C'était le jour de la remise des diplômes des terminales et tout le lycée était en effervescence. Samy tournait en rond dans un coin désert de la cours du lycée. Encore une fois, il était en retard, sans doute retenu par ses fans. Pourtant, elle lui avait précisé que c'était important et qu'elle n'avait pas beaucoup de temps non plus puisque c'était elle que le lycée avait choisi pour le discours de fin d'année. Après tout, elle avait terminé première aux examens et remporter trois fois le spring art (en terminale aussi elle l'avait remporté mais elle ne serait plus au lycée pour la mise en scène et avait donc renoncée à son prix) plaçant son lycée dans les tops du palmarès national, renforcé par les titres de Kise au basket.
« Désolé, Chio ne voulait pas me lâcher, j'ai du fuir par la fenêtre des toilettes » dit soudain une voix derrière elle.
Samy sursauta et se retourna vers le blond. Pourquoi avait-elle la désagréable impression qu'il était encore plus sexy que lorsqu'ils sortaient ensemble ? Cette garce de Chio avait décidément bien de la chance. La dénommée Chio (que Samy surnommait chiottes ou chiante selon l'humeur) sortait avec le mannequin depuis environ huit mois et considérait qu'une seconde sans embrasser Kise était une seconde perdue. D'ailleurs, elle avait vite compris que Samy n'avait pas définitivement tourné la page avec le blond et passer l'année à faire des crises chaque que les deux adolescents étaient à moins de dix mètres l'un de l'autre ou se jetaient des regards en coin qu'elle surprenait.
*
Il y avait ainsi eu plusieurs exemples récurrents de ce genre au fil de l'année :
Lors d'une séance de sport où les élèves de leur classe faisaient basket, Samy marqua un remarquable panier. Elle ne put s'empêcher de jeter un regard complice à Kise qui attendait avec les garçons sur la touche pour jouer pour le remercier de lui avoir appris à marquer, ce à quoi le jeune homme répondit d'un clin d'œil. Malheureusement pour leur tranquillité, Chio surprit leur échange silencieux et un quart d'heure plus tard, Samy était à l'infirmerie avec de la glace sur la cheville et une entorse après que la jalouse lui ait accidentellement fait un croche patte. Et comme sa copine ne voulait pas le lâcher, le mannequin ne put que lui envoyer des fleurs par l'intermédiaire d'un premier année timide. Sans même lire la carte, Samy sut en voyant les fleurs. Qui d'autre au monde lui aurait envoyé des jonquilles cueillies dans un parc près de là et emballées dans le journal du lycée ?
Il y eu aussi cette fois où Samy fut malade et donc incapable de venir en cours. Le soir pourtant, alors qu'elle était seule chez elle (sa famille dinait avec leur voisin et son remarquable fils), elle eut la surprise de voir débarquer le blond camouflé sous une casquette de baseball et des lunettes de soleil. Il lui sourit et entra triomphalement dans la maison de la jeune fille en lui tendant un paquet de feuilles : il lui avait rapporté les cours qu'elle avait manqué. Elle grimaça : le blond n'était pas connu pour son assiduité scolaire. Pourtant elle fut agréablement surprise : il semblait avoir pris ses notes sérieusement et pas une seule formule de maths ne semblait manquer. Elle le remercia vivement mais comme il tardait à s'en aller, elle lui demanda ce qu'il se passait. Il lui répondit, penaud : « j'ai tout noté mais... j'ai rien compris... tu pourras m'expliquer ? ». Elle éclata de rire et lui promis de l'aider pour le remercier. Malgré tout, en partant, le baiser qu'il posa tendrement sur sa joue la rendit plus rouge et lui donna plus chaud que la fièvre ne pourrait jamais le faire.
Une semaine plus tard, Samy attendit Kise devant les vestiaires après son entrainement soulagée d'ainsi échapper à la fureur de Chio. En effet, le capitaine de Kaijo était intraitable sur un point : sa copine lui devait pas se mêler de basket, ni à ses entrainements, ni de son équipe. Ainsi, ils se retrouvèrent seuls. Samy lui tendit des fiches de révisions détaillées ainsi qu'une nouvelle paire de basket pour le remercier. Il sourit comme un gamin ouvrant ses paquets de noël : Samy le connaissait décidément bien : elle connaissait sa pointure, ses gouts et avait parfaitement tapé dans le mil par rapport à l'horrible écharpe qui grattait offerte par Chio et qu'elle lui obligeait à porter. Il la remercia vivement et ils échangèrent un regard complice, puis gêné. Le regard de l'autre les avait charmés. Sur un coup de folie, elle l'embrassa. Rapidement, un bref contact du bout des lèvres avant de fuir en courant mais il saisit sa main et l'attira contre son torse pour la serrer dans ses bras. Elle rit et il lui jeta un regard interrogateur. Elle se contenta de désigner les gouttelettes qui dégringolaient de ses cheveux mouillés et venaient chatouiller le cou de la jeune fille. Il sourit, rassuré et l'embrassa passionnément. Elle lui manquait et il ne venait que de se l'avouer. Ils sortirent du lycée environ une heure plus tard, après une conversation charnelle qui se passait de mots, main dans la main. Samy s'arrêta lorsqu'elle vit que Chio attendait toujours Kise devant le lycée, dans le froid. Le blond soupira et Samy lui dit un simple « c'était notre dernière bêtise » et s'éloigna, heureuse que Chio ne les ait pas encore vu. Kise resta silencieux en raccompagnant Chio chez elle et se rendit à l'évidence. Samy avait raison, ils avaient passé l'âge de telles bêtises. Mais il eut du mal à envisager ce souvenir comme le point final de sa relation avec la musicienne. Pourtant, sa relation avec Chio n'alla jamais plus loin que des baisers en public. En privé, elle l'exécrait. Pourtant, il ne rompit pas. Intérieurement, il était beaucoup trop heureux de se chamailler avec Samy à propos de la jeune fille et de voir sa parfaite mauvaise foi qui refusait de reconnaitre qu'elle crevait de jalousie.
*
Samy revint à la réalité en se rendant compte que le blond attendait toujours la réponse à sa question.
« Pourquoi tu tenais absolument à me voir ? Mon corps de rêve te manque ?
- Non crétin, dit-elle en levant les yeux au ciel bien qu'elle rougit légèrement, je voulais simplement te rendre ça.
Elle lui tendit un sac. Intrigué, il en sortit sa veste de basket, celle qu'il n'avait jamais récupéré ni réclamé à la suite de leur plongeon dans la piscine. Il la regarda sans comprendre :
- Pourquoi tu me la rends ?
- Chio est venue me voir plusieurs fois pour que je la lui donne mais j'ai prétendu l'avoir perdu... en réalité, je ne voulais pas m'en séparer... mais maintenant, ça n'a plus vraiment de sens que ce soit moi qui l'ait... alors tiens, comme ça tu pourras lui donner.
- Garde là.
Samy la regarda avec des yeux ronds. Il la regarda dans les yeux.
- C'est que ce soit elle qui ait cette veste qui n'a pas de sens. Elle ne représente rien pour elle alors que pour nous, c'est un tas de souvenirs. Alors s'il te plait, garde-la. En plus, si elle l'obtient finalement, je n'ai pas finit d'en entendre parler et je ne suis pas d'humeur à supporter son triomphe.
- Pas d'humeur ? qu'est ce qu'il y a ?
- C'est la fin du lycée... finit les compétitions contre Kagami, Kuroko et les autres... et puis...
- Oui ?
- On ne se reverra plus...
- Sans doute oui, mais la fin d'une époque marque le début d'une autre pas vrai ? j'espère que tu réussiras ryot...Kise, sincèrement. Bon courage pour la suite. Elle l'embrassa sur la joue et s'éloigna. Avant de disparaitre à l'angle du mur, elle se tourna vers lui une dernière fois : et encore merci pour la veste.
- De rien » sourit-il avant de rejoindre à son tour la salle où avait lieu la cérémonie.
À quelques mètres de là, Seijuro, venu assister à la remise à l'invitation des Jolivet, sortit de derrière l'arbre d'où il avait entendu leur conversation et sourit. Un jour, il trouverait un moyen de remettre ces deux là ensemble.
PS: merci beaucoup à ceux/celles qui ont eu la gentillesse de voter pour cette fiction! j'espère qu'elle vous plait. à la prochaine!
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Suite d'OS Kuroko No Basket
Ficção GeralSamy : 16 ans, issue d'une famille européenne installée au Japon depuis de nombreuses années, elle est la voisine, amie d'enfance et confidente d'Akashi. La recherche de l'excellence dans tout ce qu'ils entreprennent est leur principal point commun...