OS 3 : premier rencart

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La semaine suivante, comme l'avait prévu Alice, Lou sortit de l'hôpital. Une fois chez elle, elle fut chouchoutée par ses parents : ils formaient une famille soudée. Tout cet amour faisait d'ailleurs envie aux autres membres célibataires de la génération miracle. Et Seijuro n'échappait pas à la règle. Il faut dire que le visage de la belle Alice l'accompagnait partout et ne quittait jamais ses pensées. Ils s'étaient souvent revus à l'hôpital mais presque jamais en tête en tête. Et ce petit manège dura quelques semaines encore.

Mais depuis sa conversation avec Samy la veille au soir en rentrant de chez Kagami, il avait décidé d'agir.

Le samedi suivant, Alice, en arrivant dans son bureau, eut la surprise d'y trouver un merveilleux bouquet d'iris blancs et bleus accompagné d'une enveloppe. Curieuse, elle l'ouvrit pour trouver un simple mot:

« J'espère vous voir à mon bras ce soir, 20h30, dans le grand hall de l'opéra de Tokyo.

Seijuro Akashi.

PS : ne vous inquiétez pas, je me suis arrangé pour que vous ayez le temps de repasser chez vous avant. »

La jeune femme relut l'invitation plusieurs fois, aussi surprise qu'enjouée : même si elle était à peu près sûre que l'oncle de Lou avait un faible pour elle, elle ne pensait pas que le jeune homme lui ferait la cours en bonne et due forme. Mais elle devait reconnaitre que Seijuro Akashi, malgré son côté mystérieux voire inquiétant, était à son gout.

Pourtant, lorsqu'elle rentra chez elle pour se préparer, elle tomba des nues. Dans sa boite aux lettres, elle trouva une élégante boite fermée par un ruban de satin. Impatiente, elle se dépêcha de rejoindre son loft, envoya valser ses chaussures qui lui faisaient mal aux pieds, puis courut pieds nus sur son tapis moelleux jusqu'à son canapé. Elle se servit un verre de vin et défit le nœud. Dans une enveloppe à l'intérieur de la boite, elle trouva un iris blanc et bleu. Et dans la boite, une merveilleuse robe de gala, la plus somptueuse qu'elle n'avait jamais vu. Elle était accompagnée d'une paire de chaussures. La carte, cette fois ci, indiquait :

« Je ne pense pas m'être trompé en choisissant le bleu, cette couleur vous va à ravir. »

Ravie, elle l'essaya et dut à nouveau reconnaitre qu'Akashi ne s'était pas trompé. La taille était parfaite. Sauf que deux choses clochaient : la première, comment avait-il pu connaitre les mensurations et la pointure de la docteure ? La seconde : comment connaissait-il son adresse ?

Le soir venu lorsqu'elle entra dans le grand hall de l'opéra, il était un peu plus de huit heures et quart. Elle s'émerveilla devant le somptueux décor du hall. Ou bien était-ce le jeune homme en costard cravate et cheveux rouges qui l'attendait, un iris à la main. Elle s'approcha de lui, il la détailla, lui sourit, la complimenta (elle rougit malgré elle : Seijuro avait décidément beaucoup de charme) avant de piquer la fleur dans la couronne de tresses qui ordonnait sa chevelure.

« J'espérais vous voir sans queue de cheval ce soir.

- On pourrait peut-être se tutoyer non ?

Il la regarda intensément et Alice se sentit examinée au laser. Il sourit.

- Tes désirs sont des ordres.

Il lui offrit son bras qu'elle accepta avec plaisir et ils montèrent à l'étage. Évidemment, ils étaient au balcon. Alice se demanda comment il avait pu avoir des places alors que tout était complet depuis deux semaines. Et d'abord, comment avait-il su qu'Andromaque était sa pièce préférée ? Décidément, elle allait de surprise en surprise. Mais elle se demanda aussi s'il n'avait pas déjà prévu cette sortie il y a longtemps et que son accompagnatrice initiale s'était désistée, d'où le fait que ce soit maintenant elle au bras du garçon. Mais encore une fois, celui-ci sembla lire dans ses pensées :

- Ne vous...ne t'inquiète pas, tu es la seule qui occupe mes pensées.

La jeune femme s'arrêta au milieu des marches.

- Comment tu arrives à faire ça ?

Seijuro eut un sourire mystérieux.

- Je te l'ai déjà dit... je peux lire en toi. »

Alice déglutit : ce mec était carrément effrayant. Alors pourquoi elle était autant attirée par lui ?

Seijuro était vraiment de la vieille école en ce qui concernait l'art de draguer. Mais Alice n'avait rien contre. Sentir qu'elle occupait toutes les pensées et était le centre de toutes les attentions du plus jeune PDG de l'archipel nippone était on ne peut plus flatteur. D'ailleurs, au vu de tous les regards que leur lançaient les jeunes filles à marier de la bonne société japonaise, elle n'était pas la seule à le penser. Ils mirent d'ailleurs un certain moment à venir s'assoir puisque nombreux étaient ceux qui se pressaient pour saluer l'héritier de l'empire Akashi. Nombreux aussi furent ceux qui tentèrent d'engager la conversation avec lui mais il déclina poliment. Il comptait bien consacrer toute sa soirée à son invitée. Et dans ce but, il avait fait privatiser la loge. D'ailleurs, cette loge lui appartenait ou tout moins il en était un locataire régulier. A l'intérieur, il lui présenta bien entendu sa chaise et lui proposa une coupe de champagne. La pièce était merveilleuse, et la musique, écrite par la compositrice de renom Jolivet était inédite pour l'occasion.

A l'entracte, ils discutèrent simplement, naturellement. Akashi parlait peu, écoutait beaucoup et Alice, à l'aise, se sentait bien auprès de cette oreille attentive, elle qui avait l'habitude de supporter les plaintes de ses patients. Et le regard particulièrement attentionné et plein de douceur qui lui lançait le jeune homme faisait mystérieusement bondir son cœur.

En sortant de l'opéra, Alice avait des étoiles plein les yeux, mais elle n'arrivait pas à savoir si c'était à cause de la pièce de théâtre ou du jeune homme dont elle avait osé prendre la main à la fin de la pièce. Jeune homme qui avait serré sa main et même entrecroisé leurs doigts.

Alice poussa un soupire de bien être : oui, une chose était sure, elle avait très envie de revoir Seijuro.

C'est ailleurs pour cette raison que les deux semaines suivantes, chaque fois qu'elle entrait dans son bureau et regardait sa boite aux lettres, elle ne pouvait s'empêcher d'espérer y voir les précieuses enveloppes signées de la main de Seijuro. Mais c'est finalement après deux semaines, alors qu'elle commençait à croire qu'elle avait rêvé leur complicité et les yeux tendres du garçon lorsqu'il la regardait qu'une nouvelle lettre fut déposée dans son bureau, accompagnée d'un bouquet de camélias rouges. Décidément, il s'y connaissait en théâtre mais comment pouvait-il su qu'elle aimait beaucoup la dame aux camélias ? Incapable d'attendre plus longtemps, Alice s'empressa de déchirer l'enveloppe pour lire le nouveau mot.

« J'aimerais beaucoup te montrer quelques livres que j'ai chez moi. Que dirais-tu de samedi 16 ?

J'ai malheureusement du m'absenter pour la semaine de Tokyo, je te laisse donc mon numéro personnel pour que tu puisses me confirmer ce nouveau rendez-vous : [numéro de téléphone]

Tendrement,

Seijuro

PS : j'espère que tu n'as rien contre les modestes présents. »

Sautant de joie, Alice ne put s'empêcher de comparer ces deux messages : il la tutoyait, ce qui était normal puisqu'elle le lui avait demandé mais ça ne l'empêchait pas d'être heureuse en lisant et relisant le message. Ensuite, il l'avait signé de son prénom et surtout, il avait indiqué « tendrement », de quoi ravir le cœur depuis longtemps malheureux d'Alice.

Mais une question la travaillait : de quels cadeaux parlait-il ?

Suite d'OS Kuroko No BasketOù les histoires vivent. Découvrez maintenant