0S 2 : les vacances d'été

69 5 2
                                    

Pendant ses vacances, le jeune basketteur partit en stage d'été avec ses coéquipiers tandis que la jeune serveuse multipliait quant à elle les heures au café. Finalement, elle ne prit qu'une petite semaine de vacances, qu'elle passa vainement à essayer de bronzer.

Lorsque les cours reprirent, en septembre, ils ne s'étaient pas vus depuis un mois. Mais ce que Saya ignorait, c'est que tout avait changé. En effet, lors de la seconde semaine de septembre aurait lieu le premier match du championnat universitaire. A cette occasion, la jeune serveuse frappa doucement chez le brun dans l'objectif de lui souhaiter un bon match et dans l'espoir secret qu'il lui propose de reprendre leurs séances de révision. Mais lorsque la porte s'ouvrit, c'était pour laisser entrevoir une grande brune aux yeux bleus en petite tenue.

« Ah non, c'est pas le livreur de pizza... oups... dit-elle de manière un peu trop joyeuse au gout de Saya. Yukio, je crois que c'est pour toi, ajouta-t-elle en dévisageant la jeune serveuse de la tête aux pieds. Aussitôt, cette dernière se demanda-t-elle ce qu'elle regrettait le plus. De s'être pointée en espérant quelque chose de lui, de s'être pointée en vieux jogging tee-shirt ou de s'être pointée tout court.

Elle patienta quelques secondes sans rien dire, observant elle aussi la blonde en face d'elle, dont les formes généreuses de la poitrine dépassaient du peu du tissu qui composait son soutien-gorge. D'ailleurs, à voir les marques sur sa peau, Saya venait sans doute soit d'interrompre, soit avoir raté quelque chose. Elle se surprit d'ailleurs à être mesquinement en train d'espérer qu'elle les interrompait. Finalement, le basketteur daigna se pointer devant sa propre porte, en caleçon et tee-shirt, visiblement de mauvaise humeur (Bingo ! Pensa-t-elle, elle les avait interrompus).

- Moriyama si c'est toi j'te jure que... Saya ?

- Je vais vous laisser moi... je crois que vous avez des choses à vous dire.

La serveuse l'entendit chuchoter un « rejoins moi sous la douche quand vous aurez finis » à l'oreille de garçon avant de disparaitre à l'intérieur de l'appartement.

- Tu avais besoin de quelque chose en particulier ? Demanda finalement le garçon après quelques minutes de silence tendu. Intérieurement c'était la guerre dans la tête du garçon : objectivement, il n'avait rien fait, il n'était pas en faute. Alors pourquoi se sentait-il aussi mal vis-à-vis de la jeune femme ?

- Non... j'avais juste envie de...

De te voir mais tu sembles déjà en si bonne compagnie pensa-t-elle. Mais ce qui lui faisait mal, c'est qu'il l'avait complètement oublié. Et qu'elle avait passé un mois à se faire des films sur leurs retrouvailles. Et elle avait imaginé beaucoup de choses, mais pas ça. Elle sortit de ses pensées, amère : plus elle laissait sa phrase en suspens, plus elle se sentait ridicule.

- De te souhaiter un bon match, dit-elle finalement.

- Ah euh merci...

- Tu ne m'avais pas dit que tu avais une copine, ne pût-elle s'empêcher de rajouter, tu aurais pu me le dire, ça aurait évité... enfin bref, tu aurais pu de me dire. Elle pensait : ça aurait évité que je ne me fasse des idées, mais elle n'était pas assez courageuse pour lui dire de vive voix. Et comme le garçon n'y connaissait rien, il ne comprit pas la phrase muette, ni le sous texte de ses propos, pas même qu'il ne saisit le sens des joues rouges et des yeux brillants de la jeune femme.

- Je n'en ai pas eu le temps tu sais. On s'est rencontré après le match des jeunes espoirs nationaux, il y a deux semaines. Et comme on ne s'est pas vu depuis un mois...

Et je n'ai pas vraiment l'impression de t'avoir manqué, voulut hurler l'égo blessé de Saya. Mais, encore une fois, son caractère réservé l'emporta sur sa colère.

- Ne t'inquiètes pas, ce n'est pas important mais du coup, j'imagine que nous nous ne verrons plus...

- Bien sûr que si pourquoi ?

- J'imagine qu'elle prendra mal le fait que je dorme chez toi tous les soirs parce que l'on révise tard.

- Sans doute mais on peut se trouver un autre créneau horaire si tu veux.

Je n'en ai plus aucune envie ! Avait-elle envie de hurler. Mais, pour aller au bout de son auto-flagellation, elle demanda :

- Vous ne préférez pas réviser tous les deux ?

- Tu sais, dit-il tout bas, comme s'il avait honte de ce qu'il allait ajouter, quand on se voit, c'est n'est pas pour réviser. En plus, elle ne fait absolument pas les mêmes études que nous.

- Ah bon ? Et elle fait quoi ?

- Elle est au pôle communication.

- Je vois, et, sans vouloir être indiscrète, vous vous êtes rencontrés comment ?

- Elle est venue me proposer d'aller boire un verre à la fin du match. Un de mes coéquipiers l'a entendu et a accepté à ma place.

- Je vois... bon je vais y aller... en attendant, fais attention à toi Yukio.

- A quoi ?

- A ce que cette fille ne soit pas avec toi juste pour ta renommée. Bon, on se voit en cours ! »

Sans rien ajouter, Saya prit la fuite. Elle ne voulaitsurtout pas laisser plus de temps au garçon pour comprendre à quel point cettesituation l'atteignait. Et elle devait bien avouer qu'elle l'avait mise engarde contre cette fille sans aucune preuve mais juste avec l'envie de semer ledoute dans l'esprit du garçon, et, si possible, la discorde avec sa copine.

Suite d'OS Kuroko No BasketOù les histoires vivent. Découvrez maintenant