CHAPITRE 18

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ALINE ADAMS

   Une fois arrivés à la voiture, nous découvrons Nolan assis tranquillement sur le capot, fumant une cigarette tout en pianotant sur son portable.
   Dès qu'il nous aperçoit, il se dirige vers nous à grands pas :

- Ah enfin ! s'écrie-t-il. Ça fait des plombes que je vous attends !

Il jette sa cigarette par terre et l'écrase avec son pied, sous le regard furieux d'Alexandre.

- Putain t'es sérieux ?! hurle celui-ci en l'attrapant par le col, prêt à lui arracher les globes oculaires. Tu frappes ma mère, et après tu nous parles comme si de rien était ?

- Eh du calme, pas la peine de s'énerver ! riposte Nolan. C'était une petite claque de rien du tout, ça n'arrivera plus.

   Alexandre est au bord de l'explosion, il agrippe l'encolure du polo de son beau-père en le secouant sans ménagement. Celui-ci se défend comme il peut, mais sans parvenir à se dégager pour autant.

- Arrêtez ! s'écrie Helen en s'interposant entre son fils et son conjoint. Calmez-vous tous les deux, ce n'est pas la peine de vous battre ! (Elle se retourne vers Nolan.) Je suis prête pardonner ton geste, à condition que tu ne recommences plus jamais. (Nolan acquiesce nonchalamment et elle se tourne vers son fils, lui posant doucement une main sur la joue.) Je sais que tu t'inquiètes pour moi Alex, mais Nolan s'est excusé et il faut savoir pardonner.

Elle se tourne vers les deux hommes et les fixe droit dans les yeux, l'un après l'autre. Après s'être assuré qu'ils se sont tous les deux calmés, elle demande d'un ton prudent :

- Je peux compter sur vous deux pour rester tranquilles et bien vous comporter ?

- Oui, marmonne Alexandre.

- Ouais c'est ça... grommelle Nolan entre ses dents, blasé.

   Malgré le ton indifférent de son mari, Helen semble se satisfaire de cette réponse, et nous remontons tous les cinq en voiture. Nolan s'installe sur le siège conducteur et démarre le véhicule, puis nous reprenons la route.
   La seconde partie du trajet est aussi froide que la première : Helen fait de son mieux pour détendre l'atmosphère, Ashley est assez tendue, Alexandre est encore très énervé et marmonne des insultes contre son beau-père entre ses dents, tandis que Nolan reste totalement silencieux, indifférent, le visage figé et de la musique dans les oreilles.

   Quant à moi, je contemple les gouttes de pluie qui tombent sur ma vitre en tentant de me concentrer sur Sunset Lover, que mon casque audio fait résonner dans mes oreilles.
   La plupart du temps j'écoute de la musique relaxante, ça me permet de me détendre et de me calmer – exactement ce qui me faut dans ce genre de situation.

   Je ne souhaite qu'une seule chose : que tout redevienne comme avant la soirée au restaurant, où j'ai surpris Nolan avec une autre femme.
   C'est depuis ce soir-là, la veille seulement, que les choses ont commencé à dégénérer : Nolan a d'abord commencé à se montrer sec envers moi, puis il a été bourru et désagréable avec tout le monde, et enfin il a giflé Helen dans le supermarché.

   Sans parler du fait qu'il ne s'est même pas excusé de son comportement : quand elle lui a dit qu'elle ne tolèrerait pas cela une seconde fois, il s'est contenté de hocher la tête sans rien ajouter, l'air de s'en moquer royalement.
   J'ignore totalement jusqu'où tout cela ira, et plus j'y pense plus ma peur et mon inquiétude croissent.

*Ellipse*

   Au bout d'un certain temps de route, nous arrivons enfin devant la maison où nous sommes attendus par la famille d'Helen.
   Je ne parviens pas à détacher mes yeux de la bâtisse : elle est très grande, assez imposante, comporte au moins trois étages et est entièrement bâtie en pierre sur un immense terrain.
   Son toit est d'une ravissante couleur rouge vermillon, et un joli petit jardin planté de toutes sortes de fleurs est visible devant la demeure, et s'étend sûrement sur un large terrain derrière.

(Sur)vivanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant