies revint au club de basket. Cela contribua à améliorer sesrelations avec le basketteur qui fut nommé capitaine l'année suivante à sagrande surprise d'ailleurs, puisqu'il était le premier à reconnaitre qu'ils'était conduit comme un enfoiré lors de son année de première. Pour serattraper, il ne fit rien de moins que d'amener son équipe à la victoire del'interhigh, échouant de peu à la winter cup. À la fin de la terminale, Samy etRyota s'évitaient, nerveux et gênés chaque fois que leur regard se croisait.Malgré tout, ils étaient toujours irrémédiablement attirés l'un par l'autre.
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Suite d'OS Kuroko No Basket
General FictionSamy : 16 ans, issue d'une famille européenne installée au Japon depuis de nombreuses années, elle est la voisine, amie d'enfance et confidente d'Akashi. La recherche de l'excellence dans tout ce qu'ils entreprennent est leur principal point commun...