Ils avaient gagné le tournoi sans réel difficulté, ni réel adversaire d'ailleurs. Seule une équipe avait pu leur tenir tête, et elle était composée de trois collégiennes qui entreraient au lycée à la rentrée. D'ailleurs, après leur match, deux décidèrent de venir à Shutoku. Tout cela était de bons augures pour les futurs championnats, surtout que c'était, selon Midorima, le jour chance des verseaux. Or Julia était du 11 juin.
Pour célébrer leur victoire, ils réussirent à trainer Midorima –sous peine de détruire son objet chanceux du jour (une figurine de la fée clochette en verre)- dans un restaurant italien où le défi fut bien évidemment de manger ses spaghettis sans s'en foutre de partout. Suite à cela, le champion des trois points rentra chez lui tandis que les deux adolescents se décidaient pour un bowling. Il faut dire que Midorima s'était vite senti excédé face au caractère identique de ses camarades qui, de ce point de vue là se complétaient parfaitement. Aussi, c'est dans les rires que les deux nouveaux amis se séparèrent ce jour là. Ils se virent régulièrement pendant les vacances, principalement pour jouer au basket et, à la rentrée, ils étaient devenus inséparables.
Mais cette rentrée signait aussi la reprise des ennuis pour celle qui était désormais officiellement la capitaine de l'équipe féminine de Shutoku. En effet, si les nouvelles venues lui accordèrent leur confiance sans problème, ce fut une autre paire de manches pour les premières et terminales. Le mois d'avril fut ainsi le pire qu'ait jamais connu la jeune basketteuse. Ses affaires de cours disparaissaient des vestiaires, ses affaires de sport réapparaissaient dans les toilettes complètement trempées et, lors des entrainements, les tactiques de jeu étaient systématiquement ruinées. Le coach, qui désirait que Julia réussisse à s'intégrer et se faire accepter seule, sans son intervention, laisser faire et assistait à tout ça de loin. Cela dit, malgré tout ce qu'on lui faisait subir, la capitaine tenait bon. Elle ne voulait rien lâcher. Passer toute sa scolarité dans des académies avait forgé son caractère : un caractère où abandonner et renoncer ne faisaient pas parti du vocabulaire. Et, sous ses rires et sa bonne humeur incessants se cachaient un sang froid à toute épreuve et une capacité incroyable à cacher tout ce qui pouvait l'atteindre de près ou de loin. Cela dit, cette situation qui la tourmentait n'échappait pas à Takao qui commençait à bien la connaitre. Fin avril, il trouva même la jeune fille en larmes dans les vestiaires et, pour la consoler, lui offrit ses bras pour un câlin, son épaule pour pleurer et un chocolat bourré de chantilly pour le moral de la jeune basketteuse qui remonta en flèche. Mais, mieux que tout ça, il lui offrit une idée. Une idée géniale.
Le lendemain, Julia ne vint pas à l'entrainement et, le lendemain, elle proposa un marché à la terminale qui s'imposait comme la leader des joueuses contre sa nomination. Le marché était on ne peut simple : elle serait capitaine jusqu'au prochain match. Si elles le perdaient, Julia redeviendrait capitaine. Si elles gagnaient, Nuruki demeurait capitaine de l'équipe. La terminale accepta. Ainsi, l'entrainement reprit. Mais, si Nuruki semblait être un bon pivot, voire même une excellente défenseuse, elle démarrait au quart de tour et passait ses nerfs sur les filles qui commettaient des fautes. Les secondes finirent pour la plupart en larmes et la plus timide quitta le club. De même, si elle était plutôt une bonne tacticienne, elle ne parvenait pas expliquer ses stratégies. Enfin, elle favorisait clairement les filles qu'elle connaissait déjà, sans se préoccuper d'intégrer les nouvelles qu'elle avait identifié comme ses souffre douleurs pour certaines.
Le premier match fut une catastrophe. Julia ne joua qu'un quart temps, sur ordre du coach car elle ne respectait pas « les tactiques mises en place par sa capitaine ». Le score final fut de 113 à 46 en faveur de leur adversaire.
À l'entrainement suivant, Nuruki refusa d'admettre sa défaite et proposa, un peu désespérée, de régler le marché par un contre un. Julia accepta. Nuruki fut écrasée. Humiliée et vivement sermonnée par l'entraineur, elle partit en courant vers les vestiaires, les larmes plein les yeux. Alors que l'entrainement reprenait, Julia partit à la recherche de la terminale, qu'elle trouva en sanglots rageurs dans les vestiaires.
« Tu viens contempler ta victoire ?! Rugit-elle lorsqu'elle se rendit compte que la basketteuse prestige s'était assisse à cote d'elle.
- Non, je suis venue te chercher.
- Tu crois que je vais revenir après cette humiliation.
- Oui. Parce que tu es comme nous toute. Tu adores le basket.
- Les autres ne voudront plus me voir.
- On est une équipe. On a toutes besoin les unes des autres. Tu es un excellent pilier. Et tes tactiques sont géniales. Originales aussi.
- Et toi ?
- Quoi moi ?
- Tu es capitaine.
- Pourquoi ça a tant d'importance que ça pour toi d'être capitaine ?
- Parce que... je viens d'une famille ou ne pas être le meilleur n'est pas permis, surtout en matière de basket... mon grand père est à la retraite mais il a été un des meilleurs joueurs de Japon. Alors il est interdit d'être mauvais...
- Et alors ? parce que tu n'es pas capitaine, tu es forcément mauvaise ? le basket, c'est un travail d'équipe et une équipe, c'est comme une famille : pour qu'elle reste soudée, il ne faut pas que ses membres se tirent dans les pattes. Ils doivent former un bloc uni contre leurs adversaires. Et ce bloc, tu en fais partie en même titre que tout le monde ici. Et puis, avec ta défense et mes attaques, on devrait former un super duo non ?
- Toi et moi ? en duo ?
- Oui. La capitaine et la co-capitaine.
- Vraiment ? T'es sérieuse ?
- Bien sur ! Je déteste le basket trop académique, tu en es une experte. Tu parviens à faire de super stratégies, pleine de pièges et de feinte pour l'adversaire, et j'adore faire des tours de passe-passe à l'adversaire. On devrait arriver à faire des choses géniales non ?
- On peut toujours essayer...
- Super. Aller viens. »
Elle se leva, attrapa la main de sa coéquipière etelles regagnèrent le gymnase.
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Suite d'OS Kuroko No Basket
General FictionSamy : 16 ans, issue d'une famille européenne installée au Japon depuis de nombreuses années, elle est la voisine, amie d'enfance et confidente d'Akashi. La recherche de l'excellence dans tout ce qu'ils entreprennent est leur principal point commun...